Salut, comme j'ai vu dans les commentaires que certains aimeraient avoir un résumé de ce qui s'est dit dans l'émission sur Ogaming où les deux parlementaires sont intervenus je me propose ici de retracer tout dans l'ordre chronologique du mieux que je peux. Ma mémoire et ma compréhension du sujet n'étant pas infaillibles je compte sur ceux qui étaient là pour me reprendre sur des points que j'aurai oublié/mal compris.
Tout d'abord les deux parlementaires se sont présentés et ont expliqué qu'ils ont été nommé par Manuel Valls pour faire une commission d'étude sur les enjeux, le développement et les risques du sport électronique. Ils l'ont expliqué, ce ne sont pas eux qui vont faire la loi concernant une éventuelle légalisation de l'esport, ils sont juste là pour déblayer le terrain car le reste des politiques n'y voit pas très clair. Ainsi leur rapport n'a qu'un but informatif sur ce qu'est l'esport et avec certaines propositions dedans qui pourraient être incorporées éventuellement dans la loi mais rien de définitif. Le but de l'émission en elle même était d'avoir des éléments de réponse sur ce qui pourrait être mis en place concrètement dans la législation. L'émission tournait donc autour de différents thèmes majeurs:
_ L'esport est-il un jeu d'argent?
_ Le statut de joueur professionnel
_ L'esport et la télévision
I) L'esport est-il un jeu d'argent?
Actuellement dans la législation l'esport est assimilé à une loterie, notamment à cause du fait que tu vas payer l'entrée à une lan que tu n'es pas sur de remporter. En gros payer pour gagner potentiellement plus d'argent, pour la loi c'est de la loterie.
Et les loteries c'est pas légal, donc ça pose un vrai frein à l'investissement et au sponsoring, qui irait investir de l'argent dans un truc qui n'est pas légal quand on connait mal le milieu?
De ce fait comme vous l'aurez compris peut-être les compétitions esport sont interdites actuellement, mais c'est toléré dans les faits.
Comment régler ce problème? Il faut montrer que l'esport n'est pas une loterie.
Concrètement le problème se pose au niveau du cashprize, il faut montrer que le nombre de participants et le nombre de tickets vendus n'influe pas significativement sur le montant du cashprize, en gros il faut que l'organisateur ait des fonds dédiés au cashprize et qu'il ne compte pas uniquement sur les joueurs/spectateurs pour le financer.
Cela va donc demander un budget prévisionnel aux organisateurs pour montrer que le cashprize est indépendant des recettes des évènements.
Comme le cashprize doit être indépendant, cela nécessite des fonds de la part de l'organisateur, qui pourrait faire appel dans ce cas à des subventions publiques. Actuellement là encore les associations esport n'ont pas le droit à ces subventions comme ce n'est pas légal, et les pouvoirs publics rechignent un peu à vouloir leur en donner si un jour ça devient légal, c'est bien de mettre ça en évidence parce que du point de vue des internautes c'est plutôt "ouais avec l'esport l'Etat va encore taxer plein d'argent" alors que de leur point de vue c'est plutôt l'esport qui va leur piquer de l'argent.
2) Le statut du joueur professionnel
On passe à la 2ème partie, le statut de joueur pro. Pour le moment le joueur pro en France n'a pas de revenus fixes tirés d'un contrat selon la législation, c'est un peu du bric à brac entre ses revenus publicitaires, ses revenus d'auto-entrepreneur (qui sont en fait ses revenus liés au jeu). Neo (de la Team Vitality) se demande donc ici si on doit créer un statut particulier de joueur pro ou se rattacher au statut d'athlète sportif de haut niveau. Les parlementaires répondent que c'est mieux de s'en tenir à un truc déjà existant qui est le statut d'athlète sportif et de calquer le statut du joueur pro là dessus. Cela devrait donc permettre aux joueurs pro une plus grande sécuritée pour leurs revenus, de côtiser et de signer des CDD par exemple.
La question de la création d'une fédération a aussi été abordée (en gros faut-il être inscrit sur une liste pour pouvoir prétendre être joueur pro, comme pour les autres sports) mais je n'ai pas trop saisi la réponse, il me semble que les parlementaires ont dit que ce n'était pas nécessaire dans le cas de l'esport mais je ne suis pas sûr.
