La PlayStation vient de débarquer dans nos contrées européennes et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne suscite pas un enthousiasme débordant. Même les fans inconditionnels de la marque restent un peu sur leur faim, déçus de ne pas avoir été livrés en même temps que leurs homologues américains et japonais et, plus grave, le problème de la rétrocompatibilité avec l’ancienne gamme, liée à l’absence de la puce Emotion Engine, change la donne chez les joueurs qui espéraient revendre leur PlayStation 2. Ils devront la conserver, le temps qu’une émulation logicielle digne de ce nom la remplace.
Petite compensation : les premiers acheteurs et les premiers connectés au PlayStation Store auront droit à 007 Casino Royale au format Blu-Ray. Un cadeau sympatique qui ravira les inconditionnels de Bond mais qui ne fera pas passer la pilule.

Afin d’avoir une analyse objective de cette sortie, nous avons repris les articles (extraits) de la presse nationale du jour traitant du sujet. Notre choix s’est orienté vers Le Monde, Libération, l’Express et le Nouvel Observateur, réputés pour la pertinence de leurs écrits.
Alors que nous sommes parfois taxés de rédacteurs ’’Anti-Sony" (ce qui en soi est faux puisque les rédacteurs de Team-aAa sont réputés pour être les plus impartiaux de la galaxie du Centaure), vous conviendrez que certains articles repris en référence ne sont pas tendre avec la firme nippone.
Le Monde explique qu’ "Avec la PS3, Sony part à la recherche de sa splendeur perdue" et évoque les déboires de la société dans ses différents domaines d’activités.
Quant au Nouvel Observateur, il signale que " la nouvelle console de Sony a connu un succès mitigé à Paris, avec à peine une centaine de joueurs à minuit sur les Champs-Elysées" et le journaliste rappelle que la fameuse opération du bateau de la Fnac sur la Seine a même pris l’eau "une cinquantaine de jeunes esseulés étaient venus mettre la main sur l’une des 1.000 PS3 mises en vente à minuit, à bord d’un bateau aux couleurs de la Fnac et de Sony"
Pour l’anecdote, signalons que Microsoft est venu titiller Sony en faisant remorquer une barque sur laquelle était inscrit : "Xbox 360 love you"

C’est un fait, on n’assistera pas au même phénomène de folie douce rencontré lors de la sortie de la Wii. Avec la PlayStation 3, Sony joue très gros et fragilise son groupe dans sa globalité. Car paradoxalement, plus la firme vend de PlayStation 3 et plus elle perd d’argent (entre 200 et 300 $ par machine). L’équilibre financier se fera d’ici deux à trois ans, quand les royalties perçues sur chaque jeu vendu seront égales aux pertes engendrées par chaque machique écoulée.
D’ici quatre voire cinq ans, les coûts de production de la machine auront baissé considérablement et Sony pourra espérer des bénéfices importants. C’est donc un pari sur l’avenir primordial pour Sony. Comme le souligne Georges Fornay : "La PS3 est faite pour être vendue cinq, sept, voire même huit ans".
L’ensemble du groupe est dépendant de l’activité "Entertainement" et une défaillance de ce secteur d’activités aurait des conséquences désastreuses. Souhaitons leur simplement de réussir ce pari, ne serait-ce que pour conserver une relative diversité sur le marché des loisirs numériques.

Revue de presse (extraits)
Avec la PS3, Sony part à la recherche de sa splendeur perdue
LE MONDE - Nathalie Brafman avec Philippe Mesmer (à Tokyo)
(...) A l’origine, le groupe japonais devait inonder le marché avec 4 millions de consoles fin décembre 2006 ; finalement il n’en a livré qu’1 million au Japon et 1 million aux Etats-Unis. Selon la direction, les ventes se sont respectivement élevées à 700 000 et 500 000 consoles. "Nous sommes toujours sur un objectif de 6 millions de consoles mises sur le marché d’ici fin mars", assure toutefois Georges Fornay, président de Sony Computer Entertainment France et vice-président Europe.
