La scène féminine sur Counter-Strike: Global Offensive est en état de mort clinique depuis de nombreux mois, la plupart des équipes ont fermé leurs portes ou migré sur Valorant. Le plan de relance mis en place par l'ESL avec ses 500 000$ de dotation a pour objectif de relancer cet écosystème.

#GGFORALL par ESL

C'est du jamais vu dans l'histoire de Counter-Strike pourtant extrêmement liée à la scène féminine depuis le début des années 2000. Là où à l'époque c'était la France qui était en pointe dans ce domaine, notamment grâce à son événement historique phare l'ESWC (Electronic Sports World Cup), aujourd'hui c'est l'ESL qui reprend ce flambeau éteint depuis le début de la pandémie de COVID-19. Les budgets des sponsors s'étaient raréfiés depuis que le virus est entré dans nos vies, que les LAN avaient pour beaucoup d'entre elles fermées leurs portes et que Valorant était arrivé avec une dynamique prometteuse mettant en avant la scène féminine. Valve de son côté était resté fidèle à ses habitudes, n'intervenant pas publiquement et ne participant pas réellement à la pérennisation d'un circuit féminin qu'il n'avait de toute manière pas participé à créer. C'est donc par surprise que l'ESL a annoncé le lancement de son nouveau plan au nom de code #GGFORALL. L'objectif affiché de cette initiative est de rendre l'esport plus inclusif, respectueux et responsable.

Vaste objectif donc dont les joueuses auront une part prépondérante grâce à l'inauguration d'un tout nouveau circuit compétitif réservé à elles et proposant une dotation record de 500 000$ sur toute la saison 2022. Dans le détail on retrouvera tout un tas d'événements, plus ou moins importants, disséminés tout au long de l'année et permettant de relancer l'attrait pour la compétition sur Counter-Strike :

  • 2 ESEA Cash Cups par mois proposant chacune 4 000$ de gains.
  • 3 tournois LAN sous l’appellation DreamHack :
    • Le premier à Dallas du 3 au 5 juin
    • Le second à Valence du 1er au 3 juillet
    • Le troisième en Suède du 25 au 27 novembre
  • Une ligue mondiale en ligne divisée en deux groupes (Amérique et l'Europe) où s'affronteront 8 équipes dans chaque région et dont les trois premières de chaque groupe se qualifieront pour les phases finales LAN (la première à Dallas et la seconde à la fin de l'année en Suède).
  • Des qualifications dont à deux reprises une formation d'Amérique du Sud et une autre d'Asie/Océanie viendront s'ajouter au tableau final en LAN.

La ligue se jouera donc en deux saisons distinctes dans l'année, chacune offrant 150 000$ de gains tandis qu'un événement à part sera organisé à Valence proposant quant à lui 100 000$. Pour s'y rendre il faudra passer par des invitations directes et des phases de qualifications qui n'ont quant à elles pas encore été dévoilées. L'ESL annonce par ailleurs l'ouverture d'un conseil des joueuses, à la manière de ce qui se fait déjà côté masculin, afin d'obtenir les retours directs des participantes et améliorer autant que faire se peut sa compétition. Le tout est sponsorisé par le partenaire historique de l'entreprise, Intel tandis que d'autres collaborations devraient être annoncées prochainement. D'ores et déjà la création de ces compétitions a réveillé le circuit féminin qui était endormi depuis des mois, si ce n'est des années. Certaines joueuses, et particulièrement en France, on déjà repris la souris pour espérer participer et pourquoi pas s'imposer.

Cette annonce est couplée avec une autre qui envisage d'intégrer les gagnantes de ce #GGFORALL éventuellement au circuit masculin traditionnel. Pour le moment cela reste à l'étude et la décision devra être tranchée notamment par ce conseil des joueuses. L'information tombe au même moment où une équipe féminine justement a décidé d'ouvrir ses recrutements aux hommes. En effet les filles qui évoluent sous le tag Mighty Ducks sont actuellement à la recherche d'un cinquième membre et ce dernier pourrait tout aussi bien être un homme qu'une femme selon les profils qui seront présentés. Sauf que pour l'instant les équipes mixtes ne sont pas intégrées dans ce nouveaux circuit, ce qui risque désormais fortement de compromettre ce désire d'ouverture puisque pour jouer à la fois avec des filles et des garçons, c'est dans les tournois traditionnels outrageusement dominés par les hommes qu'il faut s’inscrire.