Éliminée par Movistar KOI en finale du Losers'Bracket du LEC Spring 2025, la Karmine Corp a vu ses espoirs de MSI s’envoler. Quelques jours plus tard, Kameto et Arthur ont pris la parole sur Twitch pour répondre aux critiques, revenir sur l’attitude de Romain Bigeard sur OTP, et défendre la communauté du club.
Kameto et Arthur face à la défaite et aux tensions : une mise au point directe
La Karmine Corp n’ira pas au Mid-Season Invitational ainsi qu'à l'EWC. Battue par Movistar KOI en finale du Losers'Bracket du LEC Spring Split, l’équipe termine à la troisième place d’un segment qui avait pourtant très bien commencé. La défaite a réveillé d’anciennes tensions dans la communauté, entre critiques légitimes, débordements isolés et réactions jugées maladroites. Lundi soir, Kameto et Arthur ont pris la parole en live sur Twitch, sans notes ni préparation, pour revenir en détail sur la situation. Ils ont évoqué la défaite, la réception du public, les critiques, la sortie de Romain Bigeard sur OTP et la manière dont la KC entend poursuivre sa relation avec sa communauté.
« La défaite m’a tué »
Kameto a ouvert le live en décrivant son état d’esprit après l’élimination face à KOI. Il confie avoir été profondément touché, au point de se couper des réseaux sociaux. « J’étais tellement effondré par la défaite et le fait qu’on n’aille pas au MSI… Elle m’a vraiment tué. » Le lendemain, dit-il, il a pris l’avion à 8h, dormi l’après-midi pendant 9 heures, sans regarder Twitter ni lire les messages. C’est en découvrant l’agitation en ligne qu’il a décidé de s’exprimer : « Je me suis dit : OK, il y a des fans qui sont pas contents, plein de trucs qui se disent. Vous savez quoi ? Je vais lancer un live et on va en parler directement, comme j’ai toujours fait ».
Rapidement, les deux compères se sont exprimés sur les critiques visant les joueurs et le staff après la défaite. Il distingue clairement les critiques sportives, qu’il considère comme légitimes, des attaques personnelles. « Les gens ont le droit de critiquer. Moi, quand je regarde un match du PSG et que ça se passe mal, je me dis : pourquoi il a pas fait ça ? Pourquoi tel joueur joue comme ça ? Pourtant je suis en dessous de fer au foot. C’est une réaction naturelle ». Il insiste sur le fait que personne ne devrait imposer une manière unique d’être supporter : « Il n’y a pas de vraie ou de fausse manière d’être fan. Chacun vit ça différemment ».
Arthur, CEO du club, rejoint cette position. Pour lui, deux limites sont à respecter : « haïr directement un joueur ou un membre du staff, et s’en prendre à leurs proches. C’est pas juste une erreur, c’est être un mauvais humain ». Kameto et Arthur reconnaissent avoir vu des tweets déplacés, mais les jugent minoritaires : « J’ai vu des tweets très moyens, voire inacceptables. Mais pas tant que ça. Et j’ai vu d’anciens tweetos qui foutaient le bordel à l’époque dire : non, là c’est abusé. Franchement, j’ai vécu 100 fois pire après certaines défaites ».
« Ce que Romain a dit, c’est une dinguerie »
L’un des moments les plus tendus du live concerne les propos de Romain Bigeard, general manager de G2 Esports, tenus sur le plateau d’OTP après la finale LEC. Il avait qualifiée « une majeure partie de la communauté Karmine » comme étant problématique. Ils jugent ces propos totalement déplacés. « Pour moi, c’est une dinguerie de dire ça. Je ne sais même pas pourquoi notre nom est mentionné le soir d’une finale où on n’est même pas là. On a perdu. Pourquoi parler de nous ? Pourquoi éteindre les fans aussi facilement ? » Il reproche également à OTP d’avoir relayé ces propos de manière légère : « Le CM d’OTP a pris les termes, en a fait un TikTok, a mis des WW comme si c’était génial. Mais ce n’est pas bon ».
Arthur précise avoir immédiatement contacté Romain et Alban de G2, ainsi que la direction d’OTP. « On n’a pas juste attendu. On a discuté. Et sincèrement, je pense qu’ils soutiennent la KC. Ils savent que c’est dans leur intérêt aussi. Mais il y a eu une série d’erreurs ». Il développe ensuite plus clairement : « Je sais que ces gens-là ne sont pas contre la Karmine, parce que j’ai des discussions avec eux, parce que je sais qu’ils soutiennent le projet, parce qu’ils voient le bien, et pour des raisons aussi très pragmatiques. G2 a besoin de la Karmine, OTP a besoin de la Karmine qui fonctionne, pour des raisons aussi purement business. Donc ça, je peux le dire et je le sais ». Pour lui, le problème vient avant tout d’un enchaînement de maladresses, aggravées par un manque de cadre : « Il ne faut pas parler d’un autre club juste après une finale. Même si ça part d’un bon sentiment. Il faut un cadre. Et ça n’a pas été fait. Tweekz lui-même l’a reconnu.
Pour lui, le problème est d’abord un manque de cadre : « Il ne faut pas parler d’un autre club juste après une finale. Même si ça part d’un bon sentiment. Il faut un cadre. Et ça n’a pas été fait. Tweekz lui-même l’a reconnu ». Ils regrettent aussi que les messages positifs des fans passent sous silence : « Si j’ouvre Twitter et que je regarde les tweets de nos joueurs après la défaite, il y a énormément de messages de soutien. Mais ces gens-là, on les met jamais en lumière. C’est toujours les pires messages qui sortent. »
« Sans les fans, il n’y a pas de Karmine »
En fin de live, ils ont voulu rappeler que la Karmine Corp s’est construite avec et grâce à sa communauté. « Il n’y a pas de club sans les fans. Qu’est-ce qui a fait que la KC est différente ? C’est le fait que tout le monde soit engagé à fond. Il n’y a pas de milliardaire derrière. Pas de chèque magique. C’est une aventure humaine ». Kameto répond aussi aux accusations selon lesquelles le projet KC serait motivé par l’argent : « J’ai perdu tellement plus de tunes avec la KC que j’en ai gagné. C’est la vie que j’ai choisie. Mon but, c’est de gagner les Worlds. Et sans les fans, ce n’est pas possible ».
Arthur revient enfin sur l’absence de communiqué officiel après la controverse : « On a décidé depuis l’année dernière d’arrêter les communiqués. Ce n’est pas le bon format. Ça ne marche pas. Mieux vaut un live où on s’explique directement. Peut-être que c’est une erreur, mais c’est ce qu’on a choisi », et conclut : « On n’est pas parfaits. On a déjà fait des conneries. Mais ce qui fait la différence, c’est qu’on vient s’expliquer. On parle avec vous. C’est ça, notre manière de faire ».
Une parole assumée, malgré la frustration
Ce live improvisé aura peut-être permis de clarifier la position du club après quelques jours compliqués. La défaite contre MKOI reste un échec, mais elle ne justifie ni les débordements personnels ni les raccourcis pris dans l’espace médiatique. En prenant la parole de cette manière, Kameto et Arthur ont réaffirmé leur ligne : entre lucidité, responsabilité et proximité, tout en posant des limites claires. Place désormais à la préparation du Summer Split, avec en ligne de mire une qualification pour les Worlds de League of Legends cet automne.