Enfin pour cette partie ils ont aussi parlé d'un aménagement possible entre les études et la carrière de joueur, par exemple être pro à mi-temps et que c'était une chose envisageable.
La question d'une option esport au bac a aussi été abordée (le fameux bac elo hell) mais de ce que j'ai compris dans la réponse c'est que ce n'était pas vraiment dans les projets pour l'instant.
3) L'esport et la télévision
L'esport n'a pour le moment pas le droit d'être diffusé à la télévision, et un joueur pro n'a pas le droit d'être visible avec ses sponsors sur le maillot (contrairement à un joueur de foot par exemple), pourquoi?
Tout simplement parce qu'il s'agit à priori de "publicité déguisée". Par exemple le foot ça n'appartient à personne. LoL ça appartient à Riot. Donc si je diffuse du LoL je suis susceptible de faire de la publicité pour Riot.
Le CSA a discuté avec les parlementaires et il a apparemment été très ouvert et compréhensif à ce sujet donc ça ne devrait pas poser de problèmes à ce niveau. Il ne devrait également pas y avoir de problèmes à cause de Pegi, qui empêcherait par exemple des jeux comme Call of (-18) d'être diffusés avant 22h30.
Pour conclure je vais juste exprimer mon ressenti sur le travail des deux parlementaires. A mon grand étonnement ils ont bien bossé le sujet, ils savent ce qui se passe, ils vont aux manifestations type Lyon e-sport ou à la GA samedi et ils nous ont dit qu'ils avaient été enjoués de voir comme la communauté esport est conviviale et sympathique et que maintenant leur rôle c'est de montrer aux autres que l'esport ce n'est pas des jeunes boutonneux avachis dans un fauteuil à passer leur vie devant un écran en jouant à des jeux violents. Bref ils m'ont fait bonne impression, espérons que Mme Axelle Lemaire qui reçoit le pré rapport dans la semaine aura la même impression que moi.
PS: Encore une fois il se peut que j'ai oublié des trucs où que j'ai mal formulé certaines choses donc n'hésitez pas à me reprendre si besoin il y a ;).
Tout d'abord les deux parlementaires se sont présentés et ont expliqué qu'ils ont été nommé par Manuel Valls pour faire une commission d'étude sur les enjeux, le développement et les risques du sport électronique. Ils l'ont expliqué, ce ne sont pas eux qui vont faire la loi concernant une éventuelle légalisation de l'esport, ils sont juste là pour déblayer le terrain car le reste des politiques n'y voit pas très clair. Ainsi leur rapport n'a qu'un but informatif sur ce qu'est l'esport et avec certaines propositions dedans qui pourraient être incorporées éventuellement dans la loi mais rien de définitif. Le but de l'émission en elle même était d'avoir des éléments de réponse sur ce qui pourrait être mis en place concrètement dans la législation. L'émission tournait donc autour de différents thèmes majeurs:
_ L'esport est-il un jeu d'argent?
_ Le statut de joueur professionnel
_ L'esport et la télévision
I) L'esport est-il un jeu d'argent?
Actuellement dans la législation l'esport est assimilé à une loterie, notamment à cause du fait que tu vas payer l'entrée à une lan que tu n'es pas sur de remporter. En gros payer pour gagner potentiellement plus d'argent, pour la loi c'est de la loterie.
Et les loteries c'est pas légal, donc ça pose un vrai frein à l'investissement et au sponsoring, qui irait investir de l'argent dans un truc qui n'est pas légal quand on connait mal le milieu?
De ce fait comme vous l'aurez compris peut-être les compétitions esport sont interdites actuellement, mais c'est toléré dans les faits.
Comment régler ce problème? Il faut montrer que l'esport n'est pas une loterie.
Concrètement le problème se pose au niveau du cashprize, il faut montrer que le nombre de participants et le nombre de tickets vendus n'influe pas significativement sur le montant du cashprize, en gros il faut que l'organisateur ait des fonds dédiés au cashprize et qu'il ne compte pas uniquement sur les joueurs/spectateurs pour le financer.
Cela va donc demander un budget prévisionnel aux organisateurs pour montrer que le cashprize est indépendant des recettes des évènements.
