L'écurie brésilienne a échoué à se qualifier pour le Major CSGO 2021 alors qu'elle avait déjà mis un pied en Suède après les deux premiers RMR. Ce retournement de situation a entraîné une révolution au sein de la section mais également dans l'encadrement même de l'organisation.

MIBR réalise sa révolution

Ils auront terminé la saison 2021 avec 5618 points, soit 101 de moins que les Sharks Esports qui se rendront à Stockholm pour y disputer le Major. Une broutille qui coûte extrêmement cher à ce club qui se veut être le numéro 1 au Brésil mais qui a connu des années 2020 et 2021 plutôt compliquées. Tout a finalement débuté la saison dernière, quand le groupe s'est laissé aller avec la pandémie ne parvenant plus à intégrer le top 20 mondial et s'enfermant de plus en plus sur ses terres à disputer les tournois locaux pour cause de restrictions sanitaires. Cette situation a réduit considérablement les rentrées d'argent de l'organisation, tandis que ses relations avec ses joueurs, dont la masse salariale était importante, se dégradaient. Ainsi dès le mois de janvier 2021 c'était l'heure du grand ménage, Raphael "cogu" Camargo, Lucas "LUCAS1" Teles, Vinicius "v$m" Moreira et Leonardo "leo_drk" Oliveira s'en allaient pendant que Vito "kNgV-" Giuseppe et Alencar "trk" Rossato réclamaient d'être placés sur le banc. Dans le même temps la star Gabriel "FalleN" Toledo était achetée par la Team Liquid, et voilà qu'en l'espace de seulement 10 jours les Made in Brazil n'avaient plus aucun joueur actif et surtout avaient perdu toutes leurs stars en empochant un petit chèque bien loin des sommes qu'ils auraient pu espérer.


Ivan Martinho, Paulo Velloso, Roberta Coelho et Yuri Uchiyama

La reconstruction de l'effectif se fit alors sous l'impulsion du nouveau directeur stratégique, l'ancien joueur professionnel Renato "nak" Nakano. Il n'avait pas beaucoup de moyens à sa disposition et s'orienta donc sur une recherche de profils locaux peu onéreux. Ainsi il parti recruter ceux qui évoluaient jusqu'alors sous le tag BOOM Esports et qui étaient sur une série assez impressionnante de 9 premières places consécutives en tournois locaux (dont les deux RMR sud-américains), ce qui les avait amenés à atteindre le top 50 mondial. Renato "nak" Nakano ayant pu économiser des fonds avec ces transferts gratuits, il misa malgré ensuite sur un joueur expérimenté et connu au Brésil à savoir Daniel "danoco" Morgado. Les débuts du groupe sous cette forme furent extrêmement moyens avec notamment aucun placement supérieur à un top 10 au cours des 4 premiers mois. Il faudra attendre le mois d'avril et le retour au Brésil pour voir les MIBR s'imposer chez eux lors du premier événement RMR de leur région géographique 2-1 contre Sharks Esports (16-12 Mirage / 14-16 Vertigo / 16-13 Inferno).

Or la suite de la saison se déroula de la même manière, malgré le passage à un effectif à six avec l'arrivée de Raphael "exit" Lacerda au mois de mars puis le départ de Daniel "danoco" Morgado trois mois plus tard -joueur qui n'aura jamais convaincu en tant que « star player », MIBR ne s'imposera vraiment que sur ses terres et jamais lors des rendez-vous internationaux. Même dans les tournois de second plan comme la Pinnacle Cup ou bien les Snow ou Spring Sweet Spring, les Brésiliens ne parviendront toujours pas à faire mieux que top 12. Malgré tout les bonnes performances en Amérique du Sud donc, qui leur permettaient d'espérer une qualification pour le Major CSGO, c'est finalement tout récemment, pendant la dernière étape jouée (les Intel Extreme Masters XVI - Fall: Amérique du Sud), que leurs derniers espoirs ont été douchés puisqu'ils se sont faits doubler sur le fil par les Sharks Esports après que ces derniers se soient imposés 2-0 en finale du loser bracket (16-12 Nuke / 16-07 Mirage). La politique globale du club n'avait pas fonctionné, de peu il est vrai, mais cela nécessitait de grands changements.


