Fnatic a débuté son Summer Split 2025 avec un état d’esprit bien différent de celui affiché au printemps. À l’issue de la première semaine, le coach GrabbZ dresse un constat sur les échecs passés et détaille les changements opérés en interne pour remettre l’équipe sur les rails.

GrabbZ : « Ce n’est plus la même équipe qu’au printemps »

Après un Spring Split raté, Fnatic a relancé sa dynamique pour aborder l’été dans de meilleures conditions. En interview pour Hotspown, GrabbZ revient sur les erreurs accumulées au printemps, l’absence de cadre collectif, et la manière dont le groupe a été restructuré autour de principes plus clairs. Il insiste sur la discipline, la communication, et la maturité comme axes de progression majeurs. Aucune mention des adversaires ou des résultats n’est faite, mais le propos reste centré sur la transformation interne de l’équipe.

Le printemps : désaccords, flottement et échec collectif

Dès le début, GrabbZ ne cherche pas à minimiser les responsabilités. « Tout le monde a échoué. Moi, le staff, les joueurs. On avait des bons joueurs mécaniquement, mais on n'était pas d’accord sur la manière de jouer. Du coup, chacun suivait son propre plan. Et ça ne fonctionne pas dans League. » Il décrit une équipe sans structure, où les responsabilités n’étaient pas définies, et où la passivité collective finissait par paralyser l’action. « On n'avait pas de règles claires. Personne ne savait s’il devait engager, s’il devait attendre. Et donc tout le monde attendait que quelqu’un d’autre fasse le premier pas. »

Face à ce constat, l’organisation a fait le choix de ne pas modifier le roster mais de s’attaquer à la structure et à l’état d’esprit. « On a eu une vraie discussion d’équipe. Qu’est-ce qu’on veut faire ? Quels sont nos standards ? Est-ce qu’on veut juste jouer en soloQ et s’amuser ? Ou est-ce qu’on veut gagner, même si ça implique de faire des choses qui ne sont pas toujours fun, mais qui aident l’équipe ? »

Une équipe recentrée autour de règles claires

L’un des changements majeurs évoqués est la réintroduction d’un cadre collectif net, avec des rôles précis dans le jeu. « On a défini qui doit parler, qui doit faire quoi, qui engage, qui call l’early game, le mid game. Avant, on n’avait aucune structure. Là, on a fixé des rôles et des responsabilités, et ça a complètement changé la dynamique. » Ce changement structurel a permis de modifier la posture mentale du groupe. « Ce n’est plus la même équipe qu’au printemps. Il y a un vrai esprit d’équipe. Tout le monde est aligné. On est tous d’accord sur la manière de jouer. »

GrabbZ insiste sur la qualité de la communication retrouvée. « Aujourd’hui, on peut discuter de n’importe quelle situation, remettre en question des décisions, sans que ça parte en clash ou en drama. Ça n’était pas le cas avant. » Il évoque également l’évolution de sa propre posture face à ce type de situation. « Deux ans plus tôt, j’aurais bench toute l’équipe. Mais aujourd’hui, ce n’est pas la bonne manière de faire. Ce sont des joueurs intelligents, matures, qui veulent progresser. »

GrabbZ précise sa vision du coaching : encadrer sans brider. « Je ne veux pas leur dire exactement quoi faire, leur donner un plan qu’ils exécutent comme des robots. Je veux qu’ils comprennent la logique, qu’ils puissent prendre les bonnes décisions eux-mêmes. » Il insiste sur l’importance de pouvoir discuter, remettre en question, sans craindre le conflit : « Je donne une direction, mais je veux qu’ils me challengent aussi. S’ils ne sont pas d’accord, je veux qu’ils l’expriment. C’est comme ça qu’on progresse. » Ce changement de ton au sein du groupe semble porter ses fruits, du moins sur le plan interne. « Il y a une vraie communication. Il y a moins d’ego. On peut dire à quelqu’un que ce qu’il a fait n’était pas bon, et il ne va pas le prendre mal. C’est ce qu’il manquait au printemps. »

Un cadre posé, une progression à construire

Aucun résultat n’est mentionné dans l’échange, mais GrabbZ évoque une base de travail désormais plus stable. Il reste néanmoins mesuré dans ses propos. « On commence à voir ce qu’on a mis en place. Mais évidemment, ce n’est que le début. Il faut rester concentrés. » L’objectif reste clair : maintenir la discipline, le cadre, et la communication. « Ce qui compte maintenant, c’est de garder cet état d’esprit. Si on le garde, on progressera. Si on le perd, on retombera dans les mêmes travers. »