Dans une interview accordée à Hotspawn après la semaine 3 du LEC Spring 2025, Caliste s’est exprimé sans détour sur la forme actuelle de la Karmine Corp. Le botlaner juge le niveau collectif loin des attentes, malgré un bilan positif, et insiste sur les exigences à maintenir pour la suite.
Entre lucidité et ambition, Caliste revient sur le début de saison de la Karmine Corp
L’interview a été réalisée il y quelques jours maintenant, entre la semaine 3 et la semaine 4 du LEC Spring 2025. À ce moment-là, la Karmine Corp affichait un bilan de quatre victoires pour une seule défaite, avant d’enregistrer un cinquième succès la semaine suivante. Malgré ces résultats encourageants, Caliste, botlaner titulaire du club, a livré à Hotspawn un bilan en demi-teinte. Sans détour, il pointe du doigt un niveau de jeu jugé insuffisant collectivement, tout en exprimant sa satisfaction sur sa propre progression depuis son arrivée en LEC.
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Interrogé sur la forme de la KC après une victoire poussive contre Heretics, Caliste ne cache pas une certaine frustration. « Je pense que, être heureux, c’est compliqué. En même temps, on est à 4-1, donc ça va. Le but, c’est de se qualifier aux playoffs et d’être dans la meilleure forme possible. Mais je dirais pas qu’on est contents. » (l'interview a été faite avant la 4e semaine, la KC est actuellement en 5-1) Le joueur souligne notamment la difficulté à retrouver un niveau collectif satisfaisant : « Je pense qu’en tant qu’équipe, on a encore du mal, et il faut un peu se réveiller. »
Il fait référence à la période post-First Stand, marquée par une reprise rapide de la compétition européenne et une possible fatigue mentale. Mais selon lui, cette excuse ne tient plus. « Je pense qu’il y avait un peu l’excuse entre guillemets du “on était fatigués, il y a eu le First Stand, faut se réadapter”. Je pense que maintenant, on commence à être dans le milieu de la saison régulière, donc pour moi, y’a plus d’excuses. » Le diagnostic est sans appel : « On est entre 30 et 40 % du niveau qu’on avait au First Stand. » Si la KC gagne, elle ne convainc pas encore dans le contenu, et c’est ce que regrette Caliste : « Il faut avoir des victoires comme SK hier, où c’est convaincant et on joue bien. Pas comme aujourd’hui, où on est censés perdre honnêtement. »
« Individuellement, je suis très, très content »
Sur le plan personnel, Caliste se montre beaucoup plus positif. Il estime avoir bien lancé son Spring Split, et surtout maintenu une bonne dynamique depuis son entrée en LEC cet hiver. « Je suis très content de mon évolution. Mon niveau individuellement… Il y a eu une phase, le BO contre G2, où j’ai mal joué, et j’en ai parlé. Mais je suis content parce que j’ai réussi à revenir, et en finale j’ai pas si mal joué que ça. »
Il revient aussi sur sa performance remarquée lors du First Stand, où il avait notamment brillé contre Viper. « Forcément, quand tu joues contre Viper, Peyz, Elk, JackeyLove, ça aide un peu. » (ndlr : seuls Viper et JackeyLove ont été affrontés en match officiel lors du First Stand ; les autres sont sans doute évoqués dans le cadre des scrims.) Il affirme aujourd’hui jouer avec confiance et régularité : « Je suis en très très bonne forme. Je suis toujours en train d’apprendre, je joue bien. Le First Stand m’a beaucoup aidé. »
« On essaie de se diversifier sur toutes les compositions possibles qui vont être méta »
Revenu de Corée après l’événement First Stand, Caliste explique que l’équipe a cherché à élargir sa palette tactique. Les entraînements contre des équipes comme Hanwha Life ont laissé une forte impression. « Ils font des trucs que personne d’autre au monde ne fait. Ils jouent sur trois lanes, ils sont un peu partout, ils jouent beaucoup avec le fog, ils jouent différents champions. » Cela a poussé la KC à s’adapter. « On essaie d’apprendre. On est allés au First Stand pour apprendre et être dans la meilleure forme possible pour le MSI et les Worlds. On a scrim beaucoup d’équipes, donc évidemment on a beaucoup à apprendre. »
Sur le plan individuel, il revendique sa capacité à s’adapter à la draft. « J’ai toujours su jouer les hyper carries, c’est juste que je m’adapte à la méta. Je m’en fous de jouer hyper carry ou des champions de setup. Je suis bon sur les deux. Bien sûr, je préfère les hyper carries, mais je suis la draft. »
« Le plus gros rival qu’on a, c’est nous-mêmes »
Lorsqu’on lui demande qui est le principal rival de la Karmine pour ce Spring, Caliste est catégorique : « Honnêtement, j’en ai aucune idée. Je pense pas qu’on ait de rivaux. » Il écarte notamment l’idée d’un antagonisme avec Fnatic. « Je pense que Fnatic, c’est pas nos rivaux. À chaque fois qu’on les a joués, que ce soit en Winter ou là en Spring en saison régulière, je pense qu’on a juste été nuls les jours où on les a joués. Et je pense pas que ce soit une équipe qui nous fait peur en BO5. »
Il cite G2 comme adversaire potentiel par défaut, par respect pour leur niveau. « C’est une bonne équipe et j’ai hâte de les affronter dans les Arènes. » Mais dans le fond, il insiste : « Le plus gros rival qu’on a, c’est nous-mêmes, c’est tout. »
« On ira au MSI pour le gagner, pas pour apprendre »
À mesure que l’interview avance, une bascule s’opère dans le discours. L’objectif d’origine, apprendre, est toujours présent, mais les ambitions ont clairement monté d’un cran. « On est arrivés au First Stand avec l’idée d’apprendre. Et puis on a vite compris qu’on n’était pas des clowns et qu’on pouvait faire quelque chose. »
Il évoque un déclic, notamment après le BO contre TES. « On s’est dit qu’on jouait bien, qu’on pouvait gagner un peu contre tout le monde. » Désormais, si la Karmine Corp décroche sa qualification au MSI, elle visera la première place. « Ce sera l’ambition d’apprendre, bien sûr, mais on ira au MSI pour gagner le MSI, pas pour apprendre du MSI. »
« Je pense que Yike, Vladi et moi, on est des gros talents européens »
À la fin de l’échange, Caliste revient sur une question plus large : l’avenir du projet et le potentiel collectif. « On a trois gros talents individuels, au moins européens, si j’exclus Canna de la discussion. Je pense que Yike, Vladi et moi, on est des gros talents européens, on est jeunes et on a beaucoup à apprendre. »
Il souligne également l’importance de la synergie collective, notamment avec Targamas. « J’ai une très bonne cohésion avec Targa. C’est comme G2 en 2019, c’est une bande qu’on doit construire. » Il estime que le groupe actuel a un potentiel réel, pour 2025 mais aussi au-delà. « J’espère que ce n’est pas la seule année qu’on aura ensemble. Je pense qu’on est un groupe très très solide, qu’on est très très bons, et qu’on a beaucoup à apprendre. »
Il conclut sur une note affirmée, en soulignant la force du collectif actuel : « Ce qui est sûr, c’est qu’on a cinq très très bons joueurs dans le roster et un bon coaching staff. Sur le papier : c’est nous et seulement nous. Y’a pas grand-chose qui devrait nous empêcher d’aller loin. »
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