D’un point de vue financier, le pari est osé. Sur son exercice 2006-2007 (clos fin mars), la branche jeux devrait accuser une perte de 2 milliards de dollars alors qu’elle était bénéficiaire en 2005-2006. Sur chaque PS3, Sony perdrait entre 250 et 300 euros. Et selon les analystes, il faudra des années avant que Sony n’empoche un euro grâce à elle. "La PS3 est faite pour être vendue cinq, sept, voire même huit ans", affirme M. Fornay.
Ces déboires illustrent d’une certaine manière la splendeur perdue du géant de l’électronique mondial. Depuis sa création en 1946, Sony a marqué chaque décennie par une invention révolutionnaire : dans les années 1950, le premier transistor ; dans les années 1960, la première télévision couleur à tube Trinitron qui offrait une meilleure qualité d’image ; au milieu des années 1970, le premier magnétoscope grand public ; et depuis trente ans se sont succédés le Walkman, le disque compact avec Philips et dans les années 1990, la PlayStation. Grâce au succès phénoménal de la PS2, Sony détient 68 % du marché des consoles de salon.
Mais, depuis, la machine s’est grippée. En novembre 2006, le ministre du commerce japonais, Akira Amari s’interrogeait même publiquement : "Qu’est-il arrivé à Sony ?".
Dans la musique, Sony a totalement raté le virage de la musique numérique, laissant à Apple le champ libre avec son baladeur iPod. Sony reconnaît son échec et vient de lancer le NW-A808 capable de lire des vidéos des principaux formats et notamment le Mpeg-4, une nouvelle norme qui permet de compresser les programmes pour les diffuser via la Toile.
Sony paie aussi sa diversification. Les robots en offrent un exemple : son petit chien Aïbo n’a pas rencontré le succès escompté, le mini-disc a été un flop, et le livre numérique est un concept qui ne décolle toujours pas. Enfin, Sony n’a pas réussi à imposer sa politique visant à faire converger contenus et contenants menée par son ancien président Nobuyuki Idei : des matériels siglés Sony sur lesquels passeraient des disques Sony, des films Sony ou des jeux Sony...
A l’automne, le groupe a aussi dû gérer un problème de batteries défectueuses et rappeler près de 10 millions de batteries fabriquées pour des grands noms de l’informatique, contribuant à faire baisser de 94 % son bénéfice (1,7 milliard de yen, contre 28,5 milliards)
Enfin, le groupe a pris un pari risqué en défendant le format Blu-Ray pour lire des DVD haute définition face au HD-DVD supporté par Toshiba. Mais dans la mesure où chaque PS3 est aussi un lecteur Blu-Ray, Sony mise sur son succès pour imposer son format.
Toutefois, des progrès sont en cours. Grâce au succès des téléviseurs à écran plat LCD, de la marque Bravia notamment, des appareils photo numériques et du créneau divertissement, la branche électronique devrait mieux se porter sur l’ensemble de son exercice clos en mars 2007.

La Playstation 3 disponible en Europe depuis minuit
NOUVELOBS.COM
Le lancement de la nouvelle console de Sony a connu un succès mitigé à Paris, avec à peine une centaine de joueurs à minuit sur les Champs-Elysées.
La Playstation 3 du japonais Sony est arrivée dans les magasins français vendredi 23 mars. En France, plus de 100.000 exemplaires étaient attendus, dont 60.000 pré-réservés. Au total, ce sont un million de consoles qui seront mises sur le marché, principalement en Europe, et dans une moindre mesure en Australie avec 45.000 exemplaires, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique (autour de 20.000).
Lancée quatre mois après les Etats-Unis et le Japon où elle a connu un démarrage difficile en raison de retards de fabrication, la nouvelle console entend bien s’imposer dans la bataille de la nouvelle génération, jouant la carte de la sophistication et de la puissance.
