On le savait déjà, Sony a beaucoup misé sur l'aspect multimédia de sa PlayStation 3. En plus d'acceuillir des jeux à la pointe de la technologie, la console regroupe différentes fonctionnalités numériques, faisant d'elle un véritable centre de loisirs tels que le cinéma, la musique ou encore internet. Pourtant ce n'est pas tout, la PS3 est aussi utilisée à des fins professionnelles. Elle permet notamment d'effectuer des calculs complexes qui sont particulièrement utiles à l'Air Force.

 

Ainsi, la branche aérienne de l'armée américaine a commandé environ 2000 PS3 l'an passé, pour une valeur de 2 millions de dollars. Bien sûr, ces machines doivent être configurées pour pouvoir être utilisables d'une manière spécifique. On installe alors Linux sur la PlayStation 3 pour qu'elle effectue les calculs demandés. Seulement, une exploitation très importante de ces consoles a un impact sur leur durée de vie. Il arrive donc un moment où elles doivent être remises à neuf.

 

C'est là qu'apparaît le problème : lorsqu'une PlayStation 3 est envoyée au SAV Sony, le constructeur met à jour le firmware de celle-ci et rend donc impossible une installation de Linux (rappelez-vous de votre PSP et des MàJ pour éviter qu'elles puissent être "brick"). Par conséquent, la PS3 devient totalement inutile pour l'Air Force (sauf si les scientifiques désirent à leurs heures perdues de se défouler sur un Super Street Fighter IV évidemment). Un responsable du laboratoire de recherche estime qu'ils doivent continuer à utiliser les systèmes qu'ils ont sous la main, mais qu'il leur sera alors très difficile de remplacer les modèles en panne.

 

Le discours de l'Air Force Research Laboratory ferait presque passer Sony pour le grand méchant de l'histoire. Or, si l'on devait blâmer quelqu'un dans cette affaire, ce serait plutôt eux et les autres sociétés qui se servent aussi de la machine comme système de calcul. Le but de la firme niponne est de vendre des PS3 aux joueurs et non aux scientifiques, ces derniers n'ont pas pensé qu'il était trop simple d'utiliser une technologie grand public pour de telles recherches.

 

L'Air Force aurait soit dû signer un contrat avec Sony leur fournissant des consoles qui seraient réparées sans mise à jour du firmware en cas de retour, ou tout simplement se procurer du matériel certes plus cher, mais parfaitement déstiné à une utilisation scientifique. Enfin, et on s'en doute bien, tout cela n'aurait été qu'une question économique, car selon le porte-parole du laboratoire, "C'est un secteur (ndlr : le marché du jeu vidéo) qui évolue rapidement, et la technologie subventionnée par les grands marchés de consommation sera toujours avantageuse au niveau du coût. Cela nous donne les moyens de développer le HPC à bas coût, avec un budget limité." À quand une utilisation des PS3 par la NASA ?