Suite à la victoire 3-2 de Movistar KOI face à la Karmine Corp au premier tour des playoffs du LEC Spring Split 2025, Trayton a livré une analyse détaillée du match sur sa chaîne. Il revient sur la dynamique de la série, les performances individuelles, les failles structurelles côté KC et l’état de forme de MKOI avant leur confrontation contre G2.
Une série qui commence fort, mais se délite en cours de route
Dans son débrief, Trayton distingue clairement deux séquences dans ce Bo5 entre KC et MKOI : un début de série accroché et qualitatif, puis une dégradation progressive du niveau de jeu. « Les deux premières games étaient vraiment bonnes, des deux côtés. Il y avait de l’intensité, du niveau, de l’idée », résume-t-il. Mais à partir de la game 3, il estime que le match perd en clarté et en exécution : « À partir de là, c’est parti en couille. Il y a eu beaucoup d’erreurs, beaucoup de cadeaux. » Il insiste notamment sur la nervosité perceptible dans certains mouvements, le manque de précision dans les timings et la perte de structure dans les teamfights. Pour lui, « le Bo5 s’est dégradé », au point que les dernières manches ont parfois relevé du chaos plus que de la stratégie.
Supa et Jojo en patrons, Caliste et Vladi à côté
Le constat le plus tranché de Trayton concerne les performances individuelles sur les carrys. Il affirme sans détour : « Les deux carrys de KOI ont été meilleurs dans le Bo5. » Supa, en particulier, reçoit des louanges appuyées : « Il a été énorme. C’est mon MVP. Il a été bon en laning, bon dans les fights, constant dans tous les matchs. » Jojo, le midlaner, est aussi mis en avant : « Très propre en lane, très bon dans la gestion des vagues. Il n’a pas forcément fait des solo kills, mais il a largement gagné ses matchups. »
En miroir, Trayton pointe les insuffisances des carrys de KC. Pour Caliste, il est même catégorique : « Il a très très très mal joué. C’est sa plus mauvaise série de l’année, clairement. Il passe complètement à côté. » Il évoque des erreurs de positionnement, des mécaniques défaillantes, et une incapacité à faire la différence quand l’équipe en avait besoin. Vladi, de son côté, suscite une analyse plus nuancée, mais tout aussi préoccupante : « Il a souffert en phase de lane, comme souvent en saison régulière. Et surtout, il n’a jamais été enable. Pas une seule fois dans la série. » Cette incapacité à mettre le midlaner en condition optimale, selon Trayton, révèle peut-être une faille plus profonde du côté de KC.

Un problème structurel côté KC ?
La question posée par Trayton dépasse les simples performances du jour : il s’interroge sur la structure même du jeu de KC, en particulier dans la relation entre jungle et mid. « Quand Vladi est enable, la Karmine gagne. Là, il n’a jamais été enable. [...] Est-ce que c’est un problème de plan de jeu ? Est-ce que c’est une limite structurelle ? Je commence à me poser la question. » Il note aussi la discrétion inhabituelle de Targamas dans cette série, jugé peu impactant malgré un pick Alistar censé créer du rythme. « Il n’a pas eu le même impact qu’en saison régulière. Je ne l’ai pas senti très proactif. » Le problème, selon lui, n’est pas une simple mauvaise journée : il s’agit d’un manque d’exécution global, d’une dynamique de jeu moins bien huilée que celle de Movistar KOI.
Drafts : pas le nœud du problème
Contrairement à d’autres observateurs, Trayton ne voit pas les drafts comme la cause de la défaite. « La draft de la game 4 est largement gagnable. Celle de la game 5 est un peu plus discutable, mais ce n’est pas là que ça se joue. » Pour lui, KC avait les moyens, sur le papier, de remporter au moins trois des cinq manches. Mais c’est dans l’exécution, dans la lecture des moments-clés et dans la gestion des carrys que la différence s’est faite. Il souligne aussi que MKOI, sans être irréprochable, a su tirer profit de la série pour monter en puissance, notamment grâce aux cinq games jouées sur scène. « Ça leur donne de l’expérience. Gagner un Bo5 comme ça, ça fait du bien à la cohésion. »
G2-KOI : un défi à la hauteur, mais jouable
À la veille de leur affrontement contre G2, Trayton se montre modérément confiant pour MKOI. « Ce n’est pas un free win pour G2. Mais ils ont eu cinq games de données. Ils vont pouvoir lire leur style, identifier leurs forces. Et G2, c’est un autre niveau. » Il tempère donc les attentes, tout en reconnaissant que KOI a montré un visage plus sérieux, plus solide, plus dangereux. Quant à KC, Trayton reste mesuré : « Je pense que Caliste a juste passé une mauvaise journée. C’est à oublier. Par contre, pour Vladi, c’est plus profond. Il faut revoir comment on construit autour de lui. » Il considère que l’équipe garde des qualités, mais qu’un réajustement stratégique est nécessaire pour éviter un nouveau coup d’arrêt. Reste à savoir si cette défaite sera l’accident d’un jour ou le révélateur d’un plafond de verre plus profond. Dans l’immédiat, c’est MKOI qui avance. Et G2 qui les attend.
