Movistar KOI s’impose 3-2 face à la Karmine Corp en finale du Losers’ Bracket du LEC Spring Split 2025. Comme lors de leur premier affrontement, les Espagnols remportent la série au bout des cinq manches. KOI se qualifie ainsi pour la grande finale du Split contre G2 Esports, pour le Mid-Season Invitational et pour l’EWC 2025.

Une demi-finale sous tension, entre revanche, qualification au MSI et duel d'identités

Après leur premier affrontement au premier tour des playoffs, remporté 3-1 par Movistar KOI, la Karmine Corp retrouvait l’équipe espagnole pour une revanche sous haute tension dans cette finale du Losers’ Bracket du LEC Spring Split 2025. À la clé : une place en grande finale contre G2 Esports, mais aussi une double récompense internationale avec un ticket pour le Mid-Season Invitational et pour le tournoi League of Legends de l'Esports World Cup.

L’enjeu ne pouvait pas être plus élevé pour ces deux structures ambitieuses. La KC, première de la saison régulière, voulait défendre son titre acquis cet hiver et effacer sa récente défaite face à KOI. En face, les Espagnols, portés par un Jojopyun en pleine montée en puissance et un Supa très solide en botlane, cherchaient à confirmer leur montée en régime et à s’offrir une finale européenne sur leurs terres. Dans une série en cinq manches intenses, les deux formations ont livré un combat d’une rare intensité, fait d’adaptations stratégiques, de picks audacieux et de moments de bascule décisifs. Retour sur une confrontation où chaque map a raconté une histoire, jusqu’à un cinquième acte aussi cruel que spectaculaire.

Game 1 – La Karmine Corp ouvre les hostilités avec autorité

La KCorp démarre la série pied au plancher avec une draft offensive et mobile : Akali en toplane, Pantheon dans la jungle, Ryze mid, Kalista bot et Rakan en support. De l’autre côté, Movistar KOI mise sur une compo plus classique, avec Gwen, Wukong, Ahri, Senna et Rell. Le ton est donné dès les premières minutes, avec une phase de lane animée et disputée sur l’ensemble de la carte. La KC prend l’avantage en remportant le premier sang à la 4e minute. L’équipe s’appuie sur un excellent contrôle des objectifs pour creuser l’écart, avec un premier dragon à 6 minutes, suivi d’un deuxième à 12 minutes. À la 17e, elle sécurise un troisième dragon, tandis que Canna domine en toplane et Yike multiplie les prises d’espace avec son Pantheon.

Au fil des minutes, la Karmine assoit son tempo. À 20 minutes de jeu, elle mène de 2k golds et dicte le rythme des mouvements sur la carte. L’événement clé intervient à la 23e minute : un teamfight éclate autour du quatrième dragon, et la KC inflige un ACE à MKO, lui permettant de sécuriser l’âme Hextech. C’est le début d’un snowball irrésistible. Movistar KOI perd pied. Entre 23 et 31 minutes, l’écart aux golds enfle rapidement pour dépasser les 10k. Un Baron Nashor est récupéré à 26 minutes, puis l’Elder tombe dans la poche de KC à la 29e. L’équipe française n’a plus qu’à conclure : à la 32e, un dernier teamfight dans la jungle espagnole se solde par un nouveau ACE, et le Nexus tombe une minute plus tard. La KC s’impose en 33 minutes avec 23 kills à 11, et une domination nette sur les objectifs.

Game 2 – Movistar KOI égalise au terme d’un combat éprouvant

La deuxième manche propose un tout autre visage. Les deux équipes s’orientent vers des compositions plus classiques : Lucian/Nami et Azir pour la Karmine, Kai’Sa/Yone pour KOI, avec une Naafiri pour Elyoya. Le début de partie est plus équilibré, et c’est KOI qui décroche le premier sang à la 8e minute, dans un early game marqué par de nombreux échanges sans prise de large nette. La Karmine prend l’ascendant sur les dragons, avec des récupérations à 7 et 13 minutes, et obtient également le premier tour à la quinzième. Malgré cela, KOI reste au contact, avec un Herald bien utilisé et une bonne réponse en top side. Le jeu s’installe alors dans un bras de fer intense : autour de la 20e minute, les deux équipes se battent pour chaque objectif, chaque vision, chaque engage.