(...) Vendue seulement dans son modèle haut de gamme de 60 gigabits, au prix de 599 euros, la PS3 est la plus chère. La Xbox 360 de Microsoft est proposée à 399 euros ou 299 euros selon la version, et la Wii de Nintendo 249 euros. (...) Après un lancement tardif pour cause de pénurie d’un composant clé, Sony mise sur le marché européen pour rattraper son retard malgré une "rétrocompatibilité" avec les jeux de la PS2 moindre qu’annoncé.
(...) A Paris, le lancement de la PlayStation 3 a attiré seulement une centaine de joueurs, véritables férus de jeux vidéo, à minuit sur les Champs-Elysées à Paris, un succès mitigé que beaucoup expliquaient par le prix élevé de la console. Un peu plus loin, au pied de la tour Eiffel, une cinquantaine de jeunes esseulés étaient venus mettre la main sur l’une des 1.000 PS3 mises en vente à minuit, à bord d’un bateau aux couleurs de la Fnac et de Sony, au cours d’une opération fortement médiatisée.
A Berlin, où un concert est prévu dans le Sony Center, siège du groupe en Europe, certains magasins sont restés ouverts jusqu’à 2h00 du matin.
A Londres, les premiers accros ont fait la queue dès mercredi à Oxford Street. Le Royaume-Uni est le premier marché européen pour la PS3, devant la France, où plus de 100.000 exemplaires sont attendus, dont 60.000 pré-réservés.
Sony table fortement sur un succès de la PS3 pour rebondir après avoir traversé de sérieuses difficultés financières ces dernières années.

Sony joue gros
L’Express - Guillaume Grallet
Jeux sur Internet, musique, télévision... La nouvelle PlayStation, qui débarque en Europe, est une console surpuissante mais chère. Pour la marque japonaise, pourtant, son succès est impératif
Où s’arrêtera Sony? Il y a sept ans, pour créer un engouement autour de la PlayStation 2 - 100 millions d’exemplaires vendus, un hit - l’industriel avait envahi les Champs-Elysées en pleine nuit. Cette fois-ci, pour son successeur, le nippon prend d’assaut la tour Eiffel. (...) En 2007, Sony espère écouler à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires ce bijou technologique (...) En vente depuis la mi-novembre 2006 aux Etats-Unis et en Asie, il n’a pas rencontré, pour l’heure, un franc succès. Sa percée en Europe est donc impérative, alors que la firme est plus chahutée que jamais.
En premier lieu, parce que Sony, avec la PS 3, n’a pas choisi la facilité en optant, afin d’obtenir un meilleur rendu d’image, pour le Blu-ray : la fabrication de la PS 3 est particulièrement gourmande en diodes bleues, longues, et donc chères, à produire. Au final, la PS 3 est presque trois fois plus chère que la PS 2! Même si c’est du tout-en-un: «Si vous additionnez le coût d’un écran plat, d’un lecteur de DVD, d’un lecteur haute définition ou encore d’un magnétoscope, l’achat d’une PS 3 vous permet de réaliser des économies», tempère Georges Fournay, responsable de Sony Computer pour la France.
Un investissement rentable? Le rendu graphique est certes riche - la barre d’outils est intuitive - et design, mais les images sont parfois longues à apparaître à l’écran.
Des composants rares, donc, mais aussi une fabrication exigeante. Sony continue, pour des raisons de confidentialité, à assurer plus de la moitié de l’assemblage au Japon. Résultat, malgré le prix élevé de sa machine, les analystes estiment que la firme la vend à perte!
Le modèle est comparable à celui du fabricant de rasoirs qui gagne sa vie avec les lames: Sony vise la vente de jeux - près de 1 milliard avaient été écoulés pour la PS 2. Sauf que le nombre de titres - comptez environ 60 € par unité - reste aujourd’hui limité.
Sur Internet, en revanche, Sony a une carte à jouer immédiatement. Avec Home, le géant de l’électronique a les moyens de se muer en une entreprise Web innovante. Ses concurrents se sont déjà engouffrés dans la brèche. A commencer par Microsoft, qui a réussi, avec la Xbox 360, à créer de vraies communautés de jeux sur Internet. Plus de 6 millions de personnes s’y affrontent régulièrement, totalisant pas moins de 260 000 années (!) en ligne, assure la firme de Seattle.
