Autre joueur à s'être prêté au jeu de la conférence de presse en amont des IEM Cologne 2022, Abai "HObbit" Hasenov. Il s'est exprimé sur les difficultés qu'il rencontre dans sa vie de tous les jours, en particulier depuis son dernier déménagement en Serbie.

Le mal du pays

Il est le seul joueur kazakh des Cloud9, lui qui a été recruté par la structure Gambit Esports (pour la seconde fois) en juillet 2020 afin d'apporter son expérience à ses cinq camarades russes. Pendant longtemps il a vécu loin de son pays, tout a commencé quand il a quitté Tengri en octobre 2016. Depuis lors c'était en Russie qu'il s'était installé, même s'il parvenait à faire des allers-retours au Kazakhstan dès qu'il avait un peu de temps entre les tournois et les stages de préparation. Père de famille d'une petite fille en bas âge, le joueur qui porte désormais les couleurs de Cloud9 a été contraint de déménager en Serbie et n'a pratiquement plus désormais l'occasion de se rendre dans son pays natal. Il s'est penché sur cet aspect peu connu de sa vie et a exprimé une certaine lassitude de cette vie, laissant sous-entendre qu'à l'issue de son contrat il pourrait avoir envie de retourner chez lui.

Personne ne sait ce qui se passera ensuite. J'ai un contrat, il a des termes. Je dois être un professionnel et travailler au maximum. Mais tout le monde devrait comprendre que je viens du Kazakhstan et que j'ai vécu en Russie pendant très longtemps. Aujourd'hui, j'ai déménagé en Serbie. Donc encore une fois, je ne suis pas dans mon pays, loin de ma famille. Cela dure depuis sept ou huit ans maintenant. C'est très difficile. Je ne me plains pas mais parfois c'est dur mentalement... C'est dur de vivre aussi longtemps dans un autre pays. J'ai un enfant et une femme, c'est aussi difficile pour eux. Maintenant nous allons être en Serbie : il y a une nouvelle langue, une culture différente, tout est différent. C'est une question d'adaptation : si tout va bien, rien ne m'empêchera de poursuivre ma carrière. S'il y a des difficultés, je peux me fatiguer plus vite. C'est tout.

Je me trompe souvent sur mes réelles capacités, mais j'arrive à ce tournoi avec la pleine confiance que nous sommes prêts à tout. Il m'est également arrivé de venir à des événements en pensant : "Maintenant, nous allons rapidement reprendre l'avion et rentrer à la maison". Il est difficile de prédire ce qui va se passer. C'est comme ça que la vie fonctionne.

Abai "HObbit" Hasenov - conférence de presse