Champion de l'EVO 2014, meilleur joueur français et européen… Luffy répond aux questions de la rédaction !

 

Seul joueur français à avoir gagné l'EVO sur le jeu de combat le plus charismatique, meilleur joueur européen et meilleure performance européennes à la Capcom Cup 2015, c'est bien d’Olivier « Luffy » Hay dont nous parlons et qui répond à nos questions. Il revient notamment sur son sacre à l'EVO, sa carrière, Street Fighter V mais aussi sur son départ de l'équipe Meltdown et de la place de Street Fighter dans le monde de l'esport.

 

*aAa* fixN : On peut dire que tu es à l’origine de l’explosion de Street Fighter en France depuis ta victoire à l’EVO 2014, comment on se sent après une aussi grosse victoire face à toutes les grosses têtes japonaises et américaines ?

Olivier « Luffy » Hay : C’est forcément une belle réussite, c’est le rêve de tout joueur de remporter l’EVO. Jouer devant plus de 2000 personnes en live sur une scène superbe, et vu par des millions de viewers online, c’est incroyable. Après une si grosse victoire, on devient la cible de tous les joueurs, car ils savent que s’ils ne s’entraînent pas contre mon personnage, je serai toujours un souci pour eux, ce qui n’est pas concevable pour des compétiteurs. (Rires)

 

Tu es très vite devenu une figure de l’esport français, tu as déjà eu des moments de doute concernant ta carrière ? 

Je n’ai jamais eu de moment de doute, disons que j’ai très rarement vécu de contre-performance, et j’enchainais régulièrement des victoires ou des top 3. Même après la victoire à l’EVO, j’ai pu me classer 3ème à la Capcom Cup 2014 ; 5ème à la Topanga League World. Ce sont des résultats plutôt convenables.

 

La saison 2015 a été une année importante pour toi car tout le monde sait comment tu joues, tout le monde t’as plus ou moins téléchargé et les yeux étaient tous rivés sur toi, est-ce que cela t’as affecté dans ton jeu ou mentalement ?

Non absolument pas, car je suis dans la compétition depuis 7 ans, et dès la première année, les joueurs pros m’ont craint.

 

La première déception de 2015 a été le Cannes Winter Clash où tu finis 25ème, même si c’était un tournoi très relevé avec la venue de Poongko, Infiltration, Sakonoko. Est-ce que c’était juste une mauvaise forme ou vraiment tu t’es senti surclassé ?

Plutôt une mauvaise forme, car même si ces gros joueurs sont venus, je n’ai pas perdu contre eux… !

 

Deuxième EVO pour toi et le monde te regarde, étant tenant du titre on s’attend à ce que tu passes les poules et arrives en top 16, mais tu n’y arrives pas.

Disons que j’étais très jetlaggé durant le voyage, avec un réveil à 4h du matin le matin du tournoi. Il devenait difficile d’être bien concentré à 100% à 16h… De plus, on peut plus ou moins déterminer son arbre à l’EVO via les poules définies à l’avance, Dieminion savait qu’il allait tomber contre moi en sortie de première poule, il était extrêmement bien préparé à notre rencontre, bien mieux que moi. La défaite était cuisante.

 

Et arrivent les finales de la Capcom Cup. Tu y accèdes largement avec ton nombre de points gigantesque, tout le monde veut te voir réussir, est-ce que tu as eu une préparation vraiment stricte pour cet événement ?

Oui totalement, visionner des heures et des heures de vidéos de mes adversaires, tester des contres en entrainement en adéquation avec ce que j’ai pu noter de ces visionnages. En bref, un bon entraînement contre l’ensemble des personnages présents à la Capcom Cup.

 

Tu finis donc 9ème de cette Capcom Cup, tu tombes sur un sévère 3-0 face à Infiltration. Te pensais-tu capable d’arriver dans le top 10 ?

Je pense que chacun des participants de la Capcom Cup, au vu de la difficulté pour se qualifier à cet évènement, est un sérieux prétendant à la victoire. Je me pensais donc capable de viser la première place ! Contre Infiltration, il me manquait de l’expérience face à Decapre, je m’étais entraîné pas mal contre Hurricane, le joueur anglais de Decapre, mais ils ont un style de jeu différent. Néanmoins, pas mal de rounds étaient serrés, je suis plutôt satisfait dans le fond de ma performance contre lui.

 

Luffy soulevant le trophée de l'EVO 2014 - © David Zhou

 

L’année se finit sur la Kakutop X-Mas et la fin de Street Fighter IV, pas trop déçu de perdre face à nos voisins anglais ?

La défaite est toujours décevante, mais j’ai pu faire du beau jeu, pas de regret.

 

Tu as très récemment quitté l’équipe Meltdown, est-ce que tu peux nous dire les raisons exactes de cette décision et aussi nous donner un petit tease de ce qu’il va t’arriver très bientôt ?

J’ai reçu de belles offres sur 2016, avec l’arrivée imminente de Street Fighter V. Préparez-vous à me voir encore plus souvent à l’international !

 

Si tu devais résumer ta carrière sur Street Fighter IV, ça donnerait quoi ?

J’ai eu la chance d’avoir un très bon feeling avec Street Fighter IV. Je n’ai jamais connu de moments de doute, la communauté française et européenne a toujours su pousser ses joueurs vers le haut à travers des tournois ou des sessions de jeu. Je pense que beaucoup de joueurs auraient aimé avoir la carrière que j’ai vécue, avec deux participations à la Capcom Cup, une participation à la Topanga World League. J’ai pu affronter des joueurs aux quatre coins du Globe, et j’ai également tout leur respect et reconnaissance.

 

Te sens-tu prêt pour Street Fighter V ? 

N’ayant que très peu joué à Street Fighter V, sachant que le système de jeu est vraiment différent de Street Fighter IV et que Rose n’est pas dans le jeu, je pense qu’on peut dire que ne je suis pas tout à fait prêt !

 

Est-ce que tu penses que Street Fighter arrive à bousculer les grands comme League of Legends ou Counter-Strike en France ? Et est-ce que c’est plus difficile pour un joueur de jeu de combat de recevoir un salaire qu’un joueur de LoL ou CS par exemple ?

Non, Street Fighter n’arrive évidemment pas encore à un niveau de reconnaissance tel que LoL ou CS. Car c’est un jeu console majoritairement, les tournois se font sur consoles, il est plus difficile d’attirer des sponsors pour obtenir des évènements de l’envergure des plus grands. De fil en aiguille, les salaires sont proportionnels au positionnement du jeu dans l’esport. Il est ainsi plus difficile pour un joueur de Street Fighter IV d’avoir un salaire et d’en vivre.

 

C’est l’heure du traditionnel dernier mot !

 

Je remercie tous ceux qui me suivent depuis toutes ces années, que ce soit aussi bien les joueurs que les organisateurs. Et évidemment les différents sponsors que j’ai eus, qui m’ont permis de devenir ce que je suis aujourd’hui : Bushido Impact, Watchdamatch, Meltdown.

 

 

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