Icone Retrouvez l'intégralité des aventures du plus imprévisible agent du S.I-7 en suivant les liens ci-dessous !

 

Histoire de vous rafraîchir la mémoire, le contenu de la semaine dernière est en page 1.
Et bien sûr, la suite de la chronique VII se trouve en page 2 !

Chroniques I & II - LIEN

Bois vert, S.I-7 et ragondin.
Une mission, c'est sacré...


Chronique III  - LIEN (Première partie) & LIEN (seconde partie)
Va y avoir de la filoche.

Chronique IV - LIEN
"La montagne noire, enfin..."'

Chronique V - LIEN (Première partie) &  LIEN (Deuxième partie)
"Le donjon, c'est avec ou sans l'assurance ?"

Chronique VI - LIEN
"Tenue correcte exigée !"


 

 

Chronique VII : Du rififi chez les nains (1ère partie)

 

 

__

 

ais ?…

 

…Qu’est-ce qu'il m’arrive bordel ?

J’essaie d’avancer…

Mes jambes ne veulent plus répondre

Et refusent de me porter.

Je vacille tandis que…

La souffrance me vrille la caboche…

Mal au crâne…Putain de mal au crâne…

Un sang chaud vient inonder mes épaules.

Mon sang…satané raisiné…

Un coup bas vient de m’exploser le cuir chevelu sur plusieurs centimètres.

Comme si j’avais pas encore reçu assez de coups sur ma tronche de babet.

Des éclairs de douleur viennent zébrer mon esprit lacéré…

Mon champ de vision s’obscurcit…

Je m’effondre comme une bête mortellement blessée.

Impossible d’échapper à ce puits de ténèbres qui m’engloutit.

 

Alors sombrons…

 

 

Attendez !

Mais attendez voyons !

Juste une dernière chose avant que je ne m’effondre comme le dernier des pochards de taverne…

 

 Mais que s’est-il donc passé pour que, bien malgré moi, j’en arrive là ?

Ecoutez moi attentivement, j’ai le souffle un peu court et la voix trop faible pour continuer…

Tiens, mon oreille saigne ?

Dernier éclair de lucidité avant de sombrer…

 

Je me souviens…

__

 

n peu plus tôt à proximité du mitard sombrefer dans les entrailles de la montagne Rochenoire.

 

« Renvoyez-moi ces fils de furbolgs des cavernes dans leur putain de trou à rat dont ils n’auraient jamais dû sortir !…Et si un seul d’entre vous a la mauvaise idée ne serait-ce que de reculer d’un pas, je l’abats de mes mains comme le chien galeux qu’il est !… ».

 

Eh bien…Voilà qui met dans l’ambiance…

 

Le chef de l’escouade sombrefer était nettement plus grand que le reste de la simple piétaille à laquelle il aboyait ses ordres. Il tapait largement un bon mètre cinquante le bougre. Selon les normes métriques en vigueur chez les nains, ceux-ci l’auraient sans hésitation affublé du qualificatif de « titan ». Ce géant dérisoire arborait un port altier et méprisant tandis que son ego dégoulinait sur une fierté débordante de guerrier d’élite. Un air supérieur pour un nain ? Mordante ironie…

 

Il tirait nerveusement sur la longue tresse d’une barbe couleur de feu et devait certainement en arracher quelques poils à chacun de ses passages vigoureux et prononcés. Curieux contraste que composaient son nez rubicond et sa rousseur – traits on ne peut plus communs chez les nains – alors que son arme massive et ses pièces d’armure étaient constituées d’un métal noir de jais. Le même qu’ils avaient vu tantôt sur les pavés à l’entrée de la montagne. Du sombrefer. Un insigne honneur pour ce peuple que d’obtenir un don aussi important de ce métal rare. Cela laissait supposer une position sociale relativement aisée. « V’là un guerrier dont il faudra certainement s’méfier dans un très proche avenir…», pensa fugitivement le Darw.

 

Le soldat jouait négligemment avec son imposante francisque au fil aiguisé et peu reluisant, tandis que d’un air rusé, il observait le piètre reste du groupe qui était venu affronter la puissante nation naine.