Comme le cashprize doit être indépendant, cela nécessite des fonds de la part de l'organisateur, qui pourrait faire appel dans ce cas à des subventions publiques. Actuellement là encore les associations esport n'ont pas le droit à ces subventions comme ce n'est pas légal, et les pouvoirs publics rechignent un peu à vouloir leur en donner si un jour ça devient légal, c'est bien de mettre ça en évidence parce que du point de vue des internautes c'est plutôt "ouais avec l'esport l'Etat va encore taxer plein d'argent" alors que de leur point de vue c'est plutôt l'esport qui va leur piquer de l'argent.
2) Le statut du joueur professionnel
On passe à la 2ème partie, le statut de joueur pro. Pour le moment le joueur pro en France n'a pas de revenus fixes tirés d'un contrat selon la législation, c'est un peu du bric à brac entre ses revenus publicitaires, ses revenus d'auto-entrepreneur (qui sont en fait ses revenus liés au jeu). Neo (de la Team Vitality) se demande donc ici si on doit créer un statut particulier de joueur pro ou se rattacher au statut d'athlète sportif de haut niveau. Les parlementaires répondent que c'est mieux de s'en tenir à un truc déjà existant qui est le statut d'athlète sportif et de calquer le statut du joueur pro là dessus. Cela devrait donc permettre aux joueurs pro une plus grande sécuritée pour leurs revenus, de côtiser et de signer des CDD par exemple.
La question de la création d'une fédération a aussi été abordée (en gros faut-il être inscrit sur une liste pour pouvoir prétendre être joueur pro, comme pour les autres sports) mais je n'ai pas trop saisi la réponse, il me semble que les parlementaires ont dit que ce n'était pas nécessaire dans le cas de l'esport mais je ne suis pas sûr.
Enfin pour cette partie ils ont aussi parlé d'un aménagement possible entre les études et la carrière de joueur, par exemple être pro à mi-temps et que c'était une chose envisageable.
La question d'une option esport au bac a aussi été abordée (le fameux bac elo hell) mais de ce que j'ai compris dans la réponse c'est que ce n'était pas vraiment dans les projets pour l'instant.
3) L'esport et la télévision
L'esport n'a pour le moment pas le droit d'être diffusé à la télévision, et un joueur pro n'a pas le droit d'être visible avec ses sponsors sur le maillot (contrairement à un joueur de foot par exemple), pourquoi?
Tout simplement parce qu'il s'agit à priori de "publicité déguisée". Par exemple le foot ça n'appartient à personne. LoL ça appartient à Riot. Donc si je diffuse du LoL je suis susceptible de faire de la publicité pour Riot.
Le CSA a discuté avec les parlementaires et il a apparemment été très ouvert et compréhensif à ce sujet donc ça ne devrait pas poser de problèmes à ce niveau. Il ne devrait également pas y avoir de problèmes à cause de Pegi, qui empêcherait par exemple des jeux comme Call of (-18) d'être diffusés avant 22h30.
Pour conclure je vais juste exprimer mon ressenti sur le travail des deux parlementaires. A mon grand étonnement ils ont bien bossé le sujet, ils savent ce qui se passe, ils vont aux manifestations type Lyon e-sport ou à la GA samedi et ils nous ont dit qu'ils avaient été enjoués de voir comme la communauté esport est conviviale et sympathique et que maintenant leur rôle c'est de montrer aux autres que l'esport ce n'est pas des jeunes boutonneux avachis dans un fauteuil à passer leur vie devant un écran en jouant à des jeux violents. Bref ils m'ont fait bonne impression, espérons que Mme Axelle Lemaire qui reçoit le pré rapport dans la semaine aura la même impression que moi.
PS: Encore une fois il se peut que j'ai oublié des trucs où que j'ai mal formulé certaines choses donc n'hésitez pas à me reprendre si besoin il y a ;).
Modifié le 17/04/2019 à 16:11
Modifié le 17/04/2019 à 16:11
Modifié le 17/04/2019 à 16:11
Lorsqu'ils ont abordé ce point hier j'ai eu un peu de mal à comprendre sur quoi était basé ce raisonnement. Car jusqu'à preuve du contraire, les matchs de foot montrent des équipes et des compétitions affiliées à la LFP, à l'UEFA, à la FIFA, etc. Et ce sont des organisations à but lucratif. Donc diffuser ces matchs revient également à leur faire de la pub.
