Quelques instants après leur sixième sacre mondial, les joueurs de T1 ont pris place devant la presse internationale au Dōng’ān Lake Sports Park de Chengdu pour la traditionnelle conférence de presse. Faker, Gumayusi, Keria, Oner, Doran et leurs coachs sont revenus sur la finale remportée 3-2 face à KT Rolster.
Doran, une première saison conclue en apothéose
Arrivé chez T1 en début d’année, Doran a remporté son premier titre mondial. « Dès mon arrivée, j’étais confiant sur le fait qu’on pouvait bien faire. Finir la saison en souriant tous ensemble, c’est une immense joie. Je suis reconnaissant envers mes coéquipiers et le staff pour tout ce qu’on a accompli. » Le toplaner a également remercié les supporters : « Si ma première victoire peut apporter une influence positive ou un peu de chance à ceux qui me soutiennent, j’en serais très reconnaissant. Je pense que c’est grâce à leur fidélité et à leur soutien continu que j’en suis là aujourd’hui. »
Faker, la constance dans le jeu et la passion intacte
Questionné sur la signification de ce nouveau titre, Faker a répondu : « Cette fois, je n’ai pas joué pour quelqu’un en particulier. Je me suis simplement concentré sur ma performance en tant que joueur professionnel, et la victoire est venue avec. » Après trois années consécutives conclues par un sacre mondial, il a confirmé sa motivation : « Ce qui me pousse à continuer, c’est l’amour du jeu. Affronter les meilleurs reste quelque chose de très significatif pour moi. En prolongeant jusqu’en 2029, je veux voir jusqu’où je peux encore progresser et inspirer les autres. »
Concernant l’âge, il a précisé : « Avec les années, je ressens surtout la nécessité de mieux gérer ma santé, notamment à cause de la posture constante des joueurs pros. Mais en jeu, l’âge n’a aucun effet. Le plus important, c’est de garder la passion et la volonté de progresser. » Interrogé sur le match contre KT, Faker a ajouté : « J’étais heureux qu’on puisse livrer un beau match. J’ai beaucoup de respect pour Bdd, qui a fait une excellente saison. Cette défaite sera difficile pour eux, mais j’espère qu’ils reviendront encore plus forts. »
Sept ans après la finale perdue à Pékin, Faker a retrouvé la Chine avec une tout autre issue. « En arrivant à l’arène, j’ai repensé un instant à 2017. Mais ce que j’ai ressenti aujourd’hui était très différent. J’ai pu me concentrer sur le jeu, sans penser au résultat. Ça m’a montré combien j’ai grandi depuis. Les souvenirs douloureux ne restent plus : ils m’ont aidé à devenir ce que je suis. » Et lorsqu’on lui a demandé s’il aurait un message pour le Faker de 2017, il a répondu : « Je n’ai rien de particulier à lui dire. Tout ce chemin valait la peine. »
Gumayusi et Keria, un duo historique plus fort que jamais
Sacré MVP de la finale, Gumayusi a évoqué son parcours : « J’ai toujours pensé que les épreuves apportent des leçons. Cette année m’a aidé à corriger mes faiblesses en jeu, mais aussi à devenir plus fort mentalement. J’ai compris que les moments difficiles existent pour nous préparer à vivre de meilleurs moments ensuite. » Sur son rôle de modèle, il a poursuivi : « Si les gens trouvent de l’inspiration dans ma persévérance, dans le fait de ne jamais abandonner, j’en suis honoré. Si cela peut donner de la force à d’autres, c’est la plus belle des récompenses. »
- Lire aussi : Gumayusi, MVP de la finale des Worlds 2025
Keria est revenu sur la préparation tactique : « On savait que KT aimait jouer autour du dragon et de la botlane, donc on a mis l’accent là-dessus dans notre préparation. Nous n’avions pas beaucoup de scrims avant la finale, donc on a travaillé à partir des données disponibles pour bâtir la draft. » Il a aussi commenté la scène captée pendant la draft du dernier match : « J’avais un pick en tête, mais mes coéquipiers ont proposé autre chose. On a ri avant de le verrouiller. C’était un moment détendu avant la partie. »
Les deux partenaires de la botlane ont été interrogés sur leur parcours commun. Gumayusi a déclaré : « Keria a un pool de champions immense, une lecture du jeu exceptionnelle, et même en dehors de la Faille, il apporte énormément. À son poste, il n’a pas d’égal. Ce triplé est un immense accomplissement, même si je pense qu’on aurait pu en gagner encore davantage. » Keria a répondu : « On a vécu beaucoup de compétitions ensemble. Atteindre ce palier avec lui me rend fier. Il sait toujours jouer le rôle que l’équipe attend, et je pense qu’on peut encore aller plus loin. »
Oner et la lecture du jeu en cinquième manche
Pour Oner, la finale s’est jouée sur la gestion du dernier set. « KT voulait forcer autour des objectifs, notamment les dragons, alors on a choisi une approche plus agressive sur le haut de la carte. Quand mon gank au niveau 3 a réussi, j’ai senti que le match tournait. » Une séquence qui, selon lui, a confirmé la solidité du plan de jeu établi avant la rencontre.
Une équipe unie jusqu’au bout
Le coach a conclu la conférence en remerciant ses joueurs et le staff : « Ils ont traversé une année très difficile, mais ils n’ont jamais abandonné, même jusqu’à la dernière seconde de la finale. Je suis profondément reconnaissant envers chaque membre du staff. Et puisque notre coach Im Jaehyun vient aussi de signer un troisième titre consécutif, j’aimerais bien voir une ward à son nom dans le jeu », a-t-il ajouté.
T1 clôt ainsi une saison marquée par un triplé mondial inédit et une domination prolongée sur la scène internationale. Trois titres de champion du monde consécutifs, six au total, et une certaine continuité au niveau de l'effectif relativement rare. Comme l’a résumé Faker : « Tant que la passion est là, je continuerai à avancer. »
- Lien pratique : le suivi complet des Worlds 2025