Structure importante dans le paysage esportif français, PCS a déjoué tous les pronostics l'an passé pour se qualifier en division 2. Fraîchement promue, l'équipe affiche ses ambitions en division 2. Son président, Darius, passe en revue ses objectifs pour 2022 mais aussi ses craintes, notamment concernant les équipes amateurs et l'Open tour dans son ensemble.
Revenons ensemble sur le parcours de PCS l'an passé, qui a été rocambolesque pour la formation. Vous gagnez un Tie-Breaker pour vous qualifier pour les phases finales des playoffs d'accession. Vous battez successivement les deux meilleures formations (Warthox et Omerix) pour vous qualifier au tournoi d'accession en Division 2. Quel était votre ressenti à l'époque dans ces rencontres totalement folles ?
David « Darius Black » Canestrari : C'est vrai que l'on a toujours été, dès la première étape, perçus comme un outsider. Et, forcément, on n'était pas attendus. Du coup, dès la première étape on finit deuxième, déjà ! On prend nos points et, à ce moment, on récupère nos points qui seront décisifs pour accéder aux playoffs. Tout au long de la saison, ensuite, ce fut délicat. On a eu des épisodes compliqués, avec notamment un départ de joueur pour raisons familiales et personnelles, RustySniper. Vespa qui arrive entre-temps pour le remplacer. On fait ce fameux Tie-Break… Après, on n'est pas attendus mais à chaque fois, on se dépasse. Nos joueurs ont montré que dans les dernières minutes, ils étaient là et contre Omerix, c'est ce qu'il se passe. C'est le dernier move, le dernier moment de la cinquième game au bout de je ne sais plus combien de minutes de game… Et là, LE move de génie, on gagne la game, on élimine Omerix qui se voyait peut-être déjà en Division 2… Incroyable ! C'était particulier, on a tous sauté de joie. Et Warthox derrière… Pareil. On savait très bien qu'ils étaient solides, que cela allait être compliqué. Mais, là aussi, personne ne nous voyait gagner. Finalement, on devient champions de l'Open Tour France… Encore une fois avec une victoire à l'arrachée dans un BO5 disputé lors de la toute dernière manche. Là aussi c'était énormément de fierté, d'émotions, parce qu'on se dit « c'est nous, on est champions ».
Pendant ce tournoi, vous allez gagner votre ticket face à Zephyr : qu'est-ce qui a fait la différence à l'époque ?
Il y a plusieurs choses. D'un côté, la régularité. Sur toute l'année, on ne perd qu'un seul joueur. On a la chance de pouvoir aussi construire un vrai groupe, de créer une belle atmosphère car on a un collectif qui va vers l'avant ensemble. On fait, en ce sens, lors des Up & down, un bootcamp. On vibre avec les joueurs en physique ! En plus, on a eu la chance de réunir aussi des fans directement dans un bar… Ce qui a fait peut-être la différence, c'est cette régularité, ce cocon familial qu'on avait créé ! Et puis le mental… Je pense vraiment que les joueurs étaient bien suivis de ce côté-là. Stratégiquement, on était bien en place, on avait bien étudié l'adversaire là où Zephyr était fébrile avec une année difficile. Ils n'ont peut-être pas su redresser le truc correctement. Ils s'en sont bien sortis contre Warthox mais on a réussi à exprimer notre jeu, à être plus lucides face à l'autre équipe au niveau stratégique, du choix des champions, etc.
Quelle rencontre devriez-vous retenir de votre épopée ?
C'est compliqué mais j'aurais envie de dire Omerix ! Battre Omerix, c'est rentrer dans le top 2 ! Au moment où on les bat, on sait qu'on va aux Up & Down. Que l'on gagne ou que nous perdions contre Warthox, nous allions toujours au Up & Down. La game avec le plus d'émotions, d'objectifs derrière… En plus, on n'est pas attendus, c'est super compliqué ! Je pense que c'est vraiment Omerix. Tout le monde les voyait passer contre nous… c'était l'étape qu'il fallait qu'on passe automatiquement. Alors que, contre Warthox, si on perdait, il y avait moins d'enjeu. La finale de l'OTF en 2021, malheureusement, n'avait pas trop d'intérêt, d'attrait.
