Gumayusi revient sur ses débuts chez Hanwha Life Esports, la KeSPA Cup terminée à la 2e place et l’état d’avancement du roster. Il assume une phase encore brute, évoque son rapport aux fans, et fixe déjà un premier cap.
Une transition encore incomplète, mais une ligne déjà claire
Dans une récente interview, Gumayusi décrit une période d’installation qui n’a pas ressemblé à une arrivée “linéaire”, entre changement, préparation d’un tournoi immédiat et construction d’un nouveau collectif. Il résume d’entrée le contexte de ses premières semaines en expliquant « franchement, j’étais un peu à côté de la plaque à cause du changement, et pendant que je préparais la KeSPA Cup, je crois que j’ai passé mon temps à m’entraîner individuellement ». La KeSPA Cup, conclue sur une 2e place, n’est donc pas présentée comme un produit fini, mais comme un point d’étape.
KeSPA Cup : un résultat frustrant, mais un roster encore en chantier
Sur le tournoi, Gumayusi insiste sur un fait simple : l’équipe a changé, et la synchronisation ne peut pas être totale dès décembre. Il explique ainsi « puisque tout le monde a changé sauf moi, je peux pas dire que j’ai l’impression que notre travail d’équipe est complètement synchro pour l’instant, mais je pense pas non plus que ce soit le vrai début », avant de conclure sur une lecture à deux niveaux, « même si la deuxième place est décevante, je pense qu’on s’est bien débrouillés ». Dans le vestiaire, il décrit une frustration partagée, mais aussi une approche tournée vers la progression, « tout le monde pense que la deuxième place est décevante, mais je pense qu’on voit tous ça comme le début, et on a l’impression qu’on a une confiance mutuelle qu’on va s’améliorer ».
Le point le plus direct concerne sa botlane avec Delight. Là où beaucoup auraient cherché à temporiser, Gumayusi choisit une formulation nette, presque technique, en expliquant « franchement, en ce moment, on joue surtout chacun à notre façon habituelle, donc on pourrait dire que notre synergie est à 0 % et ce serait pas vraiment faux, parce qu’on n’a encore rien coordonné ».

Le passage sur l’affrontement contre T1 sert à la fois de rappel et de repère. Gumayusi explique qu’en jouant contre son ancienne équipe, il a eu une double impression, « quand on a joué, je me suis dit encore une fois, T1 est vraiment une bonne équipe, et en même temps, j’ai aussi eu l’impression que, même comme ça, on peut carrément les battre ». Le respect n’efface donc pas la confiance, et il ne présente pas le match comme une séquence émotionnelle à la suite de son transfert. Cette confiance, il l’assume aussi quand l’entretien l’amène sur son statut d’ADC. Interrogé sur ce qui fonde sa fierté, il répond « je pense que c’est de la confiance avec une vraie base, basée sur la performance et les compétences que j’ai montrées ». Et quand la question devient frontale, il tranche sans détour, « oui », à l’idée d’être toujours, à l’instant T, le meilleur ADC du monde.
Un groupe facile à vivre, Zeus comme repère
Sur le quotidien avec ses nouveaux coéquipiers, Gumayusi décrit un environnement globalement simple à vivre, en insistant sur l’âge du roster et l’ambiance, « tout le monde est jeune, et il y a beaucoup de gars vraiment gentils, faciles à vivre, donc je ne pense pas qu’il y ait de grosses difficultés à s’entendre ». La présence de Zeus, avec qui il a déjà partagé une équipe, joue aussi comme un point d’appui, « en plus, Zeus, avec qui je jouais avant, est là, donc ça m’a mis à l’aise », et il ajoute que « les autres joueurs me traitent tous confortablement aussi, donc c’est confortable ».
Dans le même esprit, il décrit son état d’esprit depuis son départ de T1 en évitant le contraste artificiel. Il reconnaît une part logique d’émotion au moment de partir, mais insiste sur l’adaptation qui suit, « quand je suis parti, comme j’y étais depuis si longtemps, bien sûr, il y a eu de la tristesse, mais maintenant je m’adapte vraiment bien à Hanwha Life, et je pense que Hanwha Life est une très bonne équipe, donc j’ai l’impression de bien m’intégrer ».
Sept ans chez T1 : regrets, gratitude collective, et un départ propre
Quand il revient sur son histoire chez T1, Gumayusi parle d’abord de ce qui lui laisse un regret, « le truc décevant, c’est que quand j’étais avec ces grands joueurs, on n’a pas gagné autant de championnats qu’on aurait pu ». Mais il enchaîne immédiatement sur ce qu’il retient malgré tout, « le truc pour lequel je suis reconnaissant, c’est que même comme ça, on a tous bossé dur ensemble et on a réussi le three-peat ».