Les deux nouvelles recrues chez MIBR

La première véritable révolution interviendra en interne lorsque Roberta Coelho fut nommée présidente de l'organisation fin septembre 2021 soit deux semaines avant l'élimination effective de la course au Major. Cette femme d'affaires avait démontré ses compétences chez Game XP, une sorte d'ESL en Amérique du Sud, qui économiquement et structurellement avait prouvé son efficacité en Amérique Latine. Pour la première fois une femme était placée au-dessus du fondateur de MIBR (Paulo Velloso) et de celui de Gamers Club (Yuri Uchiyama) par la maison mère de toutes ces entreprises : Immortals Gaming Club. Selon ses propres déclarations, Roberta était là pour :

Je suis ravie de prendre les commandes afin d'aider la marque à grandir et à atteindre son plein potentiel en se développant davantage dans le sport électronique. Mais également en créant des expériences significatives pour nos fans et nos abonnés. MIBR est et continuera d'être une équipe de hautes performances.

Cette révolution dans la direction du club s'accompagnait par d'autres changements, notamment la bascule de l'ancien président Ari Segal à un poste de manager général tandis que l'ancien joueurs professionnel finlandais Tomi "lurppis" Kovanen devenait le nouveau vice-président d'Immortals Gaming Club. Dans le même temps Jordan Sherman, qui avait occupé la fonction de président directeur général du groupe descendait d'un cran n'étant plus que le président dédié à la marque. La période d'économies qu'avait connu l'ensemble de l'entité en 2021 avait toutefois eu du positif, chacune des sociétés (MIBR, Los Angeles Valiant et Gamers Club) sortait de l’exercice avec des comptes dans le positif. Même si malheureusement sur ce dernier point il nous est impossible de vérifier cette information et qu'il faut se fier uniquement à la communication officielle sur ce sujet.

Désormais MIBR entame une seconde phase logique de sa reconstruction suite à sa non-qualification pour le Major. Deux joueurs sont donc placés d'office sur le banc, il s'agit de Gustavo "yel" Knittel et Bruno "shz" Martinelli âgés respectivement de 29 et 23 ans, qui sont remplacés désormais par deux anciens membres de l'équipe surprise de l'année Bravos Gaming. On retrouvera par conséquent désormais sous les couleurs de MIBR Adriano "WOOD7" Cerato (26 ans) et Matheus "Tuurtle" Anhaia (23 ans) qui arrivent pour renforcer l'équipe. Ce ne sont pas cette fois encore des joueurs qui possèdent une grande expérience de la scène internationale, ils n'ont d'ailleurs joué que pour des formations engagées quasiment exclusivement en Amérique du Sud. La prise de risque pour Made in Brazil est donc importante et traduit également toujours une période de faibles inverstissements empêchant l'organisation d'engager les noms les plus connus et expérimentés de la scène brésilienne. Le club aura quelques mois pour roder cette nouvelle composition et voir d'ici au mois de décembre s'ils ont fait une bonne pioche ou non, quoi qu'il en soit cette frilosité dans les recrutements ne devrait pas permettre à la structure de réintégrer le top 20 mondial dans un avenir proche.

Composition Made in Brazil

  • Marcelo "⁠chelo⁠" Cespedes
  • Ricardo "⁠boltz⁠" Prass
  • Raphael "⁠exit⁠" Lacerda
  • Adriano "⁠WOOD7⁠" Cerato
  • Matheus "⁠Tuurtle⁠" Anhaia
  • Alessandro "⁠Apoka⁠" Marcucci (entraîneur)
  • Gustavo "⁠yel⁠" Knittel (sur le banc)
  • Bruno "⁠shz⁠" Martinelli (sur le banc)