 

Ici, c’était le patron et il en avait pleinement conscience. Mais bah ! Sur combien ? Quelques centaines de mètres carrés tout au plus ? Général en chef d’une bande de bras cassés et autres culs-de-jatte avinés constituant l’avant-garde systématique d’une armée autrement expérimentée…Chef d’un miteux mitard brûlant d’un ardent désir de reconnaissance de ses pairs, d’être reconnu à sa juste valeur militaire…Assurément…

 

N’empêche l’individu était armé et dangereux…

Manquerait plus qu’il pue le bouc…

 

"Un maillet sombrefer dans ta tronche ?", par Jazz

 

Sur ses ordres, un détachement de quatre nains se dirigea vers l’agent « la Chopine », peu versé dans les arcanes du combat à partenaires multiples.

Infiltration…Discrétion… Esquive…Fuite…Ca c’était bon. Pour le reste…

 

Fort heureusement pour lui, un de ses adversaires se prit les pieds sur l’un des corps qui traînaient à terre. Il ne put éviter l’obstacle, ni le franchir. Ses courtes jambes ainsi qu’une armure de plates l’en empêchèrent. Et allez vous relever avec plus de cinquante kilos sur le dos…

 

Malheureusement, cela n’entama aucunement la détermination des trois autres. Ils se ruèrent sur le Darw en poussant des cris de guerre d’une rare violence verbale. Concentré, Darwinfugu n’y prêta pas plus attention. De toute façon, il ne comprenait rien à la langue et aux mœurs naines. Les tavernes naines, oui ! Mais, sans leurs légitimes propriétaires…

 

Le choc entre les quatre hommes était imminent.

La tension des muscles du Darw devenait insoutenable.

Une goutte de sueur perlait sur son front pour aller mourir d’un saut vertigineux sur son menton.

Mentalement, il anticipa le combat.

3…


2…


Un éclair aveugla les adversaires tandis que le vrombissement important d’un air saturé de magie se fit entendre. L’un des nains restants venait de se métamorphoser en poinçonneuse étiquetée « service d’archives ».

Interloqués et inquiets, le regard des nains trahissait leurs doutes à cet instant crucial. Le Darw, lui, eut un sourire narquois qui déforma ses traits. Vil…Son instinct de prédateur reprit le dessus. Vicieux…La seconde qui suivit, il avait disparu dans un éphémère nuage pailleté aux éblouissants reflets d’argent…

 

 

1…

La tête non casquée du nain le plus proche, celui au tarin plus proche de la courge que de l’appendice nasal, s’affaissa. Il dodelina brièvement d’avant en arrière avant de s’effondrer en soulevant une fine nuée de poussière. « On t’a jamais dit de sortir couvert, pauv’ babet… » persifla le Darw entre ses dents.

 

 

0…

« Merde…».

 

Un imprévu…

 

Un éclair diaphane et fugitif traversa l’entrée du mitard.

Encore et toujours cette impression désagréable d’air saturé de magie.

Bruit blanc assourdissant à la fréquence excessive…

Tympans au bord de la rupture…

Acouphène…

 

Puis l’explosion. Comme une délivrance…

Le choc de la déflagration surprit les deux adversaires.

Un pan important d’une paroi de basalte veinée de sombrefer venait de s’effondrer dans un fracas d’enfer sur l’agent Lessien. Celle-ci poussa un hurlement de rage mêlé de douleur qui fit vibrer l’air ambiant de sombres présages.

Le S.I-7 forme bien ses troupes. Si ces nabots n’avaient pas compris l’étymologie du mot berserk, les voilà désormais servis. Ils vont certainement beaucoup plus facilement cerner la puissance d’un « guerrier-ours » quand ils auront la tronche enfoncer dans le sol de quelques centimètres…

Toujours protégé par les ombres, personne ne vit le sourire mauvais et carnassier qu’affecta Darwinfugu…Il chercha prestement Sémiramis du regard, afin de vérifier si l’on pouvait lui imputer la responsabilité de l’éboulement, et auquel cas, une belle bourde. Mais apparemment, non. Elle était déjà aux prises avec un chien de guerre qui s’acharnait sur sa robe de soie pourpre…

Alors qui ?

 

Scrutant du côté du chef de l’escadrille, il crut discerner le coupable. Une mage de guerre se tenait à sa dextre.

 

« Merde…».

 

Encore…