Le week-end dernier, Movistar KOI s’est incliné 1-3 face à G2 Esports dans la finale du winner bracket du LEC Spring 2025. Une série globalement maîtrisée par G2, où le support Alvaro est revenu avec lucidité sur la prestation de son équipe, les lacunes identifiées, et les enjeux à venir.
Après la désillusion, le diagnostic
Le week-end dernier, pour le compte du Round 2 de l'Upper Bracket, Movistar KOI n’a pas fait le poids face à G2. Battue trois manches à une, l’équipe espagnole a surtout paru en retard sur le plan stratégique. Pour Alvaro, le constat est clair : « Ils jouaient leur propre jeu, et on n’a pas réussi à jouer selon nos forces ». KOI s’est contenté de suivre le rythme imposé par G2, un terrain sur lequel le collectif de Caps et ses coéquipiers excelle. « On a un peu suivi ce qu’ils voulaient faire, et comme eux s’entraînent chaque jour à ça, forcément, ils sont meilleurs à la fin », note-t-il, lucide. Il pointe notamment un manque d’agressivité autour du contrôle mid, qui a empêché KOI de prendre l’initiative sur les sides : « On n’a pas assez contrôlé le mid, donc on ne pouvait pas décaler. Ils ont pris beaucoup d’avantage sur les sides, et ils ont converti cette pression en push mid ».
S’il reconnaît la supériorité du jour de G2, le support de Movistar KOI refuse de noircir le tableau. Il voit dans cette défaite une opportunité de progresser : « Il y a beaucoup de choses à tirer de cette série, beaucoup de leçons à apprendre ». Un discours mesuré, qui prépare la suite : le match à venir dans le loser bracket, avec toujours en ligne de mire une place en finale et une qualification pour le MSI.
Le succès contre KC, fruit d’une préparation ciblée
Ce revers face à G2 contraste fortement avec la performance accomplie la veille contre la Karmine Corp. « Je ne pense pas qu’il y avait une équipe vraiment plus forte dans le top 3 ou 4. KC avait été très bon en saison régulière, mais aujourd’hui G2 a mieux joué qu’eux, par exemple », observe Alvaro. Il met l’accent sur un élément déterminant dans l’issue du match : le temps de préparation. « On a eu plus de temps pour les (KCorp) étudier. On savait exactement ce qu’ils voulaient faire, dans la draft comme dans le jeu ». Une marge que l’équipe n’a pas eue contre G2, enchaîné dès le lendemain : « On n’a eu qu’un jour de prépa pour cette série, et ça compte. Mais au final, il faut aussi être meilleurs, individuellement et collectivement, pour gérer ces problèmes-là ».
En vue du prochain affrontement, le plan est clair : se renforcer sur ses propres fondamentaux, et apprendre à lire le jeu adverse plus efficacement. « Il faut qu’on s’améliore sur ce qu’on fait déjà, qu’on soit capables de le reproduire à chaque game, et qu’on apprenne à s’adapter au style des autres équipes ».
Des scrims qui posent problème
La question des scrims revient fréquemment autour de Movistar KOI, et Alvaro ne dément pas les difficultés de l’équipe dans ce domaine. « Pendant le Spring, on a eu deux bonnes périodes de scrims. Mais avant les playoffs, la semaine et demie a été compliquée ». Il pointe un manque d’intensité et de rigueur dans l’approche de l’entraînement : « On ne prend pas les scrims aussi au sérieux que les matchs officiels. Il y a beaucoup de parties, et je pense qu’on ne met pas assez d’intensité ou d’effort dans la pratique ».
Malgré tout, il tient à nuancer. Même en difficulté, l’équipe tente de garder la tête froide et d’exploiter ses phases faibles. « Même quand on est derrière, on essaie de revenir. Aujourd’hui, dans la deuxième game, on ne prend pas une seule tour mais on arrive à tenir, on joue un fight Elder à égalité. Si on gagne ce fight, on peut finir ». Il conclut avec une note d’optimisme : « Il y a des choses qu’on apprend malgré tout. Et on a su défendre, tenir la ligne. On a failli prendre une map alors qu’on était vraiment loin derrière ».
Pas de distraction malgré les remous autour du club
Il y a trois semaines, l’association de supporters Las Karpas avait publié un message très critique à l’égard de l’équipe. Interrogé sur ce point, Alvaro reste à l’écart du tumulte. « L’an dernier, il y avait eu quelques soucis. Pas forcément avec moi, mais dans l’équipe. Cette année, j’essaie de ne pas me concentrer sur ce genre de choses ». Il assure ne pas avoir été affecté, ni en bien ni en mal : « Je me suis juste concentré sur la compétition, sur ce que je peux faire. Vivre dans le présent, grinder la soloQ, m’améliorer. Le reste, c’est géré par nos responsables ».
Autre sujet abordé dans l’interview : le niveau des supports en LEC. Alvaro donne son avis, en réponse à une ancienne déclaration de Supa, qui jugeait le poste décevant dans la ligue. « Je comprends ce qu’il veut dire, mais quand tu dis que quelque chose n’est pas bon, tu dois comparer à autre chose ». Pour lui, certains joueurs s’imposent clairement. « Jun est le meilleur. Il joue super bien avec son jungler, sur la map, tout », affirme-t-il, avant d’ajouter : « Mikyx est bon, mais il a un aspect où tu peux prendre l’avantage. Labrov aussi est solide ». Et lui-même ? « Je me mettrais dans ce top aussi. Chacun a ses forces et ses faiblesses. Ce qui compte, c’est comment tu joues autour, comment ton équipe utilise ça à son avantage ».
Une dynamique à ne pas laisser filer
Avec un noyau de joueurs stable depuis deux ans, Movistar KOI flirte régulièrement avec les premières places sans jamais décrocher de titre. Est-ce le split de la dernière chance ? Alvaro évite le terme, mais reste exigeant. « Tu doutes toujours quand la pratique ne se passe pas bien, quand tu performes mal en offi, quand tu ne gagnes pas. Mais pour moi, ce split, c’est le split ». Il insiste sur l’état d’esprit nécessaire pour viser plus haut : « Si tu ne crois pas que tu vas gagner ce split ou cette année, alors pourquoi tu joues ? »
Pour lui, c’est la capacité du groupe à rester uni qui fera la différence. « On peut avoir des difficultés, mais sur le long terme, l’équipe qui reste soudée, qui règle ses problèmes ensemble, c’est celle qui peut aller au bout ». Un discours lucide et sans fioriture, à l’image d’un joueur qui continue de croire que tout est encore possible pour KOI dans ce Spring Split.
- Lien pratique : le suivi complet du LEC Spring Split 2025