Sur son chemin, la PS 3 devra également composer avec la Wii, signée Nintendo, qui a fait un véritable carton à Noël avec une stratégie totalement différente. (...) Suffisant pour convertir une clientèle inattendue, des femmes aussi bien que de jeunes enfants. Et donner un sacré coup de vieux à Sony. Sur YouTube, un pastiche de publicité comparative fait apparaître une jeune femme en surpoids, fan de karaoké, aux couleurs de la PS 3, quand l’adepte de la Wii, accro des cours de gym, arbore, elle, une taille de guêpe.
La PS 3, qui collectionne les atouts techniques - elle a été choisie par l’université Stanford pour participer à un programme de recherche sur la maladie d’Alzheimer - saura-t-elle trouver son public ? Dans sa nouvelle conquête, Sony pourra compter sur une marque - PlayStation - devenue un nom commun pour une majorité d’adolescents. «Si nous échouons, c’est parce que nous aurons positionné la PS 3 comme une Mercedes sur le marché des jeux vidéo», anticipe, prudent, Howard Stringer, à propos de son bébé surdoué. Trop puissant, peut-être; encore trop cher, sûrement.

La PS3, cheval de Troie de l’ère numerique
Libération - Olivier SEGURET
Avec sa nouvelle console ultrasophistiquée, Sony entend remporter des batailles technologiques cruciales, au-delà du jeu.
Sony, la marque japonaise la plus populaire dans le monde, a longtemps été aussi la firme d’électronique la plus rentable. Mais, dernièrement, plusieurs signaux se sont mis au rouge. A l’automne, le géant nippon a dû présenter des excuses publiques à propos des défauts constatés sur quelque 9 millions de batteries pour ordinateurs portables fournies à des fabricants tiers, le rappel du matériel défectueux lui coûtant plus de 400 millions d’euros. D’autre part, le lancement de la technologie Blu-Ray n’est intervenu qu’après de nombreux reports et se trouve compliqué par la concurrence du format HD-DVD que pilote Toshiba. Troisième obstacle sur la route de Sony, une enquête des autorités régulatrices américaines qui le soupçonne d’entente illicite sur les prix des microprocesseurs. Enfin, après avoir atteint des sommets, la capitalisation boursière de Sony a chuté jusqu’à ne plus représenter que la moitié à peine de celle de son plus féroce rival, le coréen Samsung... Cela fait beaucoup d’outrages pour une marque symbole qui est aussi l’orgueil high-tech de l’archipel.
(...) C’est pourquoi Sony n’a pas le choix : le lancement, aujourd’hui en Europe, et la carrière de la PS3 doivent être un succès. Ce n’est pas seulement la division jeux du constructeur qui est placée en première ligne : sous la franchise PlayStation, c’est à l’ensemble de son schéma économique et industriel que la compagnie entend faire passer un nouveau cap. Certes, conserver la position dominante acquise par Sony dans le jeu vidéo fait partie des objectifs fixés au monolithe noir laqué comme un piano. Mais Howard Stringer, PDG de la multinationale depuis 2005 (et premier Anglo-Saxon à ce poste), en a précisé deux autres, tout aussi cruciaux à ses yeux : établir une place forte pour la marque dans le secteur émergent de la video on demand et, surtout, ensemencer avec la PS3 le marché du Blu-Ray, en comptant sur un effet analogue à celui constaté avec la PS2, qui a été pour beaucoup le premier accès à un lecteur DVD bon marché. S’agissant d’une console, le prix d’une PS3 est élevé, mais pour un lecteur haute déf, dont les premiers prix tournent autour de 800 euros, elle reste une bonne affaire.
(...) Concrètement, cela signifie que Sony ne peut plus se permettre de rater une marche cruciale, comme ce fut le cas avec l’iPod d’Apple.
