Revenu en LEC après un an et demi passé en Turquie, Skeanz signe chez SK Gaming pour un projet court, difficile, mais formateur. En interview avec OTP, il revient sur ses choix, ses ambitions et les premières leçons d’un été qui s’annonce intense.

Une intersaison éclair, un choix assumé

De retour après un an et demi passé en Turquie, Skeanz avait initialement prévu de signer en LFL pour le Summer. Il l'avait annoncé à son équipe précédente, mais un contact tardif avec SK Gaming a changé la donne : « J’étais en contact avec quelques équipes LFL, et un beau matin, SK m’a contacté. Mon premier but, c’était de revenir en LEC, même si c’était dans un projet assez compliqué. » En deux semaines de discussions, l’accord est acté.

Il confie que ce choix n’aurait pas été le sien par le passé : « Avant, j’aurais refusé cette offre. Je ne voulais pas rentrer dans les bourbiers. Mais ma vision a changé. Je voulais retrouver le rythme des scrims LEC, voir si je pouvais encore énormément progresser. » Le discours du coach de SK l’a convaincu, malgré les avertissements : « Il a été très honnête. Il m’a dit que ce serait très compliqué, qu’il faudrait avoir le mental. Je lui ai répondu que j’étais prêt, que je connaissais déjà la défaite, notamment chez Vitality. »

Le deal est clair. Skeanz signe pour un split, comme les deux autres recrues de l’équipe. L’objectif est assumé : se montrer, progresser, prendre du rythme. Pas de promesses de playoffs ou de résultats. « Je veux juste apprendre et montrer ce que je peux faire. C’est pour ça que j’ai pris le risque de revenir. » Lorsqu’on lui demande comment il envisage la stratégie de l’équipe, entre compositions classiques et options atypiques, sa réponse est mesurée : « J’aimerais bien jouer des choses différentes, mais ça dépend des joueurs. Il faut d’abord qu’on solidifie les bases. Ensuite, on pourra aller vers du plus atypique. »

Le constat d’une semaine difficile

SK sort d’une semaine d’ouverture très compliquée. Skeanz ne cherche pas à masquer la réalité : « En scrim, on s’est fait arracher la gueule par la Karmine et d’autres. On ne peut pas mentir là-dessus. » Sur scène, le constat est contrasté. Contre BDS, Skeanz estime avoir livré une bonne performance individuelle mais reste critique envers le jeu collectif : « On n’a pas si bien joué que ça. Contre Fnatic, je m’attendais à ce qu’ils nous bougent beaucoup plus, et ça s’est vu. » Il admet que certaines erreurs d’objectif leur ont coûté très cher : « On fight tout. Même en 4v5. On ne give jamais. Et c’est comme ça qu’on perd la game une contre BDS. » Il pointe une priorité claire pour progresser : « Il faut apprendre à give. À jouer le cross map. C’est un point qu’on doit bosser de toute urgence. »

Dans une équipe classée en bas de tableau, l’envie de briller peut facilement prendre le dessus. Skeanz en est conscient : « Tu veux te montrer, porter l’équipe, montrer que tu peux soulever. Mais si tu penses trop à toi, tu vas juste look bad. Il faut un peu des deux. » Il insiste sur le fait qu’une bonne performance individuelle peut bénéficier à l’équipe, mais que cela ne doit pas tourner à l’égoïsme : « Si tu joues mieux, l’équipe joue mieux. Mais tu ne peux pas ignorer tes coéquipiers. »

Un LEC qui a évolué depuis 2021

Quatre ans après son dernier passage dans la ligue, Skeanz constate un vrai changement de niveau : « À l’époque, t’avais G2 Caps-Perkz au-dessus, et le reste derrière. Aujourd’hui, t’as plein de bonnes équipes : Fnatic, Giants, KC, MAD… Les games sont plus rapides, les joueurs meilleurs. » Il reconnaît que ce retour n’a pas déclenché de nostalgie particulière : « Je pensais que ça me ferait quelque chose, mais non. Je pense que j’ai oublié cette période. J’étais juste en mode “le stage est plus joli qu’avant”. »

En conclusion, Skeanz remercie ceux qui l’ont soutenu : « Après les games d’hier, j’ai reçu beaucoup de messages. Ça fait archi plaisir. Merci. »