Sur son statut d’ADC signature de T1, il dit ne pas avoir vécu cela comme un poids, en expliquant « je ne pense pas avoir jamais ressenti de fardeau, et pendant que j’étais chez T1, j’ai vécu en étant fier de ça d’une manière vraiment positive ». Au moment des adieux, il évoque aussi un message qui l’a marqué, attribué à Keria, en racontant « il m’a envoyé un très long message, et comme c’était inattendu, je pense que c’était vraiment touchant… c’était quelque chose comme, merci d’avoir joué ensemble ». Il ajoute une lecture plus personnelle, « il a un peu cette personnalité chaleureuse ou attentionnée ».
Sur sa relation aux fans au moment de l’intersaison, Gumayusi décrit un point de tension : l’attente d’une re-signature. Il explique « pendant la stove league, beaucoup de fans s’attendaient à ce que je re-signe, donc quand je l’ai su à l’avance, j’étais vraiment désolé », avant de conclure sur la manière dont il veut que la séparation soit lue, « je pense qu’on s’est séparés de la bonne façon, et on a bien bouclé ça pour qu’on puisse juste soutenir le “nouveau Gumayusi” chacun de notre côté ».
Pourquoi HLE : viser un titre, MSI comme premier cap, et l’idée de dépasser sa version T1
Le choix de HLE est ramené à une logique de compétition et d’opportunité. Il explique « je voulais aller dans une équipe nationale… je voulais aller dans une équipe qui pouvait vraiment viser un titre », avant d’ajouter un élément de contexte de marché, « mais comme Gen.G avait déjà Ruler sous contrat, je pense que Hanwha était la meilleure option ». Sur la négociation, il insiste sur la fluidité, « on avait beaucoup de bons sentiments l’un envers l’autre, donc le processus de négociation n’a pas été si long », et il souligne l’attitude de l’organisation, « la bonne volonté que Hanwha a montrée m’a fait du bien, la façon dont ils m’ont respecté, leur attitude et la façon dont ils parlaient ».
Sur son rôle, Gumayusi explique que rien n’est verrouillé. Il dit « franchement, je réfléchis encore beaucoup à mon rôle aussi… je pense qu’il est encore trop tôt pour tout verrouiller », avant d’ajouter un cadre de travail clair, « en continuant à développer la synergie en équipe, je dois trouver quel est mon rôle, en jeu et en dehors du jeu, et bien le faire ». Sur la question du leadership, il reste prudent, en expliquant « en venant chez Hanwha Life, je pense que j’espérais pouvoir aussi assumer ce genre de rôle, mais il y a des coéquipiers avec des opinions fortes en jeu, et je crois aussi que l’entraîneur va bien diriger, donc je pense que je suis encore en train de découvrir ça ».

Son premier objectif affiché est très concret, et lié à l’agenda : « si je choisis un grand objectif proche que je veux vraiment atteindre, c’est de faire les MSI », avec une raison presque narrative, « parce que les MSI sont à Daejeon… donc je veux vraiment me qualifier ». Et quand on lui demande si sa version “HLE Gumayusi” peut dépasser “T1 Gumayusi”, il répond sans détour « même comme ça, je pense que je peux le surpasser, et je crois que je peux montrer encore de meilleures performances ».
Rivaux, Asian Games, et une ambition chiffrée
Interrogé sur ses rivaux, Gumayusi cite des profils précis, « en ce moment… les AD carries de Gen.G et T1, Ruler et Peyz ». Sur la gestion des années difficiles, il décrit une logique d’endurance plus que de révélation, en expliquant « chaque année a été difficile pour différentes raisons… ce qui m’a permis de traverser tout ça, ce n’était pas tant de le surmonter, mais plutôt de l’endurer ». Il ajoute une croyance de fond, « croire que cette épreuve finira par fonctionner pour moi », et parle même d’un socle familial ou religieux, en disant que cette mentalité peut venir « de l’éducation familiale ou d’un état d’esprit religieux ».
Sur les Asian Games, il explique vouloir aborder l’objectif autrement qu’en 2023, « en 2023, j’étais vraiment obsédé… donc cette fois, mon objectif est de lâcher un peu mentalement », tout en gardant l’ambition, « bien sûr toujours ça comme objectif », et en élargissant l’horizon « même si je ne peux pas… je l’aborde avec un état d’esprit qui regarde jusqu’en 2030 ». Il dit aussi que représenter le pays serait un motif de gratitude, « si j’ai la chance de représenter le pays cette fois, ce serait quelque chose pour lequel je serais vraiment reconnaissant », et il ajoute « je pense qu’on gagnerait absolument pour le pays ». Enfin, sur ses objectifs 2026, il assume un appétit de titres avec une formulation très directe, « mon objectif l’année prochaine est simple, beaucoup de titres, et jouer au jeu avec plaisir ». Il explique avoir regardé le calendrier, « j’ai compté à peu près les tournois… il semble qu’il y en ait environ huit », et il conclut sur une ambition chiffrée « j’ai franchement faim d’environ quatre titres ».