Source : Les quotidiens cités - Photo : Cnet - Sony - Les articles cités appartiennent à leurs auteurs respectifs - tous droits réservés.
Petite compensation : les premiers acheteurs et les premiers connectés au PlayStation Store auront droit à 007 Casino Royale au format Blu-Ray. Un cadeau sympatique qui ravira les inconditionnels de Bond mais qui ne fera pas passer la pilule.
Afin d’avoir une analyse objective de cette sortie, nous avons repris les articles (extraits) de la presse nationale du jour traitant du sujet. Notre choix s’est orienté vers Le Monde, Libération, l’Express et le Nouvel Observateur, réputés pour la pertinence de leurs écrits.
Alors que nous sommes parfois taxés de rédacteurs ’’Anti-Sony" (ce qui en soi est faux puisque les rédacteurs de Team-aAa sont réputés pour être les plus impartiaux de la galaxie du Centaure), vous conviendrez que certains articles repris en référence ne sont pas tendre avec la firme nippone.
Le Monde explique qu’ "Avec la PS3, Sony part à la recherche de sa splendeur perdue" et évoque les déboires de la société dans ses différents domaines d’activités.
Quant au Nouvel Observateur, il signale que " la nouvelle console de Sony a connu un succès mitigé à Paris, avec à peine une centaine de joueurs à minuit sur les Champs-Elysées" et le journaliste rappelle que la fameuse opération du bateau de la Fnac sur la Seine a même pris l’eau "une cinquantaine de jeunes esseulés étaient venus mettre la main sur l’une des 1.000 PS3 mises en vente à minuit, à bord d’un bateau aux couleurs de la Fnac et de Sony"
Pour l’anecdote, signalons que Microsoft est venu titiller Sony en faisant remorquer une barque sur laquelle était inscrit : "Xbox 360 love you"

C’est un fait, on n’assistera pas au même phénomène de folie douce rencontré lors de la sortie de la Wii. Avec la PlayStation 3, Sony joue très gros et fragilise son groupe dans sa globalité. Car paradoxalement, plus la firme vend de PlayStation 3 et plus elle perd d’argent (entre 200 et 300 $ par machine). L’équilibre financier se fera d’ici deux à trois ans, quand les royalties perçues sur chaque jeu vendu seront égales aux pertes engendrées par chaque machique écoulée.
D’ici quatre voire cinq ans, les coûts de production de la machine auront baissé considérablement et Sony pourra espérer des bénéfices importants. C’est donc un pari sur l’avenir primordial pour Sony. Comme le souligne Georges Fornay : "La PS3 est faite pour être vendue cinq, sept, voire même huit ans".
L’ensemble du groupe est dépendant de l’activité "Entertainement" et une défaillance de ce secteur d’activités aurait des conséquences désastreuses. Souhaitons leur simplement de réussir ce pari, ne serait-ce que pour conserver une relative diversité sur le marché des loisirs numériques.

Revue de presse (extraits)
Avec la PS3, Sony part à la recherche de sa splendeur perdue
LE MONDE - Nathalie Brafman avec Philippe Mesmer (à Tokyo)
(...) A l’origine, le groupe japonais devait inonder le marché avec 4 millions de consoles fin décembre 2006 ; finalement il n’en a livré qu’1 million au Japon et 1 million aux Etats-Unis. Selon la direction, les ventes se sont respectivement élevées à 700 000 et 500 000 consoles. "Nous sommes toujours sur un objectif de 6 millions de consoles mises sur le marché d’ici fin mars", assure toutefois Georges Fornay, président de Sony Computer Entertainment France et vice-président Europe.
D’un point de vue financier, le pari est osé. Sur son exercice 2006-2007 (clos fin mars), la branche jeux devrait accuser une perte de 2 milliards de dollars alors qu’elle était bénéficiaire en 2005-2006. Sur chaque PS3, Sony perdrait entre 250 et 300 euros. Et selon les analystes, il faudra des années avant que Sony n’empoche un euro grâce à elle. "La PS3 est faite pour être vendue cinq, sept, voire même huit ans", affirme M. Fornay.
