La compétition s'est terminée la semaine dernière et les audiences complètes ont été publiées sur le site de référence Esports Charts. Le premier bilan est plutôt positif avec une hausse par rapport à l'année dernière faisant de BLAST l'organisateur le plus populaire sur CSGO en cette année 2021.

BLAST et CSGO font bon ménage

Tout d'abord rappelons qu'en 2020 il n'y avait pas eu de BLAST Premier Spring Finals pour cause d'annulation suite à la pandémie de COVID-19, seuls les événements européens et américains s'étaient tenus. Toutefois on peut malgré tout comparer les différents tournois organisés par la société basée au Danemark et on peut d'ores et déjà les félicités pour leurs excellentes performances depuis le début de l'année 2021. A titre de comparaison, la BLAST Premier: Spring Showdown 2021 qui s'était jouée en avril dernier, avait comptabilisé le même nombre d'heures de diffusions soit 52 heures. Or entre les deux événements on constate une légère hausse du nombre moyen de téléspectateurs présents de 3,13% mais également du nombre d'heures visionnées de 1,98%, et quand on voit ce qu'ont donné les derniers tournois organisés par l'Electronic Sports League (DreamHack Masters Spring et Intel Extreme Masters XVI - Summer) c'était loin d'être gagné.


Deuxième meilleur score de l'année 2021 @Esports Charts

Dépassé à tous les niveaux par la BLAST Premier: Spring Groups 2021 de février dernier, la durée moins importante du tournoi, le nombre d'équipes plus faible et le temps de diffusion beaucoup moins élevé permettent de relativiser ce résultat. En revanche rassembler plus de 500 000 téléspectateurs en simultanée reste pour l'instant un défi qui n'a pas été relevé depuis des mois. Cela peut en partie s'expliquer par l'absence de certaines écuries extrêmement populaires, comme Made in Brazil, Astralis ou la Team Liquid, mais également par le fait que Gambit Esports domine la scène Counter-Strike: Global Offensive depuis le début de l'année sans pour autant posséder une base de fans encore suffisamment importante.

Le club travaille d'ailleurs ces dernières semaines sur cette question, notamment en sortant ses joueurs de leur gaming house moscovite où il ont une facheuse tendance à rester reclus pour s'entraîner. D'ailleurs leur rythme de travail est tout simplement insensé, ils ne se sont accordés que quelques jours de repos après la victoire durant les Intel Extreme Masters XV - World Championship et sinon rien (juste Abay "Hobbit" Khassenov qui se permet de s'absenter pour retrouver sa famille et s'occuper un minimum de sa fille). Toutefois pour cet été le groupe a accepté (enfin ?) de profiter de la pause estivale pour prendre des vacances sachant qu'ils avaient refusé de le faire l'été dernier. Signe par ailleurs que la popularité des clans font énormément pour rassembler le public, le match le plus regardé de cette BLAST Premier: Spring Finals 2021 aura été la finale du loser bracket opposant les Natus Vincere aux G2 Esports et s'étant conclu par une victoire 2-1 des NAVI (16-09 Mirage / 13-16 Dust2 / 16-13 Nuke).


Le comparatif avec l'année 2020 @Esports Charts

En comparant les résultats avec ceux de l'année dernière, on ne peut que regretter la disparition désormais actée de la scène nord-américaine du plateau international. Une bascule vers l'Amérique du Sud serait d'ailleurs plutôt une solution intéressante désormais, là-bas l'effervescence autour de CSGO n'a jamais été aussi grande et le supportérisme atteint des niveaux inégalés ailleurs dans le monde. Mais malgré tout cette BLAST Premier: Spring Finals 2021, très centrée sur l'Europe avec quelques pays russophones, démontre une stabilité dans les audiences du vieux continent. Ce dernier n'ayant pas spécialement touché un nouveau public mais n'ayant pas non plus perdu ses fidèles. Toutefois une fois encore, il serait intéressant de déplacer le centre de gravité de la scène CSGO du vieux continent vers l'Est où se trouvent aujourd'hui les formations les plus compétitives, le plus de structures professionnelles et aussi le plus grand vivier de fans. Tout en sachant qu'il y a très certainement encore du travail de conquête à réaliser pas là-bas. Alors pourquoi ne pas envisager dans ce cas davantage de LAN en Russie ou en Ukraine. Voir même un retour à Almaty au Kazakhstan où il y a plus de 10 ans on jouait les Arbalet Cup de l'oligarque Murat "Arbalet" Zhumashevich sans qui la structure Natus Vincere n'aurait jamais vu le jour d'ailleurs.


NAVI équipe la plus populaire et de loin @Esports Charts

Justement les Natus Vincere auront démontré une fois de plus lors de cette compétition qu'ils sont tout simplement la formation la plus populaire dans cette partie russophone du globe, tandis que sur le vieux continent en l'absence de la Team Vitality c'est G2 Esports qui remporte la palme. Autre fait notable la toujours plutôt bonne cote du FaZe Clan et cela malgré des résultats très en-deça depuis de longs mois. Idem la surprise de BIG qui tient le coup en tant que seconde organisation allemande au plus haut niveau. Ces derniers peuvent par ailleurs s'appuyer sur leur récente victoire lors du Gamers Without Borders 2021 et doivent absolument conserver dans leurs rangs İsmailсan "XANTARES" Dörtkardeş, qu'une rumeur envoyait dernièrement en Turquie pour participer à la création d'une équipe de rêve aux côtés de Özgür "woxic" Eker.

En bref la scène Counter-Strike: Global Offensive se porte plutôt bien quand c'est BLAST qui organise les tournois. Les équipes qualifiées, le format, la qualité de la retransmission sont plébiscités par le public. En revanche il va falloir commencer du côté des organisateurs d'événements à se pencher sur le retour en LAN et sur le choix des destinations. Retourner à Chicago, New-York, Atlanta ou Boston semble désormais du passé en revanche le vieux continent n'a visiblement pas l'intention de beaucoup bouger, le choix de la destination du Major CSGO à Stockholm, des finales du BLAST Premier: Fall Finals 2021 à Copenhague ou plus proche les Intel Extreme Masters XVI à Cologne dès le 6 juillet. Il faudrait oser changer ses habitudes en visant pourquoi pas Saint-Pétersbourg, Kiev et Almaty. Et en Amérique Rio qui devait voir le Major s'arrêter chez elle en 2020 n'a pas eu cette chance, tout comme São Paulo ou Buenos Aires. En voilà des destinations exotiques qui permettraient d'offrir du Counter-Strike à un public qui en meurt d'envie, alors pourquoi ne pas tenter le coup ?