Nouvelle année, nouvelle équipe ! Le roster a été changé dans son intégralité, hormis le coach qui reste en place. Pourquoi ce choix ? Une volonté d'amener du sang neuf dans la formation, de donner un nouvel élan à l'équipe ?On avait une volonté de continuité. On a fait beaucoup de try-out. On a laissé la possibilité aux joueurs d'aller faire des tests un peu partout. Ils ont tous trouvé, on va dire, des équipes, des nouvelles écuries. Nous aussi, on a trouvé des joueurs qui correspondaient aux profils recherchés. Cependant, il faut savoir que tout le coaching staff a été conservé : les deux coachs plus le préparateur mental et le manager ! On voulait cette continuité et il nous la fallait d'une manière ou d'une autre. Quelque part, les joueurs, on le comprend, ont eu de très belles opportunités et il fallait les encourager dans la suite de leur carrière, même si nous voulions en conserver certains. Cependant, pour les staffs, il y avait moins d'hésitations. On voulait garder la confiance, ne pas avoir de mauvaise surprise. La Division 2, c'est ça aussi : on est les nouveaux, on sait qu'on peut être à nouveau dans les Up and Down, que ce soit pour aller en LFL ou retourner en OTF. Il nous fallait un socle stable, solide qui avait été capable de montrer quelque chose en 2021. Toute la partie staff était cohérente.
Comment l'équipe s'est préparée pour cette nouvelle saison ? Avez-vous fait un nouveau bootcamp ? Sur quoi avez-vous axé votre travail ?On a fait tout ce que l'on pouvait dans le sens où, assez rapidement, on a cherché des joueurs : on a trouvé des profils, des personnes qui correspondaient au projet. À la fois dans l'aspect mentalité, performance mais aussi adhésion au projet. Je pense que, pour tout ce qui est travail, le coaching staff a mis en place tout ce qu'il fallait tout en préservant leurs fêtes de fin d'année. C'était important pour nous et on sait que dans ce contexte sanitaire délicat, la famille est essentielle. Il fallait préserver cette partie-là. Tout le travail a été orienté et facilité pour que tout puisse rentrer. À la fois que les joueurs puissent s'entraîner convenablement, les staffs aussi, mais que chacun puisse profiter de sa famille. Et après, je dirais que'au niveau entraînement physique, on a pu bénéficier avec le media day, organisé par Webedia, de cette rencontre entre les joueurs et les staffs. Ça aussi, c'est agréable. Nous n'avions pas pu le faire l'an passé. Cette année, commencer le premier match avec déjà un collectif qui se connaît et qui peut mettre un visage sur un pseudo, c'est un réel plus.
Quels seront les objectifs de l'équipe en Division 2 ? Vous disiez que vous seriez peut-être amenés à jouer les Up & Down, que ce soit de la LFL ou de l'OTF. Des objectifs sont fixés, ou verrez en fonction de comment la saison se déroulera ?En termes d'objectifs, depuis que PCS existe, on ne s'est jamais mis vraiment de limite. On a toujours été dans le « aller plus loin, toujours se développer, toujours plus haut, plus fort, plus solide » . Globalement cette année est une année où, là aussi, on a envie de perf, de poursuivre par rapport à 2021 qui fut flamboyante, voire extraordinaire. Encore une fois, nous n'étions pas attendus. On a envie de briller, de gagner. L'objectif, il est là. On apprécierait tous de pouvoir renouveler l'exploit. Maintenant, ce sont les joueurs et le staff qui ont les cartes en main, qui vont pouvoir s'exprimer sur le terrain. En BO1 tout est faisable, on le sait tous. On verra bien ! L'objectif, si on pouvait faire un podium, ce serait parfait !
La Division 2 s'annonce relevée, avec pas mal de grosses équipes qui vont aligner de bons joueurs : on pense à Joblife, MCES ou encore IZI Dream. Avez-vous les moyens d'aller un peu les titiller ?
Oui, complètement ! Il y a de très belles équipes avec des joueurs qu'on connaît très bien comme Serendip chez JL que l'on a eu pendant une année et avec qui on a gagné l'OTF. Globalement, on a hâte de ces rencontres. Encore une fois, c'est l'excitation !
Votre structure, PCS, est connue dans le paysage esportif français, notamment grâce à ces anciens événements communautaires, votre idée famille. Vous êtes actuellement en D2 : quels seront les objectifs de la structure en 2022 ? Des projets seront mis en place ?
