Le sniper anglais de 21 ans pour encore quelques jours, Owen "smooya" Butterfield, est l'une des grandes gueules de la scène Counter-Strike: Global Offensive. Récemment mis sur le banc par son équipe il a accordé un entretient où il essaye de nous convaincre qu'il a changé.

Tenter de se racheter une conduite

L'ancien joueur des Movistars Riders, récemment mis sur le banc par sa structure pendant qu'elle décidait de se réorganiser avec un effectif 100% espagnol, a accordé un entretien au site Dexerto.com. C'est d'ailleurs ce portail d'information qui le premier a annoncé officiellement la mise à l'écart de l'Anglais Owen "smooya" Butterfield. Le sniper, qui avait été recruté en février dernier par le club, revient sur les raisons de son départ qui semblait plutôt précipité. En effet il ne l'a finalement appris que quelques jours avant la clôture des transferts et peu de temps avant la reprise des compétitions faisant suite à la pause estivale.


smooya pendant les ECS Saison 7 en 2019 @HLTV.org

Une situation peu commune qui avait laissé planer des rumeurs estimant qu'il avait eu un mauvais comportement, ce qui aurait entraîné sa mise sur le banc. Ayant déjà une réputation de joueur particulièrement véhément avec ses équipiers, on se souvient par exemple qu'il s'était fait remarquer plus tôt dans l'année en quittant un match avant la fin n'accordant vraisemblablement aucune confiance à ses camarades de jeu. Finalement à tort puisque le dernier Movistar en jeu, Alejandro "mopoz" Cano, réussira à sortir victorieux de son clutch.

Je l'ai appris le 9 août, un jour avant le verrouillage de l'effectif de l'équipe. Ce n'était donc pas le meilleur moment pour le découvrir. C'est une décision commerciale très intelligente de leur part parce qu'ils savaient que je ne resterais probablement pas avec eux à la fin de mon contrat de toute façon. Il est donc logique pour eux de planifier leur avenir. Ils peuvent avoir une très bonne équipe espagnole, quelque chose qu'ils n'ont pas eu depuis très longtemps. J'aurais pris la même décision si j'avais été à leur place, ça a beaucoup de sens. Je leur souhaite le meilleur et je les soutiendrai.

Philosophe dans sa réponse, quand on connait le tempérament de smooya on se doute qu'en coulisse il n'a pas été aussi positif lorsqu'il a appris qu'il était évincé. Le timing choisit démontre également que sa structure avait clairement l'intention de faire passer ce message sous la forme d'une sanction. De plus, même si Movistar Riders s'annonce disposé à négocier un transfert, ils n'ont pas manqué d'ajouter en préambule que l'Anglais serait jusqu'à la fin de son contrat un potentiel remplaçant. Autant le dire tout de suite, il ne risque pas d'y avoir de rupture à l'amiable et les dirigeants ont l'intention de faire durer le suspens le plus longtemps possible.

Je suis sur Counter-Strike pour devenir un nom connu depuis longtemps. C'est pourquoi je n'ai pas basculé sur Valorant. J'ai eu des offres sur ce jeu pour gagner cinq, six fois mon salaire avec Movistar. Mais j'ai dit non parce que je ne joue pas pour l'argent. Ce que je veux dire c'est que c'est bien d'être rémunéré pour le temps que vous passez à jouer, personne ne veut rien faire gratuitement, mais mon amour est sur Counter-Strike et non pas Valorant. C'est la raison pour laquelle je suis toujours là.

Le fantasme des salaires élevés sur Valorant et des propositions mirobolantes que tout bon joueur de Counter-Strike recevrait pose tout de même question. Tout d'abord car des noms bien plus célèbres, comme dernièrement le Français Nathan "NBK-" Schmitt, n'ont toujours pas de contrat pour l'instant et qu'ensuite la transition sur le FPS de Riot Games a déjà eu lieu il y a plusieurs mois.


Tu nous raconterais pas des saucisses par hasard ?

Le marché est donc actuellement chargé, les plus importantes structures ont déjà des effectifs et les qualifications pour le VCT (Valorant Champions Tour) 2021: Stage 3 Masters de Berlin sont déjà pratiquement toutes bouclées en occident. Il aurait éventuellement pu compter s'expatrier en Amérique du Nord mais le délai aurait été beaucoup trop court la qualification ayant débuté le 11 août, tout comme celle de l'EMEA (Europe, Middle East & Africa) qui débutait quant à elle le 12. Bref de ce côté-là on laissera le joueur libre de ses propos même si ces derniers semblent légèrement exagérés.

Je pense que les gens devraient vraiment se regarder dans un miroir pour se rendre compte qu'à l'époque j'avais 18 ans et qu'aujourd'hui je vais en avoir 22. Je ne dis pas que je suis Jésus Christ ou quoi que ce soit, ou bien que je suis la personne innocente la plus respectable. Mais je pense que c'est étrange de tenir un enfant que vous avez vu grandir responsable des actions qui ont eu lieu il y a quatre ans. Les gens me traitent de joueur toxique mais ils ne me connaissent pas, et ne me connaîtront certainement jamais. [...] Les gens pensent que vous pouvez avoir un rating de 1,25 sur deux ans tout en étant assis à regarder votre téléphone pendant les entraînements et tout cela en étant un coéquipier toxique. C'est faux. Il n'y a que trois personnes meilleures que moi statistiquement au cours des deux dernières années : sh1ro, ZywOo et s1mple.

Si il est vrai qu'en 2020 le sniper anglais a vu ses statistiques grimper grandement par rapport aux saisons précédentes, passant de 1,11 à 1,23 de rating), il avait également joué l'année dernière moitié moins de cartes. Pour le moment en 2021 il se situe à 1,25 de rating, ce qui est excellent, mais l'absence totale de sa formation dans les tournois de premier plan, hormis lors des Intel Extreme Masters XV - World Championship de février 2021 où ils se sont faits sortir dès le « play-in » sans remporter la moindre carte, grève grandement ses résultats. Il serait intéressant de voir Owen retrouver un club du top 20 mondial pour enfin pouvoir le comparer aux grands noms dont il parle, et il ne doit surtout pas oublier que Counter-Strike est et demeure un jeu d'équipe. Ses performances individuelles peuvent être incroyables, s'il ne se fond pas dans un groupe en aidant ses camarades à progresser et ne compte que sur lui-même il n'y arrivera jamais. C'est la grande différence aujourd'hui entre lui et les trois joueurs qu'il cite comme étant supérieurs à lui.