Dans l’épisode 15 d’EUphoria, Drakos, Vedius et Dagda reviennent sur les échecs européens au MSI 2025, l'arrivée de Pobe chez Fnatic, les nombreux changements de roster et les attentes pour un Summer Split où plus rien ne peut être masqué par la complaisance.
Le LEC face à ses responsabilités
Dans le dernier épisode d’EUphoria, les casters Drakos, Vedius et Dagda livrent une analyse de la situation du LEC à l’approche du Summer Split 2025. Le programme débute par un retour sans filtre sur la déroute des équipes européennes à MSI, où aucune structure n’a su exister face aux cadors asiatiques. Ils abordent ensuite l’entre-saison agitée, les paris des équipes du bas de tableau et, en particulier, l'arrivée de Poby chez Fnatic, dans un contexte de transition pesant pour l’une des dernières équipes à viser encore le sommet.
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Retour sur MSI 2025 : un constat d’échec brutal
Dès les premières minutes, le ton est donné. « On n’a plus d’excuses à vendre », lâche Vedius. Et cette fois, le constat ne se cache plus derrière les éternels arguments de jet lag ou de mauvais match-up. Le Mid-Season Invitational 2025 a été un désastre, et les intervenants ne cherchent pas à le minimiser. Dagda résume : « On a été la cinquième région. Et il n’y en avait que cinq. » Le trio revient notamment sur les séries de Movistar KOI contre CFO, soulignant que les équipes LEC ont été dominées par des adversaires simplement plus rigoureux. « CFO n’a rien fait de spécial », affirme Vedius. « Ils ont juste joué leur style. Des picks prévisibles, des plans simples, mais une exécution constante. »
Sur le plan individuel, certaines performances sont reconnues. « Jojo a été incroyable contre BLG », admet Vedius, « mais il s’est fait solokill deux fois par Hongq contre CFO. » Même chose pour Alvaro, considéré comme le support le plus solide du tournoi côté européen. Mais cela ne suffit plus. Dagda insiste sur le manque structurel : « On ne comprend pas comment jouer autour des objectifs. Même avec une avance, ce sont les autres qui engagent. On est là, à espérer un front-to-back propre, pendant que les équipes LCK et LPL vous encerclent par tous les angles. » À cela s’ajoute une critique frontale de la qualité de la préparation en Europe. « J’en suis à un point où je pense que les scrims, ce n’est plus suffisant », lâche Vedius. « Il faut une vraie éducation théorique des joueurs. »
Poby chez Fnatic : un pari, pas une révolution
Dans ce contexte tendu, l’arrivée du midlaner coréen Poby chez Fnatic ne suscite ni euphorie ni rejet, mais une curiosité prudente. Tous s’accordent pour dire que la rupture avec Humanoid devenait inévitable. « Le duo mid-jungle avait eu assez de chances », explique Drakos. « Il fallait du changement. » Mais pourquoi Poby ? C’est là que le trio se montre plus réservé. « Ce recrutement est l’un des plus déconcertants que j’ai vus », dit Drakos. « Tout le monde à qui j’ai parlé m’a dit : ‘il est correct.’ »
Dagda tempère, déclarant que « T1 a toujours eu un bon œil pour les talents. Il a été formé dans leur système, et on ne lui a jamais vraiment donné sa chance derrière Faker. » La perspective est claire : Poby n’est pas attendu comme une superstar. « Il ne va pas rivaliser avec Caps », tranche Drakos. « Il peut battre des mids de bas de tableau, sûrement. Mais il doit remplacer Humanoid. Et même dans ses pires périodes, Humanoid restait top 5. » La vraie question est ailleurs : quel sera l’impact de ce changement sur l’environnement interne ? « Parfois, juste changer de voix, ça relance une dynamique », note Vedius. « Poby a l’air de venir avec une vraie envie. Et ça, ça peut aider. »
Une intersaison mouvementée, mais des doutes persistants
Le podcast revient aussi longuement sur les mouvements de l’intersaison. Peu de changements chez les cadors, à l’exception de Fnatic. En revanche, les équipes du bas de tableau ont largement revu leurs effectifs. Chez NaVi, la transition après la fin de Rogue est vue comme un projet de long terme. « Cette équipe ne vendra pas du rêve tout de suite », concède Vedius. « Mais pour Larsson, c’est un split décisif. Il joue sa place. »
SK, de son côté, n’inspire pas plus confiance. « Les changements n’ont pas réveillé grand-chose », analyse Drakos. « Abbedagge était vu comme l’un des pires mids NA l’an dernier, DnDn ne sortait pas du lot en ERL. » Vitality, enfin, reçoit le rare compliment du jour : « Le plus gros upgrade mécanique de l’été, c’est eux », déclare Vedius. « Juste pour avoir enfin un support de métier à la place de Nisqy. » BDS est aussi évoqué. Dagda salue l’arrivée de Rooster à la toplane : « Irrelevant avait eu ses moments, mais Rooster peut apporter plus de contrôle en teamfight. » Et Boukada est vu comme un jungler plus fiable que 113, même si ce dernier avait montré des fulgurances.
Un format impitoyable pour un split sans filet
Enfin, l’épisode se conclut sur la présentation du format du Summer Split : deux groupes de cinq, quatre matchs en BO3, un seul éliminé par groupe. Les deux premiers filent en quart de finale, les 3e et 4e se croisent en barrage. « Un upset suffit pour faire basculer le groupe », prévient Drakos. « Tu n’as pas droit à une mauvaise semaine. »
L’ensemble du cast reconnaît la brutalité du système. « C’est court, intense, et il n’y a pas de place pour l’improvisation », note Dagda. Et chacun s’accorde à dire que les équipes comme G2, KC, Fnatic ou Koi devront montrer immédiatement un niveau de jeu convaincant. « On ne peut plus vendre le cope », conclut Vedius. « Il faut des résultats. On a vu que l’Europe avait le talent. Ce qui manque, c’est le reste. Et maintenant, c’est à eux de prouver qu’ils peuvent jouer comme une équipe. »