Malheureusement, il y a cet aspect volet sanitaire qui est compliqué. C'est vrai qu'il est difficile de se projeter correctement. Maintenant, si on peut, c'est évident qu'on mettra en place des diffusions pendant les Up & Down en physique, pour pouvoir réunir des membres, des fans afin qu'ils puissent partager des bons moments, vibrer derrière nos joueurs. Si on peut le faire, on le fera ! On a un rayonnement au niveau national, on connaît pas mal de sociétés, on a beaucoup de bénévoles… On a cette capacité de pouvoir entrer en contact avec beaucoup d'entités pour la diffusion si nécessaire… Forcément, on fera des choses en ligne, c'est-à-dire que sur notre Discord communautaire, on fera des diffusions tous ensemble pour partager des bons moments, et on espère des victoires. Au-delà de ça, on souhaite pouvoir organiser des compétitions comme on l'a toujours fait. De beaux tournois pour la scène amateur et si possible un peu plus. On espère que l'on pourra organiser ce genre de tournois en 2022, être présents en physique dans certains événements, comme au Toulouse Game Show en 2021. Et pourquoi pas percer aussi sur d'autres jeux. Là aussi, depuis le temps que nous sommes dans l'esport, on a toujours été présents sur beaucoup de jeux ! On a des titres sur lesquels on performe et on avance assez bien à côté de League of Legends. Ça serait de bien de faire un petit coup de projecteur sur certaines de nos avancées comme Fifa Pro, TFT avec Xperion et Kalflo, deux joueurs qui brillent sur cette scène-là. Et pourquoi pas même du Valorant ou du Trackmania.

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En soi, vous ne vous limitez pas ?
C'est ça ! On compte près de 140 bénévoles dispatchés dans diverses branches, que ce soit dans l'administration de tournois, dans le développement web, dans la rédaction, le RH… On cherche continuellement de nouveaux partenaires, on cherche à développer toujours plus notre communauté. Globalement, il y a les objectifs mais aussi les opportunités. Je pense que cette année 2022 nous réserve certainement beaucoup de choses. On sait que chaque année, on est toujours en mode « qu'est-ce qui va arriver ?! » et à chaque fois on ne s'y attend pas. L'année dernière, on a organisé le Partnaire Tour, avec le groupe « Partnaire », expert en ressources humaines. On a organisé une grosse compétition avec 6500 € de cashprize. La société BeAble, qui est notre sponsor majeur, qui s'est lancée dans l'aventure avec nous depuis fin 2020… ce sont des choses que l'on avait pas forcément prévues, qui sont arrivés et qui nous ont permis de mettre en place tout un dispositif plus professionnel. Avec le nombre d'entreprises que l'on rencontre, on s'attend à ce qu'on puisse proposer des choses toujours plus folles, plus intéressantes dans l'esport pour la scène amateur et celle un peu plus élevée, professionnelle.
Il y a quelques semaines, la Coupe de France a été annoncée, compétition qui permettra aux équipes amateurs et professionnelles de se rencontrer. Pensez-vous que c'est une bonne idée ?
Dans le fond, je pense que c'est une excellente idée. Maintenant, ce qui me fait peur, ce sont les vacances. Aujourd'hui, il faut se dire une chose ; l'esport reste un secteur précaire. Certes, la LFL fait abstraction de cette partie-là. Les joueurs, les staffs sont relativement bien payés. La Division 2, ce n'est pas encore le cas. Moi, c'est ce qui me fait peur. Des managers, coachs, joueurs qui ne vont pas avoir le temps de souffler, qui vont devoir enchaîner une saison déjà très difficile, et en plus une Coupe de France qui pourrait là aussi certes se retrouver très intéressante en termes de médiatisation, de visibilité pour les joueurs… je le conçois ! Mais pour toute la partie de constitution de l'équipe, de l'année d'après, et du coaching en lui-même, ils n'auront pas vraiment le temps. Là ou les pauses se réalisaient entre septembre et octobre, là, ce sera les dates de la CDF. La question est : quand pourraient-ils se reposer ?
Je vais rebondir sur cette interrogation : j'interrogeais Lounet à ce sujet, et celui-ci disait qu'il regrettait qu'au niveau du planning, la CDF soit proche du mercato, incitant certaines équipes à mettre de côté la compétition. Et, également, que cette CDF soit limitée dans le temps et non étalée sur toute une année. Partagez-vous ce point de vue ?
C'est vrai qu'avoir une Coupe de France vraiment étalée sur l'année, cela pourrait être intéressant mais là aussi, la problématique est toujours pareille : autant la LFL, la Division 2, on est sur des contrats à durée plus ou moins déterminée, autant l'Open Tour France ne pourra pas suivre ! Il n'a pas cette stabilité… C'est très compliqué. C'est pour ça aussi, je pense, que Webedia et Riot, derrière, proposent un format moins long et pendant une période creuse. Malheureusement, c'est une période où il n'y a pas grand chose pour les équipes. C'est intéressant mais attention au surmenage… On l'a bien vu, il n'y a pas si longtemps, un coach avait craqué lors du passage de son équipe de la Division 2 à la LFL. Je pense que c'est avec ce genre de choix-là qu'on va tendre vers des burn-out plus régulier. Cela veut dire qu'il faudra, peut-être, mettre en place une seconde équipe de staff, dès septembre, qui viendra collaborer avec celle en place actuellement, pour commencer le scouting, tout en préservant les autres. C'est compliqué, il y a un gros travail à effectuer…
Ça donnerait encore plus de moyens humains et financiers à mettre en place pour stabiliser tout le monde ?