Demi-heure de jeu, la KC parvient à voler le Nashor grâce à un smite de Yike, mais concède des kills dans l’action. Les Français tentent d’exploiter le buff pour forcer une ouverture sur la base espagnole, et percent une première fois à la 32e minute. Mais cette initiative se retourne contre eux : KOI punit les erreurs de positionnement, récupère un troisième dragon à la 36e, puis enchaîne avec un Nashor à la 37e. C’est l’accélération décisive. Supa, impérial sur Kai’Sa, enchaîne les kills, et le collectif espagnol remporte les derniers teamfights avec autorité. La Karmine craque dans les dernières minutes, dépassée par la pression croissante et une mauvaise performance de Caliste sur Lucian. KOI s’impose en 38 minutes avec 17 kills à 5, et un tempo final mieux maîtrisé. Malgré le vol du premier Nashor, la Karmine n’a pas su convertir son avantage en victoire, et doit concéder l’égalisation.

Game 3 – Movistar KOI reprend l’avantage avec un Jojo impérial

MKOI frappe un grand coup dans cette troisième manche, probablement la plus convaincante de leur série. La draft penche côté explosif pour les Espagnols, qui misent sur une composition orientée teamfight et scaling, articulée autour de Kassadin en midlane, Tristana ADC et Alistar support. La Karmine répond avec une composition atypique : Rumble top, Nocturne jungle, Viktor mid, Jhin et Gragas en botlane. Dès les premières minutes, KOI impose son rythme. Le premier sang est signé Jojopyun sur Kassadin à la 8e minute, suivi d’un dragon sécurisé par Elyoya deux minutes plus tard. À 10 minutes, l’écart aux golds dépasse déjà les 2k en faveur de MKO, toutes les lanes ayant pris un avantage. Au quart d’heure de jeu, la pression s’intensifie : +3k golds pour les Espagnols, deux tours déjà à leur actif, et une maîtrise de la carte qui ne fait que s’accentuer.

Mais la Karmine ne s’effondre pas. Malgré un déficit de ressources, l’équipe parvient à stabiliser l’écart à 25 minutes grâce à une meilleure défense et quelques escarmouches gagnées, notamment via Targamas sur Gragas, très actif sur la map. À la 26e minute, alors que tout reste possible, le match bascule définitivement : KOI remporte un teamfight autour du Baron Nashor, le sécurise dans la foulée, et relance immédiatement la pression sur la base française. Le siège est implacable. La composition de MKO, bien mieux outillée pour les phases avancées, déroule : Kassadin atteint son pic, Supa multiplie les resets sur Tristana, et la Karmine ne peut que subir. À 29 minutes, le Nexus tombe après une poussée bien coordonnée. Score final : 18 kills à 10, et surtout une victoire construite avec méthode. Jojopyun, avec son Kassadin, signe une prestation de très haut niveau, et permet à son équipe de prendre un ascendant psychologique net. La Karmine, elle, se retrouve au pied du mur.

Game 4 – La Karmine Corp renverse la table et arrache une cinquième manche

Menée 2-1 dans la série et dos au mur, la Karmine Corp sort les crocs dans une quatrième manche maîtrisée de bout en bout. Pour ce match crucial, l’équipe française choisit une composition contrôle, avec Sion en top, Lillia jungle, Corki mid, Sivir et Leona en botlane. En face, Movistar KOI propose une draft expérimentale : Ambessa, Ivern, Smolder, Ezreal et Poppy, un plan de jeu défensif et orienté poke qui ne trouvera jamais réellement sa place. L’ouverture de la partie est marquée par une première escarmouche à la 8e minute : Yike place une Lillia parfaite, et Vlatty s’offre le premier sang. Deux minutes plus tard, la KC sécurise le premier dragon, puis un Herald à la 16e minute, converti rapidement en deuxième dragon. Pendant ce temps, la pression sur les lanes s’intensifie, avec une domination croissante de Canna sur Sion, qui encaisse, avance et ouvre la carte.

