Diamondprox : l'ascension fulgurante d’un prodige

 

Le virtuose russe -de son vrai nom Danil Reshetniko- s’est rapidement hissé au rang de jungler numéro un en Europe. Véritable source d’inspiration pour ses homologues, sa domination et son influence sur le jeu sont reconnues de tous. Comment un joueur qui vagabondait à 1800 de ELO est parvenu à s’imposer sur la scène compétitive au point  d’être « craint » par ses pairs ? Tentative de réponse.

 

Une équipe bâtie pour durer, un environnement propice pour se développer

 

Qu’il est loin le temps d’Empire. Première équipe de renom au sein de laquelle l’on retrouve Diamond, elle est alors déjà composée des intraitables  tsars russes qui constituent Gambit Gaming : Alex Ich, Edward, Genja et Darien. Près d’un an et demi plus tard, c’est bien aidé par ses performances que le quinté est toujours en place.

 

Cette unité et cette cohésion, tous les joueurs en ont probablement profité. Mais s’il y a un joueur qui en a peut-être plus bénéficié c’est Diamond. Alors qu’il affichait 1800 ELO presque tout rond, le joueur s’est retrouvé à jouer avec des joueurs d’un niveau plus élevé et il ne tenait qu’à lui de révéler le potentiel qu’un certain EDward avait décelé.

 

Le quartet déjà en place avait connu des hauts et des bas avant de décider une bonne fois pour toutes de rester soudé. Forts de leur expérience et créativité, conscients de l’importance d’apprendre de leurs erreurs et de la nécéssité de jouer dans un cadre agréable, ces joueurs ont permis à un collectif de se développer et au talent de Diamond d’éclore.

 

Aujourd’hui, ils rappellent le « GOLDEN 5 » polonais sur Counter-Strike 1.6. En effet, les deux équipes jouent exclusivement avec des joueurs de même nationalité, sont reconnus pour être expérimentés, très skillés et sont ce qui se fait de mieux dans leur pays.

 

 

Connaissance et curiosité, sources de pouvoir

 

Le joueur le confiait lors d’un AMA (ask me anything, ndlr) tenu récemment sur Reddit, il est important de toujours être conscient des capacités et abilités d’un champion et il convient de se demander en quoi des changements opérés à la suite d’un patch influeront ses performances.

 

La réceptivité dont Diamond fait preuve, la créativité qui l’anime ainsi que sa connaissance du jeu qu’il n’a cessé d’étoffer en ont fait un véritable « trend-setter », soit un innitateur de tendances.

 

Ces ingrédients repris ci-dessus lui ont permis de se créer son propre style et de s’attribuer des champions au point d’influencer les choix opérés par quantité de junglers confirmés ou apprentis dans le monde.

 

Le premier volet de ces LCS ne peut que confirmer ces dires, tant l’omniprésence de Nasus et, désormais dans une moindre mesure, de Volibear en est le parfait exemple.

En outre, il a déjà confirmé dans son style si caractéristique qu’Udyr, Lee-Sin et Shyvana avaient plus d’un tour dans leur sac.

 

Il ne faut cependant pas occulter le fait que Diamond comme tout un chacun est parti de rien et s’est construit petit à petit, en apprenant des autres joueurs. C’est ainsi qu’il confie sans rougir :

 

« J’ai appris de TheOddOne en lisant ses guides, j’ai appris à configurer mes masteries, à choisir mes runes et à build principalement les héros que je ne jouais pas souvent ».

 

Cependant, Diamond ne s’est pas contenté d’immiter ses pairs. Comme dans le sport de haut niveau, il s’est inspiré de ses prédécesseurs pour apprendre, se construire et éventuellement devenir à son tour un exemple pour des dizaines de milliers de junglers dans le monde.

 

Un joueur lucide en quête de perfection

 

Il est bien souvent difficile de s’imposer, de devenir le meilleur dans quelque chose. Mais il est encore plus compliqué de le rester.

 

S’il est inévitablement considéré comme le meilleur jungler européen, il n’est pas pour autant le meilleur jungler au monde ; du moins de son propre aveu. Il confiera au détour d’une interview que lors de sa carrière professionnelle, il n’y a eu qu’un moment où il a considéré être le numéro un incontestable. Cette période de deux mois s’étendait entre des compétitions organisées à Kiev et Hannovre, alors que les asiatiques n’avaient pas encore fait leurs preuves. La concurrence européenne et nord-américaine était quant à elle pâlichonne.

 

Il rajoutera d’ailleurs qu’après s’être mesuré aux junglers asiatiques il ne pouvait tout simplement plus se considérer comme le meilleur mais seulement comme faisant partie des meilleurs.

Trop peu pour lui. C’est pourquoi il cherche constamment à s’améliorer et à adapter son style de jeu afin d’être le meilleur sur le dernier patch.

 

Conclusion

 

A l’image de joueurs les plus talentueux et acharnés dans le sport « traditionnel », Diamond a débuté tout en bas de l’échelle, apprenant des meilleurs et s’entrainant dans son coin. Après avoir fait ses preuves, il a intégré une équipe importante, qui était intriguée par son potentiel.  Il a ensuite poursuivi son développement à haut niveau pour petit à petit s’installer dans le grattin mondial.

 

Mais là où il a réussi à se différencier d’un joueur lambda professionnel, c’est dans sa capacité à se surpasser pour devenir un des meilleurs à son poste et le rester. Et c'est désormais toute l'Europe qui attend patiemment de le voir surgir de la pénombre de la jungle, pour mettre à mal les formations All-Star du reste du monde.