Le "flame" a depuis toujours habité les plus fervents joueurs de jeux-vidéos lors de compétitions online et lan. En effet, les plus sanguins d'entre-nous n'hésitent pas à intimider leur adversaire ou à affirmer leur hégémonie de vive voix. De temps à autre cependant des débordements sont à déplorer.
La position de Riot Games est stricte à ce propos. Penchons-nous sur le sujet, en effectuant notamment un parallèle entre sport et e-sport et démontrons la nécéssité pour Riot d'instaurer des règles pour prévenir plutôt que guérir.

Quand Diamondprox donne son avis
A la question « que changerais-tu, si l'on te donnait l'opportunité de changer un élément dans le jeu? » Diamondprox (League of Legends – Gambit Gaming) rétorque :
J'autoriserais les gens à communiquer comme bon leur semble, ainsi ils n'auraient pas peur du tribunal. Je pense que le "flame" est une des composantes clé du jeu. La seule exception étant qu'un filtre à spam doit être incorporé
Le sujet du tribunal dans League of Legends est sensible car relativement complexe. Ici, l’appel du pied vise avant tout à inviter Riot à revoir ses règles et laisser les joueurs discuter plus librement, tout en mettant en place certains filtres pour éviter les abus.
Le joueur étant reconnu comme quelqu’un de pas toujours « manner » on peut comprendre qu’il cherche à assouplir les règles pour laisser cours à ses fantaisies lyricales les plus exotiques sans inéluctablement se soucier d’une quelconque sentance lourde de conséquences…
« Flame », synonyme de « Trash-talk » ?
Afin de poursuivre cette brève réflexion, qui prend le cas de League of Legends/Riot en guise d’exemple, définissons le flame avec la phrase suivante : « le flame est une critique insultante ou une remarque visant à irriter à dessein, à provoquer une vive colère ».
Au sein des définitions retrouvées dans quantités de dictionnaires de renom, les auteurs précisent parfois que le flame est propre au monde informatique. Les explications données au sujet du « trash-talking » étant similaires au flame à l’exception du contexte (dans ce cas-ci sportif, ndlr) tout porte à croire que les deux expressions sont cousines.
Enfin, le trash-talk étant omniprésent dans le sport depuis très longtemps, et ayant une connotation moins péjorative que son synonyme « électronique », posons-nous la question suivante : trash-talk et e-sport peuvent-ils faire bon ménage ?
Le trash-talk dans le sport
S’il est nécessaire d’observer ce qui s’est dit dans le domaine du sport pour tenter un parallèle vers l’e-sport, il convient pour l’annecdote de se demander depuis quand le trash-talk est utilisé.
A ce petit jeu c’est une référence biblique qui interpelle entre David et le géant Goliath (1 Samuel 17:43 & 17:46 pour ceux que ça intéresse, ndlr). Le phénomène n’est donc pas récent et il s’est invité dans le domaine sportif et plus particulièrement dans les ligues nord-américaines.
Des parquets de la NBA, aux rings de boxe en passant par les patinoires de NHL, les pèrles fleurissent. En voici quelques-unes :
Larry Bird (joueur de basket) avant un concours de tirs à 3pts : « Je jette juste un œil pour voir qui finira second »
Lennox Lewis (boxeur) sur sa victoire contre Klitschko : « J’ai battu Klitschko et regardez ce que j’ai fait de sa tête ! J’étais mal préparé, imaginez ce que ça aurait donné si je m’étais mieux entrainé »
Howard Cosell (journaliste) à Muhammad Ali quand ce dernier lui dit « Tu ne sais pas te battre, tu ne sais pas coller de droites, tu n’as pas de muscles,… » et qui finira par lui mettre le poing sur le menton : « Ne me touche pas, je vais exploser tes neurones »
Ces interventions restent respectueuses bien qu’elles soient parfois très acerbes. Certains étaient jadis experts dans l’art du « trash-talk ». D’autres aujourd’hui n’en font que quelque chose de grossier au point d’être purement et simplement insultant.
Le trash-talk peut donc être utilisé pour déconcentrer son adversaire ou motiver les troupes, mais il peut aussi gravement nuire au jeu.
Des règles instaurées pour améliorer l’expérience de jeu
Les excès étant monnaie courante lorsqu’aucune ligne de conduite n’est définie et qu’aucun contrôle ne s’opère, les éditeurs de jeux-vidéos et organisateurs de compétitions ont pris des mesures.
Pour revenir sur le cas Riot, on peut affirmer que son système exhorte les joueurs à être hyper respectueux, ce qui est tout à fait louable. La problème peut concerner la politique « tolérance zéro » de Riot qui met toutes les remarques de l’ordre du « flame/trash-talk » dans le même panier. Bien que ça soit dérangeant pour les amateurs de joutes lyricales, cette prise de position forte annonce clairement la couleur et évite les quiprocos.
