YamatoCannon est revenu sur le format du Summer Split 2025, la répartition des groupes et la situation des équipes avant le début de la compétition. Il a également évoqué l’évolution de la scène européenne ces dernières années.
Le format ne laisse aucune place à l’erreur
Avant le lancement du Summer Split 2025 du LEC, YamatoCannon s’est exprimé sur le nouveau format de la compétition et les enjeux liés à cette dernière phase de la saison. Il détaille les implications concrètes du système mis en place cet été, qui supprime toute forme de repêchage ou de points cumulés, vu que les points de championnats ont été supprimés au lancement de la saison 2025.
Il commence par rappeler le fonctionnement global de ce segment estival. Les dix équipes sont réparties en deux groupes de cinq. Chaque formation affrontera les quatre autres de son groupe en Bo3. À l’issue de cette phase, les deux premières équipes de chaque groupe accéderont directement au haut du tableau des playoffs. Les troisièmes et quatrièmes devront passer par un tour supplémentaire à élimination directe. Les cinquièmes seront éliminées. Il précise : « Le format, c’est du single round-robin en Bo3. Si tu termines cinquième de ton groupe, t’es out. Il n’y a plus de gros playoffs d’été à la fin avec les points, ou autre. Ce sont les playoffs du segment qui te qualifient pour les Worlds. »
Il ajoute que la structure du format rend chaque série déterminante : « Une erreur comme Fnatic qui perd une série contre SK dans le split précédent, ça va te coûter très, très cher ici. Avant, tu pouvais te rattraper. Là, c’est presque sans retour. » Il insiste sur l’importance d’accrocher une des deux premières places du groupe, qui donne accès à un match qualificatif immédiat : « Finir top 2 de la phase de groupes, c’est une qualification directe aux Worlds presque assurée. C’est super important. Si tu gagnes ce premier Bo5, t’es déjà qualifié. C’est comme une bénédiction dans ce format. »
Répartition des groupes : sélection progressive et calculs
Il revient ensuite sur la méthode de répartition des équipes. Movistar KOI, premier du Spring Split, a été placé dans le groupe A, alors que G2 Esports, deuxième, dans le groupe B. Les autres équipes ont ensuite été invitées à choisir leur groupe selon leur classement. Il explique : « KC a choisi de rejoindre KOI, donc groupe A. Ils pensaient que G2 était plus fort que KOI, donc ils ont préféré éviter. Fnatic, eux, ne voulaient pas créer un groupe plein de démons, donc ils sont allés en B. Tout le monde voulait juste se qualifier. Pas de gros paris. »
Il précise que cette méthode de sélection est difficilement lisible compte tenu des nombreux changements d’effectifs qui ont eu lieu entre les deux segments : « Il y a eu beaucoup de changements de roster entre le Spring et le Summer. Des équipes comme BDS ont encore bougé. Ça fausse le seeding, parce que les classements du split précédent ne reflètent pas forcément le niveau réel des équipes aujourd’hui. » Il estime que le groupe B est théoriquement moins compétitif : « Sur le papier, le groupe B a l’air plus faible. Mais ça reste du Bo3, tout peut aller vite. GiantX, Team Vitality, c’est des équipes qui peuvent déranger. Je ne donne aucune chance à SK, par contre. Zéro. »
Les favoris du segment
Il commente ensuite la position des quatre équipes les plus attendues : G2 Esports, Karmine Corp, Movistar KOI et Fnatic. Concernant G2, il indique : « G2 a beaucoup gagné à aller à l’EWC et au MSI. Même si je les ai sous-estimés avant les tournois, ils ont franchi des caps importants. Ils ont une vraie base de jeu. Je pense qu’ils arrivent avec un avantage de fondation. » À propos de Karmine Corp, il constate que l’équipe reste en construction malgré son potentiel individuel : « KC a un plafond très haut, mais ils n'ont pas encore d'identité claire. Le duo jungle-support ne fonctionnait pas au printemps. Il y a eu beaucoup de progrès individuels, mais l’ensemble reste flou. Je dois voir plus. »
Il considère que KOI est plus avancée sur le plan collectif : « Koi joue très proche de son plafond. Ils ont une identité forte. Jojopyun a progressé, Supa et Alvaro sont excellents. Je suis déçu d’Elyoya au MSI, mais dans l’ensemble, c’est une équipe sûre. » Enfin, il estime que Fnatic est l’équipe la plus difficile à projeter : « Fnatic, c’est un pari. Ils ont changé Humanoid pour Poby, c’est un joueur très discipliné. S’il s’intègre bien, ça peut marcher. Mais c’est aussi l’équipe avec le plus de points d’interrogation. »
État de la ligue et dynamique régionale
Il revient brièvement sur l’évolution du LEC ces dernières années. Il évoque des choix organisationnels ayant contribué, selon lui, à la perte d’efficacité de certaines structures. Il affirme : « Le LEC a été affaibli par beaucoup de mauvaises décisions entre 2020 et 2025. Des joueurs importants ont quitté la région ou ont été mal utilisés. Il y a eu un vrai déclin. » Il distingue néanmoins quelques projets récents comme KC ou KOI qui, selon lui, ont apporté une dynamique différente. « KC et MKOI ont apporté quelque chose. Ils ne se contentent pas d’être là. Ils cherchent à construire. Canna, Vladi, Caliste, ce sont des paris réussis. KC est une vraie plus-value pour la ligue. »
À l’opposé, il indique que certaines équipes n’ont pas les moyens ou la structure pour rivaliser. « SK, c’est la plus faible. Aucun espoir pour eux. » Il voit toutefois une marge de progression possible pour d’autres formations : « Vitality et BDS, par contre, ont un vrai potentiel de progression. J’aime beaucoup Czajek et Naak Nako. Il faut voir comment ça prend. » Le Summer Split 2025 débutera le 2 août. À l’issue des playoffs, trois équipes seront qualifiées pour les Worlds.