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Dans l'après-midi, nous apprenions l'éviction de quatre joueurs de l’équipe Imaginary Gaming. Kaze, Djoko, Bloos et Myw se sont fait renvoyer à cause de leur « comportement infantile ». La rédaction est allée à la rencontre du manager de la lineup, Galette, pour en savoir un peu plus sur cette affaire. 

 

*aAa* Flamm : Peux-tu revenir sur ce qui vous a motivé à prendre la décision de remercier les quatre joueurs ? 

imG Galette : En gros, ce qui s’est passé n'a rien à voir avec les performances, malgré le fait qu'ils ne se soient pas qualifiés pour les Challengers Series. On n’a jamais eu de réelle attente en termes de performance, même si une qualification en Challenger Series aurait été un plus, et ça n'a donc absolument rien à voir avec ça. C'est juste le comportement, la manière dont ils se comportent de façon générale face au milieu de l'Esport professionnel voire semi-professionnel qui n'est absolument pas en adéquation avec ce que nous visons. Tout le monde sait comment ça se passe, il y a des investisseurs, des sponsors, etc., qui demandent un minimum de professionnalisme, de visibilité et autre. C'est ce qui a motivé ce renvoi, le manque de rigueur dans ce qu'on leur demandé de faire et surtout sur leur comportement un petit peu déviant qu'ils avaient en privé et en public. Certes le comportement en public plaisait à certaines personnes, mais déplaisait à d'autres aussi.  C’est vraiment ce manque de professionnalisme et cette divergence de vision qui ont motivé le renvoi des quatre joueurs. 

 

À noter qu'on s'était mis d'accord avec eux pour leur verser un salaire compétitif tous les mois, ils avaient même touché leur premier salaire le mois dernier. On s'était mis d'accord sur un salaire compétitif quoi qu'il se passe, qu'ils se qualifient ou pas. Tout allait bien de manière générale sauf ce problème de comportement qui faisait qu'on ne pouvait plus travailler avec eux. C’était devenu vraiment trop difficile de les gérer. 

 

 

Sardoche soulève le trophée de la Lyon Esport

 

Au final, Masterwork reste. Qu'est ce qui l'a incité à ne pas partir ? 

Disons que Masterwork n'était pas dans la même condition que les autres joueurs. Il a déjà un passé professionnel, il sait ce que c'est que de donner de sa personne, de faire des sacrifices et surtout de devoir travailler à ce niveau-là. On avait des joueurs extrêmement jeunes, qui avaient un manque de vision de ce que pouvait être le monde du travail. Masterwork possède ce côté professionnel où tout doit être carré, posé, rigoureux, avec des horaires d'entrainement fixes, pas de retard, que ça soit managé de manière correcte, de pouvoir compter sur ses partenaires et ne pas devoir les attendre pendant des heures à savoir s'ils viennent s'entrainer ou pas.  

 

Ce qui l'a motivé, c'est que je lui ai demandé s'il était intéressé à m'aider pour remonter un roster de niveau européen et du coup ça l'a motivé à continuer l'aventure avec nous ! 

 

Maintenant, quels sont les projets pour imG ? 

Ce n’est pas compliqué. Nous sommes en train de remonter une lineup. J'ai déjà commencé à chercher des joueurs dans le but de ne pas perdre de temps et de pouvoir participer à quelques tournois européens comme l'Insomnia en Grande-Bretagne. À terme, le but est d'avoir des joueurs qui ont la motivation, l’énergie, la rigueur et l'énergie nécessaire pour passer en Challenger Series. Pour le moment j'ai réussi à trouver 3 joueurs et le but sera toujours de continuer à venir sur les LAN françaises, montrer qu'imG est toujours là et de participer à des tournois de plus grande envergure sur le sol européen. 

 

Au niveau de tes futurs joueurs, te focalises-tu sur du joueur français ou plutôt sur de l'Européen ? 

Alors, je ne cherche pas forcément de l'européen, j'ai contacté des joueurs français. Actuellement j'ai un allemand et un norvégien qui ont accepté de venir faire quelques tests et je suis en attente d'une réponse d'un joueur français. Je cherche des joueurs qui ont vraiment faim, qui ont envie de percer dans le milieu de l'Esport, et qui mettront l'énergie et la rigueur nécessaires pour arriver au but final. 

 

Les cinq français d'imG lors de la dernière Lyon Esport.

 

Le départ de ces quatre joueurs a relancé la polémique qu'une lineup full / quasi full fr ne pouvait jamais fonctionner et atteindre les objectifs de haut niveau. As-tu cette même vision des choses ?

Absolument pas. Je pense qu'on a de très bons joueurs français. On a prouvé que l'on avait des joueurs en LCS et si on a des joueurs en LCS c'est qu'on a un bon vivier de joueurs. Je n'ai absolument rien à dire sur la performance des joueurs, même si pour le rush final du gel du ladder on était très mal préparé, et j'ai moi-même une part de responsabilité dans cet échec. Pour moi, une équipe franco-française peut tout à fait percer, ce n’est pas une question de niveau, c'est une question de mentalité. Le problème qu'on a en France, c'est qu'on n’a pas cette culture de la compétition, avec une mentalité du français râleur qui veut tout et tout de suite. Avec le temps on apprend à être plus patient, mais actuellement, les joueurs qui percent sur League of Legends sont des joueurs très jeunes, qui ont entre 18 et 20 ans. A cet âge tu n'es pas spécialement mûr dans ta tête, tu cherches toujours à en vouloir plus et c'est cette mentalité-là qui pose problème en France.

 

Les jeunes joueurs n'arrivent pas à se rendre compte de la chance qu'ils peuvent avoir quand ils sont pris en charge par une structure. Ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont ne serait-ce que de se déplacer dans un évènement sans avoir rien à débourser et de pouvoir gagner de l'argent juste en jouant. Je pense que c'est un problème générique à la France, mais qui est véhiculé par la scène esportive en général où tout le monde pense que les joueurs gagnent des millions alors que c'est complètement faux - même s'ils gagnent très bien leur vie. Cependant, cette vie est réservée à une élite et pour faire partie de cette élite il y a besoin de travail, besoin de rigueur, et quand tu n’as pas ces cartes-là entre tes mains, tu ne perces pas. 

 

Avec le départ des quatre joueurs, le sujet Sardoche est revenu sur le plateau du fait qu'il était mis de côté par ces mêmes joueurs qui ont été remerciés. Avec le recul, as-tu des regrets sur le départ de Sardoche ? 

Je ne sais pas, c'est un peu particulier. En fait Sardoche avait une très bonne analyse de la situation, qui était que quand il est parti il disait que son champion pool n'était pas adapté à la nouvelle meta, et que si on lui bannissait ses champions, cela devenait très difficile. Il avait aussi un gameplay très agressif, un style de jeu « ça passe ou ça casse », et ça cassait très régulièrement. Je pense que le changement de joueur en lui-même était nécessaire si on voulait pouvoir prétendre aux Challenger Series. Masterwork a montré de très belles choses lors de la Dreamhack ou quand on jouait en ladder, on a pu voir que Myw était beaucoup plus à l'aise du coup, il n'avait plus à se soucier de son support. Donc au final, en style de jeu pur, le remplacement de Sardoche était inévitable au bout d'un moment. 

 

Je te laisse le mot de la fin.

L'aventure ne s'arrête pas là, on continue, on sera toujours là et on continuera à faire parler de nous.