A la 20e min, l’écart aux golds dépasse les 3k en faveur des Français. KOI ne parvient pas à exploiter son poke, ni à entrer dans les teamfights : la compo manque de dégâts frontaux, et la Karmine lit parfaitement le plan de jeu adverse. Le tempo est entièrement aux mains de Yike, qui dicte la carte et empêche Elyoya d’installer quoi que ce soit avec Ivern. À la 23e minute, un nouveau teamfight éclate autour du troisième dragon, et la KC inflige un ACE net. C’est le moment clé. Un Nashor est récupéré deux minutes plus tard, et la Karmine passe en mode siège. L’avantage se transforme en massacre : KOI ne peut plus défendre, les lanes sont push, et l’écart grimpe au-delà des 15k golds. La partie se conclut à la 27e minute, sur une ultime agression parfaitement exécutée. La Karmine étouffe KOI et ramène la série à égalité.

Game 5 – Movistar KOI brise les rêves de la Karmine au terme d’un combat final irrespirable

Tout s’est joué dans cette dernière manche. Une cinquième game lourde d’enjeux, décisive pour une qualification au MSI, à l’EWC, et une place en finale contre G2 Esports. Côté draft, la Karmine opte pour une compo engage frontale avec Renekton, Sejuani, Sylas, Miss Fortune et Galio, tandis que Movistar KOI répond avec une formation plus équilibrée orientée scaling et teamfight : K’Santé, Maokai, Cassiopeia, Jinx et Blitzcrank. La partie démarre sur un rythme tendu et explosif. Dès les premières minutes, les deux équipes s'échangent coups pour coups. Supa ouvre le score sous la tourelle au bot après une escarmouche chaotique, bien suivi par Alvaro et Elyoya. À la 8e minute, la Karmine répond en sécurisant un premier dragon, mais KOI récupère la pression sur les lignes, notamment avec une première tour empochée dès la 5e minute.

Au quart d’heure de jeu, les deux formations sont toujours au coude à coude. KC sécurise le Herald à 16 minutes, puis sa première tour. À la 20e minute, elle s’offre un deuxième dragon, mais KOI contrôle la vision et se met en place pour le tournant stratégique de la partie. Quelques minutes après son 3e dragon, c’est le Baron Nashor qui tombe entre les mains des Espagnols après une phase de contrôle méthodique. La KC tente de défendre dans sa base, mais l’écart se creuse, et le scaling de Jinx et Cassiopeia commence à faire la différence. Autour de la demi-heure, KOI lance son siège. La structure française est acculée sous ses tourelles. Les défenses finissent par céder à la 32e minute, après un teamfight sous la pression combinée du Maokai de Elyoya, de la Cassiopeia de Jojopyun, et de Supa, en état de grâce sur sa Jinx. La Karmine ne parvient pas à enrayer la mécanique infernale de KOI, malgré un ultime baroud d’honneur. Les engages sont bien tentés, mais ne suffisent pas face à la coordination et à la précision espagnoles. À 34 minutes, la base s’effondre.

KOI valide son printemps, la Karmine devra rebondir cet été

En s’imposant 3 à 2 au terme d’un affrontement haletant, Movistar KOI signe l’une des plus grandes performances de son histoire récente. Portée par un collectif solide et des individualités en pleine confiance, l’équipe espagnole s’offre une qualification méritée pour la finale du LEC Spring 2025, où elle affrontera G2 Esports. Elle valide également sa présence au MSI au Canada et à l’Esports World Cup, une première pour l’organisation depuis sa fusion avec MAD Lions.

Pour la Karmine Corp, l’élimination est douloureuse. Champion d’un Winter Split brillamment remporté, premier de la saison régulière, le club français échoue à un match de renouer avec la scène internationale. Malgré un parcours en Lower Bracket convaincant et des éléments positifs à retenir, l’équipe devra désormais se concentrer sur le Summer Split, avec l’objectif de décrocher une qualification pour les Worlds 2025. Ce printemps laissera des regrets, mais aussi de l’expérience. Et à n’en pas douter, un goût d’inachevé que la Karmine aura à cœur d’effacer dans quelques mois.