On me répondra : "oui mais tu peux jouer au foot tranquille dans ton jardin sans passer par la FIFA". C'est vrai. Mais au final si je veux faire comme les joueurs que je vois, jouer de manière compétitive, je vais devoir signer une licence FFF. Donc ça revient quand même un peu au même, non ?
Modifié le 17/04/2019 à 16:11
Le soucis vient surtout des autres jeux payant, comme sc2 ou counter strike. Si tu veux jouer à ses jeux, tu dois l'acheter directement à l'éditeur du jeu. Et c'est en ça je pense que revient la publicité déguisée.
Modifié le 17/04/2019 à 16:11
Modifié le 17/04/2019 à 16:11
Tout simplement parce qu'il s'agit à priori de "publicité déguisée". Par exemple le foot ça n'appartient à personne. LoL ça appartient à Riot. Donc si je diffuse du LoL je suis susceptible de faire de la publicité pour Riot."
J'ai l'impression que tu soulèves 2 points et que tu y accordes la même réponse.
Or je ne suis pas certain que cela soit juste.
De ce que j'ai compris de mon coté:
- Outre la propriété intellectuelle (soumise à une éventuelle négociation pour diffusion, online ou "offline"), diffuser du LoL reviendrait effectivement à promouvoir l'éditeur et le jeu.
- Concernant les sponsors, le CSA n'autorise pas la promotion de marques lors de programmes télévisés, à l'exception des sportifs qui disposent semble-t-il d'un droit particulier pour leurs sponsors.
L'idée étant de modifier ce point pour qu'un esportif (comme pour la compétition de l'Equipe) puisse porter le maillot de sa structure, avec ses sponsors, au même titre qu'un joueur de foot avec son maillot floqué.
Modifié le 17/04/2019 à 16:11
Quoiqu'il en soit, le problème est tout autre avec le JV. Promouvoir l'activité sur un jeu revient à faire la promotion pour une entreprise d'édition...
Bref, ils étaient pas mal ces politiques, à l'image de beaucoup d'autres, invisibles, ils travaillent vraiment...
Reste le problème majeur de la pérennisation pour un joueur pro. Ils vont faire quoi les MarcelLord, Lilbow, FC, Drogo, etc quand ils auront plus le niveau ? (et je ne parle que de sc2 où le niveau est globalement plus élevé qu'ailleurs) Je sais pas où en sont Stephano, Adel et tous les autres mais des places comme celles de Tod, il y en aura pas pour tout le monde. Il y en aura encore moins avec l'arrivée des requins ^^
Modifié le 17/04/2019 à 16:11
Et l'autre difference, c'est que la FIFA/UEFA/... ne sont que des organisateurs, et que THEORIQUEMENT, rien n'empeche le quidam moyen d'organiser sa propre compétition ou de lancer son propre club, du temps qu'il respecte les lois. Le monopole des organisations est uniquement du aux accords qu'ils ont (je pense) passé avec les clubs, qui les empechent de jouer dans une compétition alternative sauf si accord avec l'organisateur de celle-ci (un peu a la maniere de riot pour les LCS).
De l'autre coté, si Riot/Blizzard/Valve décide que tel ou tel joueur doit payer pour utiliser son jeu, ou si ils décident que tu n'a pas le droit d'accéder au jeu pour une raison X ou Y... Bah tu joue pas et c'est tant pis (les Bans, encore et toujours). Donc les éditeurs de jeu ont un controle total des compétitions, et donc de l'image de ces compétitions, donc de l'image que les gens ont du jeu.
Pour prendre un exemple assez extreme, si Riot décidait que seul les gens de plus d'1m75, blanc de peau et de sexe feminin (par ce que voila) avait le droit de participer a la LPL, il leur suffirait de ban tout joueurs ne correspondant pas a ces criteres, et personne n'aurait son mot a dire. Et la seul image qu'aurait un non joueurs dudit jeu, ce sera que la majorité des joueurs(joueuse dans ce cas de figure) sont des femme blanche d'1m75. Ce qui est, nous sommes tous d'accord, assez peu représentatif de la population moyenne du serveur chinois.
Or, controler l'image qu'ont les gens de ton produit, c'est de la pub. Et faire de la pub sans dire que c'est de la pub, ça tombe sous le coup de la répression des fraudes. Point.
Modifié le 17/04/2019 à 16:11
Modifié le 17/04/2019 à 16:11