Ces déboires illustrent d’une certaine manière la splendeur perdue du géant de l’électronique mondial. Depuis sa création en 1946, Sony a marqué chaque décennie par une invention révolutionnaire : dans les années 1950, le premier transistor ; dans les années 1960, la première télévision couleur à tube Trinitron qui offrait une meilleure qualité d’image ; au milieu des années 1970, le premier magnétoscope grand public ; et depuis trente ans se sont succédés le Walkman, le disque compact avec Philips et dans les années 1990, la PlayStation. Grâce au succès phénoménal de la PS2, Sony détient 68 % du marché des consoles de salon.
Mais, depuis, la machine s’est grippée. En novembre 2006, le ministre du commerce japonais, Akira Amari s’interrogeait même publiquement : "Qu’est-il arrivé à Sony ?".
Dans la musique, Sony a totalement raté le virage de la musique numérique, laissant à Apple le champ libre avec son baladeur iPod. Sony reconnaît son échec et vient de lancer le NW-A808 capable de lire des vidéos des principaux formats et notamment le Mpeg-4, une nouvelle norme qui permet de compresser les programmes pour les diffuser via la Toile.
Sony paie aussi sa diversification. Les robots en offrent un exemple : son petit chien Aïbo n’a pas rencontré le succès escompté, le mini-disc a été un flop, et le livre numérique est un concept qui ne décolle toujours pas. Enfin, Sony n’a pas réussi à imposer sa politique visant à faire converger contenus et contenants menée par son ancien président Nobuyuki Idei : des matériels siglés Sony sur lesquels passeraient des disques Sony, des films Sony ou des jeux Sony...
A l’automne, le groupe a aussi dû gérer un problème de batteries défectueuses et rappeler près de 10 millions de batteries fabriquées pour des grands noms de l’informatique, contribuant à faire baisser de 94 % son bénéfice (1,7 milliard de yen, contre 28,5 milliards)
Enfin, le groupe a pris un pari risqué en défendant le format Blu-Ray pour lire des DVD haute définition face au HD-DVD supporté par Toshiba. Mais dans la mesure où chaque PS3 est aussi un lecteur Blu-Ray, Sony mise sur son succès pour imposer son format.
Toutefois, des progrès sont en cours. Grâce au succès des téléviseurs à écran plat LCD, de la marque Bravia notamment, des appareils photo numériques et du créneau divertissement, la branche électronique devrait mieux se porter sur l’ensemble de son exercice clos en mars 2007.

NOUVELOBS.COM
Le lancement de la nouvelle console de Sony a connu un succès mitigé à Paris, avec à peine une centaine de joueurs à minuit sur les Champs-Elysées.
La Playstation 3 du japonais Sony est arrivée dans les magasins français vendredi 23 mars. En France, plus de 100.000 exemplaires étaient attendus, dont 60.000 pré-réservés. Au total, ce sont un million de consoles qui seront mises sur le marché, principalement en Europe, et dans une moindre mesure en Australie avec 45.000 exemplaires, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique (autour de 20.000).
Lancée quatre mois après les Etats-Unis et le Japon où elle a connu un démarrage difficile en raison de retards de fabrication, la nouvelle console entend bien s’imposer dans la bataille de la nouvelle génération, jouant la carte de la sophistication et de la puissance.
(...) Vendue seulement dans son modèle haut de gamme de 60 gigabits, au prix de 599 euros, la PS3 est la plus chère. La Xbox 360 de Microsoft est proposée à 399 euros ou 299 euros selon la version, et la Wii de Nintendo 249 euros. (...) Après un lancement tardif pour cause de pénurie d’un composant clé, Sony mise sur le marché européen pour rattraper son retard malgré une "rétrocompatibilité" avec les jeux de la PS2 moindre qu’annoncé.