Ces limites entre le trash-talk et l’insulte peuvent donc être floues. De plus, l’interprétation de certains joueurs étant parfois limite (certains s’offusquent pour un rien) il est impossible pour un éditeur comme Riot de faire preuve de souplesse sous peine de se faire conspuer par une partie de la communauté et d’être confronté à une horde de débordements verbaux quotidiens.
Des joueurs professionnels invités à montrer l’exemple ?
En instaurant son circuit pro, Riot a clairement fait comprendre que les joueurs toxiques n’auraient pas leur place dans le club très prisé des joueurs professionnels. Des joueurs jugés « toxiques » tel que Linak ou I Will Dominate ont pris la porte, nous rappelant que Riot a « droit de vie ou de mort » sur ses sujets.
Les réactions des joueurs lors des récents LCS NA & EU montraient avant tout des images classiques de joie/tristesse et de sportivité (on se congratule les uns les autres). Dans les interventions d’avant ou après match, lorsque les joueurs sont invités à parler de l’équipe adverse ils y mettent les formes tout en étant les plus respectueux possibles.
Et bien que certains joueurs soient considerés comme plus arrogants, force est de constater que même ceux-là se sont calmés. Est-ce juste une facade saupoudrée d’hypocrisie ? C’est une toute autre question.
Conclusion
In fine, le trash-talk est une composante à part entière du sport électronique. Il a rythmé le quotidien d'autres jeux avant l’arrivée de League of Legends, avec des débordements assimilables à de la méchancetée gratuite (le mythique « get cancer & die » sur CS 1.6, ndlr).
Malheureusement pour les adeptes du phénomène, les risques de débordement étant trop importants et pouvant décrédibiliser la pratique de l’e-sport aux yeux d’investisseurs, du public e-sport mais surtout du grand public qui ne connaît rien de cet environnement, on n’est pas prêts de voir les « décideurs » laisser les joueurs faire.
Sur certains jeux les joueurs se montrent beaucoup plus expressifs ; alors que certains piquent avec agilité, d’autres ne sont ni plus ni moins que de grossiers personnages. Imaginez ce que cela donnerait : une bande d’adolescents/adulescents qui se « crachent » dessus et transpirent la violence/haïne. Bonjour l’image.
Il ne fait donc aucun doute que l’appel du pied de Diamondprox n’aboutira pas. Parce que Riot ne veut absolument pas renvoyer une image négative de ses compétitions.
Il en faut du temps pour se bâtir une réputation; mais il en faut beaucoup moins pour la détruire.
Modifié le 17/04/2019 à 14:23
On peut voir qu'à part les LCS Lille, tout ce passe en studio bien fermé ce qui laisse les joueurs dans leur bulle. Et ils (les joueurs) doivent surement être bien briefé par le staff Riot dans les studios. Même pour les playoff inter-saison les matchs ont été joué dans leur studio.
Puis faut pas oublier que les joueurs viennent de passer pro depuis quelques mois seulement et ils doivent surement faire encore plus attention à leur conduite avec les cas IWD et Linak. Puis ce "baby-sitting" de Riot les empêche de faire n'importe quoi, c'est plus du tout la même situation que l'année dernière ou les gros événements c'était la DH, l'IPL et les IEM. La les joueurs étaient directement au contact de leur fan en jouant, ce qui modifiait totalement le comportement des joueurs .
Maintenant avec ces nouvelles règles, ces bans et ces matchs joués un peu à "huis clos", ils ont annihilé le côté show du sport.
Après dés que les événements offline vont arriver et que les joueurs auront conscience de leur nouveau status pro et de comment ils peuvent exploiter cette nouvelle notoriété (pour ceux qui ne l'avaient pas déjà), bah ce sera plus du tout le même type de show.
Le côté badmanner et donc trashtalk ça ne donnera qu'une meilleur image de la compétition. Un peu comme sur SC2 avec MC, Stephano et tous les autres ! Puis regardez les joueurs KESPA (qui proposait surement les ligues les plus aboutis, professionnellement parlant, au monde) qui taclent leurs adversaire avant et après les games(Cf Flying vs Parting GSL) et de manière assez hard.
Bref des que le bébé de Riot arrivera à maturité, ils devront laisser plus de liberté aux joueurs et ce ne sera que plus bénéfique pour eux de toute façon.
Après pour le flame/trashtalk, je vois absolument aucune différence entre l'année dernière et aujourd'hui. Je parle au niveau casu, que ce soit en normal ou ranked(surtout ranked d'ailleurs).