Oui et non ! Je ne suis pas certain que cela attirera plus d'entreprises, j'espère ! Nous, ça nous demandera plus d'efforts humains. Maintenant, est-ce qu'on aura les moyens d'ajouter une autre équipe de staff en plus qui réfléchit à la suite pendant que l'autre réfléchit à gagner la Coupe de France ? C'est ça qui me fait peur. Je me dis, ça risque, oui, de créer des postes en plus, mais toutes les écuries n'auront clairement pas les moyens d'ajouter une personne ou deux à payer. Je me doute que de ce côté, encore une fois, on reste dans une scène qui n'est pas des plus rentables, qui est précaire.
La Division 2, cette saison, aura le rôle parfait d'antichambre pour la détection et la progression des jeunes talents français au vue de l'internationalisation de la LFL. Partagez-vous cet avis ? Pensez-vous que l'écosystème actuel permet cette progression, cette formation, ou faut-il aller encore plus loin ?
Je pense que la Division 2 va faire réellement office d'antichambre, c'est certain. Surtout que le niveau grimpe, s'améliore. On s'attend à ce que la LFL ait plus envie d'aller chercher ses joueurs en Division 2 et non dans des ligues étrangères. Après, je pense qu'il faut encore un peu plus de travail sur la partie structuration. Aujourd'hui, la LFL tend vers un LEC. Trayton disait cela. Et la Division 2 est devenue, en quelque sorte, la LFL. Du coup, il manquerait une division en-dessous. Pour moi, il faudrait, au vu de tout ce qui se passe en OTF, générer encore autre chose en-dessous de la Division 2 , entre la Division 2 et l'OTF pour avoir encore ce côté formation. Il y a des clubs qui ont beaucoup d'argent, des joueurs intéressants dans le haut de l'OTF. On pense à l'arrivée de Vitality au sein de l'OTF. Il y a des choses intéressantes à faire, mais le problème, c'est encore au détriment de la pure scène amateur. Les clubs qui n'ont pas du tout de moyens, ils voient Vitality arriver, c'est fini. Ils vont avoir du mal. Je pense que créer une étape en plus, pour permettre à la Division 2 aussi de « se servir » dans la Division 3, cela permettrait d'augmenter ce côté performance des Divisions 2 et 3 pour desservir une LFL qui va avoir besoin de nouveaux talents.
À comprendre vos propos, le risque est que l'on délaisse le monde amateur si on continue ainsi ?
Je pense qu'on attire toujours plus d'entreprises mais que celles-ci se lancent elles-mêmes. Les entreprises font confiance, en général, à des acteurs bien ancrés. Du coup, l'argent va toujours au même endroit, plus ou moins. À terme, les associations qui n'ont pas réussi, on va dire, à capter l'attention des entreprises, mais qui sont là depuis longtemps, elles sont vouées à disparaître car elles n'ont plus de place. Elles ont cette envie de performer mais elles n'ont pas les moyens, elles n'ont pas la possibilité de contractualiser leurs joueurs. Elles se sont font piller de tous les côtés. Globalement, c'est de la démotivation, c'est de l'argent en général qui sera mis de la poche directement des fondateurs. Et on se retrouve dans un schéma malsain. On a d'un côté des entités portées par des bénévoles, et des fondateurs qui mettent de l'argent de leur poche toujours plus, à prendre carrément des crédits à la consommation. Il y a des fondateurs qui font ça. Et en face, des entreprises qui arrivent, qui ont beaucoup trop de « moyens », je pense à Vitality encore une fois. Ils ont plus de moyens, qui alignent et qui derrière vont faire forcément faire mieux que ces assos qui n'ont pas la capacité au niveau infrastructure, budget, staff, qui restent limitées. Les joueurs vont voir cet argent arriver. Forcément, ils vouloir cet argent. Et en face, il n'y a pas forcément des places pour tout le monde. Du coup, il reste des associations, mais ça va se transformer en « Tu me demandes un salaire ? Ah mais non, je ne peux pas suivre… ». On est en train de détruire des passionnés…
Il faut enclencher une vraie réflexion sur le monde amateur afin d'éviter qu'il s'appauvrisse ?