(...) A Paris, le lancement de la PlayStation 3 a attiré seulement une centaine de joueurs, véritables férus de jeux vidéo, à minuit sur les Champs-Elysées à Paris, un succès mitigé que beaucoup expliquaient par le prix élevé de la console. Un peu plus loin, au pied de la tour Eiffel, une cinquantaine de jeunes esseulés étaient venus mettre la main sur l’une des 1.000 PS3 mises en vente à minuit, à bord d’un bateau aux couleurs de la Fnac et de Sony, au cours d’une opération fortement médiatisée.
A Berlin, où un concert est prévu dans le Sony Center, siège du groupe en Europe, certains magasins sont restés ouverts jusqu’à 2h00 du matin.
A Londres, les premiers accros ont fait la queue dès mercredi à Oxford Street. Le Royaume-Uni est le premier marché européen pour la PS3, devant la France, où plus de 100.000 exemplaires sont attendus, dont 60.000 pré-réservés.
Sony table fortement sur un succès de la PS3 pour rebondir après avoir traversé de sérieuses difficultés financières ces dernières années.

Sony joue gros
L’Express - Guillaume Grallet
Jeux sur Internet, musique, télévision... La nouvelle PlayStation, qui débarque en Europe, est une console surpuissante mais chère. Pour la marque japonaise, pourtant, son succès est impératif
Où s’arrêtera Sony? Il y a sept ans, pour créer un engouement autour de la PlayStation 2 - 100 millions d’exemplaires vendus, un hit - l’industriel avait envahi les Champs-Elysées en pleine nuit. Cette fois-ci, pour son successeur, le nippon prend d’assaut la tour Eiffel. (...) En 2007, Sony espère écouler à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires ce bijou technologique (...) En vente depuis la mi-novembre 2006 aux Etats-Unis et en Asie, il n’a pas rencontré, pour l’heure, un franc succès. Sa percée en Europe est donc impérative, alors que la firme est plus chahutée que jamais.
En premier lieu, parce que Sony, avec la PS 3, n’a pas choisi la facilité en optant, afin d’obtenir un meilleur rendu d’image, pour le Blu-ray : la fabrication de la PS 3 est particulièrement gourmande en diodes bleues, longues, et donc chères, à produire. Au final, la PS 3 est presque trois fois plus chère que la PS 2! Même si c’est du tout-en-un: «Si vous additionnez le coût d’un écran plat, d’un lecteur de DVD, d’un lecteur haute définition ou encore d’un magnétoscope, l’achat d’une PS 3 vous permet de réaliser des économies», tempère Georges Fournay, responsable de Sony Computer pour la France.
Un investissement rentable? Le rendu graphique est certes riche - la barre d’outils est intuitive - et design, mais les images sont parfois longues à apparaître à l’écran.
Des composants rares, donc, mais aussi une fabrication exigeante. Sony continue, pour des raisons de confidentialité, à assurer plus de la moitié de l’assemblage au Japon. Résultat, malgré le prix élevé de sa machine, les analystes estiment que la firme la vend à perte!
Le modèle est comparable à celui du fabricant de rasoirs qui gagne sa vie avec les lames: Sony vise la vente de jeux - près de 1 milliard avaient été écoulés pour la PS 2. Sauf que le nombre de titres - comptez environ 60 € par unité - reste aujourd’hui limité.
Sur Internet, en revanche, Sony a une carte à jouer immédiatement. Avec Home, le géant de l’électronique a les moyens de se muer en une entreprise Web innovante. Ses concurrents se sont déjà engouffrés dans la brèche. A commencer par Microsoft, qui a réussi, avec la Xbox 360, à créer de vraies communautés de jeux sur Internet. Plus de 6 millions de personnes s’y affrontent régulièrement, totalisant pas moins de 260 000 années (!) en ligne, assure la firme de Seattle.
