La décision d'Astralis de remplacer Alexander « br0 » Bro par Casper « cadiaN » Møller pour cause d'« inaptitude » a suscité un mécontentement généralisé parmi les autres équipes participantes des Blast fall finals. Retour sur une protestation des joueurs déjà historique pour l'unité dont elle émane.
substitution controversée
La controverse a débuté dimanche dernier lorsque les joueurs ont appris l'enregistrement par Astralis de Casper « cadiaN » Møller afin que ce dernier puisse disputer les BLAST Fall Finals. Afin de justifier ce changement de dernière minute, Astralis a demandé à BLAST d'utiliser la clause de "substitution d'urgence" afin de pouvoir modifier son roster. Dans sa demande, Astralis aurait informé l'organisateur que br0 « n'est pas apte à jouer » au lieu de l'informer spécifiquement d'un problème médical ou de santé, deux des principaux exemples cités dans le règlement du tournoi pour justifier une substitution d'urgence « décidée par BLAST au cas par cas et à sa seule discrétion ». Sachez également que, selon le règlement des BLAST Premier, « la liste des équipes doit être soumise à BLAST au moins trois semaines avant la phase de tournoi applicable ».
— Fabian Broich (@SportsPsycFaBro) September 17, 2024
Cependant, la justification utilisée n'est pas en accord avec l'annonce envoyée via email par BLAST aux équipes participant à la compétition à propos de ce remplacement, qui indiquait qu'un ajout d'urgence au roster d'Astralis avait été approuvé « en raison d'une urgence médicale ». Le fait qu'un joueur soit « inapte à jouer » n'impliquant pas explicitement un problème médical. La contestation des équipes n'ayant débouché sur aucune décision, ce sont donc les joueurs ont décidé de prendre les choses en main ... Tandis que l'agent de Br0 déclarait que son protégé était « en pleine santé et prêt à travailler ».
Dans une réponse publiée sur internet, BLAST a déclaré ce qui suit : « Astralis a déclaré que br0 n'était pas apte à participer aux Autumn finals. Nous ne sommes pas en mesure de révéler plus de détails sur cette raison pour des raisons de confidentialité. Nous n'avons jamais demandé aux équipes de nous fournir les notes des médecins, car nous respectons et prenons les comptes des équipes pour ce qu'ils sont, et nous l'avons toujours fait. Nous sommes en train de demander des explications supplémentaires à Astralis à ce sujet et, si nous le jugeons nécessaire, nous envisagerons des sanctions/pénalités.»
Grève et polémique
À la veille du "media day" pour les BLAST Premier Fall Finals, Dan « apEX » Madesclaire, Russel « Twistzz » Van Dulken, Finn « karrigan » Andersen et Marco « Snappi » Pfeiffer ont déclaré sur X qu'ils « pourraient être inaptes pour BLAST Media demain ». En se soustrayant aux obligations médiatiques sous prétexte d'une maladie, les joueurs ont fait preuve d'une rare unité afin de faire entendre leur mécontentement dont ils ont d'ailleurs souhaité laisser une trace dans une lettre publiée chez nos confrères d'HLTV et dans laquelle les joueurs plaident en faveur de l'intégrité du tournoi, contrastant la situation actuelle avec deux situations qui se sont produites lors d'événements BLAST précédents, dans lesquels les équipes ont été forcées d'utiliser le coach qu'elles avaient afin de jouer.
Les leaders de chaque équipe n'ont pas participé à la journée des médias organisée par Blast (c) HLTV
Une véritable cellule de crise s'est donc improvisée dans un groupe WhatsApp. Les capitaines, unis par leur volonté de défendre leurs intérêts, ont élaboré une stratégie commune. Le boycott de la journée des médias, décidé à l'unanimité, a marqué un tournant dans cette affaire. Cette action collective a démontré la force de solidarité des joueurs face à une décision qu'ils jugeaient injuste .
Rien de nouveau sous le soleil
Cette problématique n'est pas nouvelle. En 2020, une manifestation organisée par la CSPPA avait déjà secoué les BLAST Autumn Finals. Ces deux épisodes, bien distincts dans leurs motivations, mettent en lumière l'influence qu'exercent les joueurs, même si leur position est souvent précaire. La disparition de la CSPPA n'a pas résolu les problèmes fondamentaux du secteur. Au contraire, avec les changements à venir en 2025, ces enjeux risquent de s'accentuer. Les échecs de la CSPPA doivent servir de leçon pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. .
Beaucoup de gens étaient mécontents de la situation. Il y avait des plaisanteries à ce sujet. Je pense que tout le monde savait qu'il se passait quelque chose de louche. Tout s'est passé très vite. Les joueurs expérimentés reconnaissent les agissements douteux d'Astralis . Ce n'est pas la première fois que cela arrive. Mais c'est la première fois que l'intégrité de la compétition est menacée. Lorsque les règles sont enfreintes, c'est à ce moment-là que les joueurs disent que s'en est assez. Il ne faut pas que des gens viennent de l'extérieur pour s'occuper de ce genre de choses. Dans le passé, nous avons vu des gens arriver avec des motivations différentes, généralement avec l'appât du gain ou autre chose. Je pense que la scène CS a souvent fait confiance aux mauvaises personnes.
Joueur anonyme contacté par HLTV et participant à l'initiative de contestation
Contacté par HLTV, Astralis a fait la déclaration suivante : « Les procédures de remplacement d'urgence prévues par BLAST ont été suivies. Nous n'avons pas d'autres commentaires à faire. » Le fin mot de l'histoire retiendra qu'un bon parcours à Copenhague pouvait catapulter Astralis dans le classement régional de Valve, qui sera la seule méthode utilisée pour déterminer les invitations aux tournois à partir de 2025. Une hypothèse beaucoup moins probable depuis que Vitality a infligé un dur 2-0 (16-4; 16-0) aux Danois lors de leur entrée en lice dans Blast Autumn Finals.