Après des ruptures de stock en day one dues à des problèmes de production de diodes laser, la Playstation 3 de Sony subit désormais l’effet inverse : que ce soit au Japon ou aux Etats-Unis, la console souffre d’une faible demande. Sur les 2,1 millions de consoles mises sur le marché, seules 1,3 million auraient trouvé preneur. Une situation préoccupante dans la mesure où ce chiffre avait été atteint par la PlayStation 2 en moins d’une semaine de commercialisation au Japon. De plus sa principale rivale sur ce segment de marché, la Xbox 360, se vend très bien dans le monde (sauf au Japon) et qu’elle vient de franchir la barre symbolique des 10 millions de machines vendues (avec une année d’avance sur la PS3, faut-il le rappeler). Mais là où le bât blesse, c’est que la dernière née de Nintendo, la Wii, sortie quasiment en même temps que la PS3 vient de franchir les 4 millions de machines écoulées sur le globe.

La société Sony subit donc un revers cuisant auquel elle n’était pas habituée. La cause est simple, la console est boudée par les joueurs pour son prix (599 euros) bien plus élevé que le prix de ses concurrentes. Les développeurs se plaignent également de la complexité du processeur CELL de la console car il possède 7 cœurs pour lesquels la programmation se révèle difficile. Pour l’instant les développeurs, habitués au portage rapide des jeux sur d’autres supports (Xbox, PC, etc.) n’optimisent pas programmation en fonction de la console. Une situation logique et similaire aux jeux sur PC, les éditeurs ne sortent pas encore de titres qui utilisent pleinement les doubles cœurs des AMD et des Intel (de rares patches existent pour certains jeux mais globalement les doubles cœurs sont utilisées dans des applications professionnelles).


Ken Kutaragi, l’ingénieur à l’origine de la PlayStation, a décidé de réagir face à ce dernier problème en procédant à un rapprochement entre Sony Computer Entertainment (SCEI) et Namco-Bandai pour créer la nouvelle entreprise nommée "Cellius". Comme son nom le laisse supposer, cette société sera centrée sur le processeur CELL et aura pour but de développer, produire, coordonner et commercialiser du contenu pour le processeur multi-coeurs, mais aussi de venir en aide aux développeurs de jeux. Sony espère augmenter la ludothèque de sa nouvelle console et ainsi convaincre les joueurs de revenir vers la marque Playstation. Cellius fera aussi de la Recherche et Développement en logiciels pour toutes les plateformes de Sony.

Namco-Bandai est l’un des gros éditeurs pour la PS3 au Japon. Isao Nakamura producteur des jeux Moto GP et Ridge Racer (Namco) siégera au conseil d’administration de la future entreprise en compagnie de Ken Kutaragi. L’entreprise sera créée le 6 mars avec un capital de 100 millions de yens et sera détenue à 51% par Namco-Bandai et à 49% par SCEI .

Au final, ça ressemble furieusement à une mission « il faut sauver la console PS3 » et nul ne doute que seule une baisse drastique du prix de la machine pourra dynamiser les ventes.

Source : Futura Science