Cantonné au rôle de remplaçant chez la Karmine Corp, Nisqy refuse de disparaître du paysage. Observateur actif, conseiller en interne, il revient sans détour sur sa transition post-Vitality, son implication actuelle et le niveau du LEC, qu’il juge plus faible qu’avant.
Nisqy reste dans la partie, autrement
Recruté en tant que remplaçant midlane, Nisqy n’est pas aligné dans le cinq de départ, mais reste actif au sein de la structure. Il suit les scrims, reste en contact avec le staff et les titulaires, et intervient ponctuellement sur certains choix de draft ou des questions de matchups. Il refuse l’idée d’un rôle purement passif : « Je suis très content d’être à la KC. Même si je ne joue pas, je suis là pour progresser. [...] J’ai pas envie d’être un fantôme. »
Il précise qu’il s’entraîne régulièrement, suit les parties avec attention, et reste mobilisé : « Je regarde les games, je regarde les scrims. Je parle avec les joueurs s’ils ont des doutes. [...] Je suis pas inactif, mais je laisse aussi le staff bosser. » Une manière pour lui de rester dans le rythme sans empiéter sur les responsabilités de l’équipe en place.
Une parenthèse difficile chez Vitality
Nisqy revient aussi sur son passage express chez Vitality, où il avait été repositionné au poste de support. Un rôle qui ne lui convenait pas, malgré son investissement total. « Franchement, j’ai tout donné. Je faisais de mon mieux pour être le meilleur support possible. Je tryhardais de ouf. » Il reconnaît pourtant que ses efforts n’ont pas suffi : « Je pense que je n’étais pas très bon. Je me sentais inutile. J’arrivais pas à shotcall. »
La transition s’est avérée difficile, sur le fond comme dans la forme. « Sur scène, j’étais en panique. Honnêtement. [...] J’avais plus mes automatismes, je comprenais rien. » À l’issue du split, il décide de faire une vraie pause : « Je suis rentré chez mes parents. J’ai arrêté de jouer. J’ai coupé Twitter, j’ai coupé tout. » Ce temps de recul l’amène à une conclusion simple : « Je me suis posé. J’ai essayé de comprendre ce que je voulais. Et j’ai compris que j’avais encore envie de jouer. »
Un regard critique sur le LEC
Depuis les coulisses, Nisqy porte un regard critique sur le niveau du LEC. Il juge la ligue en net recul par rapport aux années précédentes : « Je trouve que le niveau est plus bas qu’avant. Il n’y a pas d’équipe qui se démarque vraiment. » Il pointe notamment la dispersion des bons joueurs et l’incapacité à bâtir une structure cohérente autour d’un effectif fort : « Trois bons joueurs dans une équipe, deux dans une autre… Il manque une vraie grosse équipe avec cinq joueurs forts. »
Au-delà des individualités, il déplore aussi un manque de structuration plus profond, tant dans les académies que dans l’encadrement global des jeunes joueurs. « Il faudrait plus d’académies, plus de staff, plus de suivi. [...] Les rookies arrivent trop seuls. » Il regrette aussi que peu de vétérans jouent un rôle actif dans cette transmission : « On est peu à s’investir. Beaucoup d’anciens préfèrent se mettre en retrait. »
Le format Fearless en ligne de mire
Nisqy critique enfin le format Fearless Draft utilisé dans les BO5, qu’il estime peu compatible avec la haute compétition. « On s’est retrouvés à jouer des game 5 avec des drafts random. [...] Des picks qu’on n’avait jamais bossés. » Il juge le système inéquitable, surtout dans des matchs à fort enjeu : « Tu joues ta qualif Worlds sur des drafts que t’as jamais préparées. C’est pas compétitif. » Il propose une version simplifiée du format, plus raisonnable pour maintenir de la variété sans compromettre la performance : « Si on veut du Fearless, il faudrait juste faire quatre bans par côté. Pas plus. Parce que là, ça devient une blague. »
- Lien pratique : le suivi complet du LEC Summer Split 2025