Alors certes y'en à un peu moins car les bans son plus fréquents mais il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas parceque Riot a banni quelques pro que la situations général s'est nettement amélioré. J'ai fait une ranked y'a 2 jours, et c'était la première depuis quelques mois, et c'est toujours à base de "you'r so bad" ou "you should kill yourself".
Mais certes on ne peut plus l'écrire 10 fois de suite !
Modifié le 17/04/2019 à 14:23
Modifié le 17/04/2019 à 14:23
Hier j'ai fait une game ou toute l'équipe adverse après chaque kill parlaient en /all. Des "suck my dick noob", "ahah omg you're so bad noob trolololo"., "i fucked your mother the same way i pwn your ass ashe" C'est pas du taunt intéressant ca, c'est juste des insultes.
La game d'après duel serrer au top, mon adversaire me first blood alors qu'il lui reste 15pv et commence à me taunt en /all : 'nice try', 'try again', you will need to hit your skillshot if you want to kill me'. Y'a rien de vulgaire la dedans, ca ma foutu les glandes dans le bon sens du terme, ca ma motiver j'avais vraiment pas envie de perdre, j'ai fini par gagner ma lane et me suis pas géné pour lui envoyer des petits piques dans le chat. Mais au final à la fin de la partie si j'étais en lan, je serais allez lui serrer la main et je lui paye une bière au mec. La game d'avant les mecs je leurs aurait juste foutu des coups de boule.
Modifié le 17/04/2019 à 14:23
Flame/trash talk = la même chose mais niveau âpreté c'est plus hardcore
Le flame/trash talk nest pas quelque chose d'insultant/méchant à la base :-) va dire à Jordan ou Barkley qu'ils sont cons et méchants.
Modifié le 17/04/2019 à 14:23
Déjà je différencie le Trashtalk nécessaire, que l'on retrouve à haut niveau et qui permet d'instaurer des relations de rivalité ou d'image de badmanner. Celui-ci est nécessaire.
Il y a celui au niveau casu, qui lui est généralement puéril et sans intérêt. C'est le plus souvent juste pour déverser sa rage ou juste le plaisir de flame.
Mais si je citais cet exemple c'est pas pour whine, simplement par rapport à l'article de Drou. Certes Riot s'efforce d'établir un système hyper respectueux, mais il est jonché de failles. Au final au niveau Pro, ils ont réussi à entretenir cet image de compétition basé sur l'amitié, le fair-play et bisounours, ENTRE AUTRE grâce à ces bans qui ont servi d'exemples. Tout ça pour faire croire que leur système de justice est impartial et sans faille. Mais à un niveau casu, quasiment rien n'a changé.
Mais bon pour moi ce sont 2 mondes différents. Il y a le trashtalk nécessaire qui permet de faire le show et celui inutile à un niveau moindre.
Puis moi je m'en fou, comme dis je fais plus de classés, mais pour quelqu'un qui cherche à progresser et qui est en bronze/argent/gold, est-ce que le flame est vraiment indispensable ?
EDIT : Prendre seulement en compte l'avis de Diamondprox que tout le monde connait bien de toute manière (Cf le doigt vs Azubu, plus ses nombreux flames en ranked avec Gosu), c'est pas très révélateur de l'opinion de l'ensemble de la communauté pro.
Modifié le 17/04/2019 à 14:23
C'est comme pas mal de choses, c'est cool SEULEMENT quand c'est bien fait.
Modifié le 17/04/2019 à 14:23
Modifié le 17/04/2019 à 14:23
Et franchement y avait carrèment moins de TT à l'époque de CS 1.6, Q3 etc... Le rare exemple que tu as trouvé ("get cancer and die") ça vient d'un mec qui était loin du top et si mes souvenirs sont bon lors d'un match online. En LAN "sérieuse" (pas les momo lans FR où les mecs se foutaient des baffes parfois, mais plutôt les LAN comme la DH, l'ESWC, CPL etc...) y aurait jamais eu un tel comportement . Alors d'accord y avait quelques teams qui se trainaient une réputation de "badmanner" (je pense au Finlandais et Polonais par ex) mais rien d'équivalent à ce qu'on peut voir aujourd'hui (la désormais mythique vidéo de TT sur COD Black OPS, j'avais jamais vu ça tellement c'est pitoyable).
Voila c'était mon post "Francis Cabrel - C'était Mieux Avant"
Modifié le 17/04/2019 à 14:23
Après venir parler de sport US et manque de fairplay ça me fait sourire. Les préjugés sont tellement réducteurs... tu devrais te documenter pour t'en faire une idée plus juste à mon avis ^^
Modifié le 17/04/2019 à 14:23
Cela reste mon point de vue personnel !