Sur son chemin, la PS 3 devra également composer avec la Wii, signée Nintendo, qui a fait un véritable carton à Noël avec une stratégie totalement différente. (...) Suffisant pour convertir une clientèle inattendue, des femmes aussi bien que de jeunes enfants. Et donner un sacré coup de vieux à Sony. Sur YouTube, un pastiche de publicité comparative fait apparaître une jeune femme en surpoids, fan de karaoké, aux couleurs de la PS 3, quand l’adepte de la Wii, accro des cours de gym, arbore, elle, une taille de guêpe.
La PS 3, qui collectionne les atouts techniques - elle a été choisie par l’université Stanford pour participer à un programme de recherche sur la maladie d’Alzheimer - saura-t-elle trouver son public ? Dans sa nouvelle conquête, Sony pourra compter sur une marque - PlayStation - devenue un nom commun pour une majorité d’adolescents. «Si nous échouons, c’est parce que nous aurons positionné la PS 3 comme une Mercedes sur le marché des jeux vidéo», anticipe, prudent, Howard Stringer, à propos de son bébé surdoué. Trop puissant, peut-être; encore trop cher, sûrement.
La PS3, cheval de Troie de l’ère numerique
Libération - Olivier SEGURET
Avec sa nouvelle console ultrasophistiquée, Sony entend remporter des batailles technologiques cruciales, au-delà du jeu.
Sony, la marque japonaise la plus populaire dans le monde, a longtemps été aussi la firme d’électronique la plus rentable. Mais, dernièrement, plusieurs signaux se sont mis au rouge. A l’automne, le géant nippon a dû présenter des excuses publiques à propos des défauts constatés sur quelque 9 millions de batteries pour ordinateurs portables fournies à des fabricants tiers, le rappel du matériel défectueux lui coûtant plus de 400 millions d’euros. D’autre part, le lancement de la technologie Blu-Ray n’est intervenu qu’après de nombreux reports et se trouve compliqué par la concurrence du format HD-DVD que pilote Toshiba. Troisième obstacle sur la route de Sony, une enquête des autorités régulatrices américaines qui le soupçonne d’entente illicite sur les prix des microprocesseurs. Enfin, après avoir atteint des sommets, la capitalisation boursière de Sony a chuté jusqu’à ne plus représenter que la moitié à peine de celle de son plus féroce rival, le coréen Samsung... Cela fait beaucoup d’outrages pour une marque symbole qui est aussi l’orgueil high-tech de l’archipel.
(...) C’est pourquoi Sony n’a pas le choix : le lancement, aujourd’hui en Europe, et la carrière de la PS3 doivent être un succès. Ce n’est pas seulement la division jeux du constructeur qui est placée en première ligne : sous la franchise PlayStation, c’est à l’ensemble de son schéma économique et industriel que la compagnie entend faire passer un nouveau cap. Certes, conserver la position dominante acquise par Sony dans le jeu vidéo fait partie des objectifs fixés au monolithe noir laqué comme un piano. Mais Howard Stringer, PDG de la multinationale depuis 2005 (et premier Anglo-Saxon à ce poste), en a précisé deux autres, tout aussi cruciaux à ses yeux : établir une place forte pour la marque dans le secteur émergent de la video on demand et, surtout, ensemencer avec la PS3 le marché du Blu-Ray, en comptant sur un effet analogue à celui constaté avec la PS2, qui a été pour beaucoup le premier accès à un lecteur DVD bon marché. S’agissant d’une console, le prix d’une PS3 est élevé, mais pour un lecteur haute déf, dont les premiers prix tournent autour de 800 euros, elle reste une bonne affaire.
(...) Concrètement, cela signifie que Sony ne peut plus se permettre de rater une marche cruciale, comme ce fut le cas avec l’iPod d’Apple.
Source : Les quotidiens cités - Photo : Cnet - Sony - Les articles cités appartiennent à leurs auteurs respectifs - tous droits réservés.
Modifié le 17/04/2019 à 13:02
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Gepetto a dit que c’était pas beau de mentir
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PS : Bon boulot Gunhed
Comment Edited by marmite on 23.03.07 15:45:08
Modifié le 17/04/2019 à 13:02
et un gros coup de pub pour la XBOX 360 au passage avec "la technique de la péniche"