Avant toute chose, je pense qu’il faudrait poser un cadre à toute cette réflexion. Tout ceci n’est que mon point de vue et non une vérité absolue. Moi c’est Galendder, joueur depuis que j’ai environ 4-5 ans, j’en ai aujourd’hui 22. Cette « longue » expérience m’a permis notamment de voir évoluer les différentes scènes, mais j’ai commencé à vraiment m’impliquer dans l’Esport et à suivre des matchs à la belle époque de VeryGames sur Counter-Strike Source.

Avant toute chose, je pense qu’il faudrait poser un cadre à toute cette réflexion. Tout ceci n’est que mon point de vue et non une vérité absolue. Moi c’est Galendder, joueur depuis que j’ai environ 4-5 ans, j’en ai aujourd’hui 22. Cette « longue » expérience m’a permis notamment de voir évoluer les différentes scènes, mais j’ai commencé à vraiment m’impliquer dans l’Esport et à suivre des matchs à la belle époque de VeryGames sur Counter-Strike Source.


Alors pourquoi raconter ma vie direz-vous ? Tout simplement pour mettre en évidence le fait que je ne suis pas accroché au milieu compétitif depuis seulement quelques semaines. Je n’ai jamais joué à haut niveau, j’ai mis longtemps avant de faire ma première LAN, ce qui fait de moi ce qu’on appelait à l’époque « un netteux », mais aujourd’hui, une question me revient sans cesse concernant les différentes scènes que j’observe et plus globalement l’industrie du jeu vidéo (en multijoueur) :


Sommes-nous en train de tuer le fun ?


La goutte de trop


Il faut savoir que cette question je me la pose maintenant depuis plusieurs mois, et j’ai pu en discuter avec d’autres joueurs et personnes impliquées notamment notre cher Zidwait, mais également des potes qui ont toujours plus ou moins joués en casu sans chercher à monter dans le ladder.
Cependant, récemment, une vieille connaissance a tweeté ceci : 

Le tweet en question

 

Le tweet pointait vers un topic sur le site de nos confrères Vakarm où un joueur s’indignait et insultait assez allégrement une petite LAN qui, selon lui, était complètement merdique puisque les troisièmes ne repartaient avec rien.


M’est alors venu ma première question : Voulons-nous tous devenir top FR ?

La réponse est évidemment non. Certains jouent à CS pour pouvoir passer du temps avec leurs potes, avec leur copain/copine, d’autres à LoL etc… Mais aujourd’hui, il y a à mon sens deux facteurs qui poussent les joueurs à vouloir toujours être meilleurs avant même de prendre du plaisir à jouer.


Le matchmaking, la source d’anonymat.


Plus haut je disais que j’ai vraiment commencé à m’impliquer au niveau compétitif avec Counter-Strike : Source, jeu où à l’époque le matchmaking n’existait pas. 

Il serait mentir de dire que la communauté était parfaite vu qu’elle était tout de même assez sauvage, là où tout tir suspect vous valez d’être insulté de cheater pendant toute la « war » (Une habitude que l’on retrouve toujours de nos jours mais de manière encore plus fréquente).


Cependant, pour pouvoir faire des matchs de manière compétitives plusieurs possibilités s’offraient à vous : Faire des scrims contre des équipes que vous connaissiez, ou bien passer par des sites tiers tels que ClanCalendar ou bien ESL.


Il vous fallait une fiche d’équipe, mais également une fiche joueur, qui avait une certaine importance car elle serait le premier contact que l’équipe adverse aurait de vous. De ce fait, une équipe réputée pour être malveillante avait souvent du mal à trouver des matchs, au même titre qu’un joueur freeagent avait du mal à trouver une équipe si sa fiche montrait sa toxicité.



Aujourd’hui tout ça a disparu pour laisser place à une méthode qui permet certes de trouver des matchs plus facilement, mais sans savoir avec qui : le matchmaking.

Pour moi il s’agit bien là d’un des maux du jeu en ligne à l’heure actuelle puisqu’il est plus aisé d’être toxique face à des gens que vous ne rejouerez jamais, et qui ne vous empêcheront pas de l’être à nouveau.


Le deuxième effet kisscool du matchmaking est la disparition progressive des serveurs privés, qui permettaient alors d’établir une communauté restreinte et où il était plaisant de jouer, comme on pourrait passer une soirée sur FIFA avec des potes. Les gens y étaient souvent accueillants, et les éléments perturbateurs dégageaient assez vite si ces derniers étaient vraiment trop problématiques.

Je me suis moi-même fait virer de beaucoup de serveurs pour avoir chercher la merde sans retenue. A l’heure actuelle, je peux balancer les pires insanités du monde dans une game, la game d’après les joueurs auront changer et au moindre accro, je pourrai ressortir les griffes sans aucun souci.



Tout est Esport ready.

Aujourd’hui, un jeu multijoueur où de l’opposition est présente a énormément de chance d’avoir un système de ranking permettant aux joueurs de se situer par rapport aux autres. 

Ce système est à double tranchant : Quelqu’un qui veut juste passer du bon temps en jouant tout de même sans faire n’importe quoi ne pourra pas aller en classé car son niveau sera trop faible et il se fera donc insulter, mais ne pourra pas non plus aller en partie rapide car les parties y sont souvent confuses et sans véritables intérêt tant les joueurs font absolument n’importe quoi.

Beaucoup d’éditeurs misent à l’heure actuelle sur le compétitif pour mettre en avant leur multijoueur, au détriment de joueurs qui ne voulaient qu’une chose qui était essentielles dans le jeu vidéo : S’amuser.


Je sais déjà que certains me répondront que « Gagner peut permettre de s’amuser en montant dans le ladder aussi ». Bien sûr que certains, dont moi, éprouvons une certaine satisfaction et un amusement à gagner en compétitif et à monter petit à petit, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Ce n’est pas le cas de Thierry qui veut juste aller faire une petite partie tranquille avant d’aller dormir, mais qui se fera insulter parce que pour se détendre il a voulu prendre Hanzo sur Overwatch.


Un peu de positif


Si je tire un constat très amer de l’évolution du jeu multijoueur, il ne faut pas oublier que tout n’est pas noir, et qu’il reste encore du bon. Récemment j’ai fait l’acquisition de Battlefield 1, série que j’ai boudé depuis Battlefield : Bad Company 2 qui fut une de mes meilleures expériences multijoueurs, et j’ai découvert avec joie que certains éléments cités plus haut n’étaient pas présents. 

Il existe certes un système de progression, mais il ne permet pas de savoir si vous êtes meilleur ou moins bon qu’un autre, mais plutôt de jauger votre expérience. Il s’agit d’un des jeux qui m’a permis de renouer petit à petit avec le fun, et de recommencer à jouer aux jeux en ligne en équipe.

Il s’agit d’un jeu où la toxicité montante et déjà fortement élevée des jeux en ligne est largement atténuée et où l’on peut passer un bon moment, qu’il s’agisse de jouer sérieusement ou bien de faire n’importe quoi avec des copains, et c’est ce genre de jeux qui me font dire que nous n’est pas perdu et que nous sommes encore capables de créer des jeux qui ne visent pas que le compétitif, mais avant tout l’amusement.