Je vais peut-être taper un peu fort mais si on continue comme ça, et je vais toucher du bois pour que cela n'arrive pas, je ne serais pas étonné qu'on entende prochainement concernant un président d'une structure esport, association amateur loi 1901, un drame subvenir… parce que la pression, parce que c'est trop dur, on n'est pas aidés… La bataille est rude. Et on a beau tous essayer de s'entraider, au fond, on a tous besoin d'argent. Même si on s'entraide un petit peu, il y a de la concurrence réelle, et ce sont des portefeuilles personnels qui se battent… Ce n'est pas comme ça que cela devrait marcher selon moi. Il faut que les éditeurs se penchent sur la question et réfléchissent sur des aspects mieux arrangés. C'est pareil : si la LFL vient piocher un joueur chez moi. Okay, il y a des clauses de rachat mises en place… La LFL va peut-être financer. Moi, derrière, je vais me retrouver à faire la même opération dans l'Open Tour. À ce moment-là, il faut, et on en a déjà parlé de notre côté, il faut qu'on puisse, quelque part, faire vivre l'esport. Aller piller une équipe OTF sans lui donner le moindre billet, on ne sert pas l'esport.
Il y a une vraie réflexion à avoir ?
D'un côté l'éditeur, mais aussi de l'autre côté aux fédérations, que ce soit France Esport ou même la Fédération des Associations Esport de France (FAEF). Il y a des réflexions à avoir autour de cette thématique-là et il faut essayer, vraiment, de trouver vite quelque chose qui permettrait au monde amateur esport de s'exprimer, de jouer dans un cadre plus profitable comme on a dans le sport traditionnel. Les équipes amateurs ont leur tournoi, leur championnat. Elles ne se battent pas contre des joueurs qui ont des millions. Là, aujourd'hui, c'est vraiment ça. Imaginez Vitality qui affronte mes amis de Galactix Esport, c'est compliqué. Je suis sûr qu'ils vont se donner à 400 %. S'ils gagnent, ils vont se dire c'est super ! S'ils perdent, c'est normal de toute façon. Et du côté de Vitality, les joueurs seront énormément sous pression. En fait, ce clivage entre tout le côté, on va dire, dans l'Open Tour, très payé avec beaucoup d'argent, et de l'autre ou y'en a pas, y'a des pressions qui se créent qui sont incroyables. On l'a vu l'année dernière. Y'en a eu, des clubs qui avaient de l'argent et malheureusement pas de résultats. Les joueurs jouaient avec une épée de Damoclès sur la tête. C'était compliqué.
Parlons plus globalement de l'étage supérieur, de la LFL : cette dernière sera sous le feu des projecteurs notamment grâce à son mercato dantesque : Rekkles/Cody Sun/Crownshot… Question simple : Quel mot vous vient à l'esprit en pensant à ce mercato ?
J'ai envie de dire spectacle, spectaculaire ! C'est le mot.
Beaucoup disent que la LFL, c'est le LEC n°2, partagez-vous cet avis ?
Oui, complètement.
2022 serait, théoriquement, le retour des LANs et des événements physiques. Ce retour, enfin une bonne bouffée d'oxygène attendue par tout le monde ?
Je pense que c'est intéressant pour beaucoup de clubs qui ont construit leur notoriété en LAN. Ce sera aussi une première pour beaucoup de joueurs. Avec ces périodes de confinement, ce contexte sanitaire que l'on a avec l'arrivée du covid-19, on a des joueurs, arrivés assez jeunes, qui ne connaissent pas encore les LANs. Je pense qu'il va y avoir ce conflit générationnel entre ceux qui l'ont vécu ou pas. La question qu'il faudra se poser, c'est « Est-ce qu'ils seront capables d'endurer ces LANs ? ». Aujourd'hui, beaucoup ne peuvent pas forcément jouer autant de matchs d'affilée. Une LAN, on sait comment ça fonctionne : on arrive le matin et on joue jusqu'à très tard le soir sans jamais s'arrêter. Est-ce que cette nouvelle génération sera capable de jouer sans s'arrêter ? Je ne sais pas, mais ce sera intéressant à découvrir.
Merci beaucoup, Darius, d'avoir répondu à nos questions. Chez Team-*aAa*, il est de tradition de laisser le mot de la fin à nos invités…
J'ai hâte de cette nouvelle saison 2022. On va tous se régaler, et tous prendre du plaisir dans nos clubs respectifs. Que le meilleur gagne !

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