En 15 ans d’histoire du sport électronique français, quelques dizaines de joueurs ont su se démarquer par leur talent, pour atteindre le « Top Fr », ce club officieux de ceux qui sont reconnus comme étant les meilleurs joueurs de leur communauté. Mais souvent, atteindre le top ne suffit pas, et l’arrêt de l’activité entraîne la « disparition publique » de ces gens qui finalement n’auront fait parler d’eux que pour leur niveau de jeu. Parmi ce groupe de joueurs, une poignée seulement a décidé d’aller plus loin, et sont « sortis du rang ». Dans ce billet, nous allons nous intéresser à trois joueurs français aux profils différents et néanmoins atypiques, qui sont sortis de leurs simples rôles de joueurs, pour devenir de vrais représentants de l’eSport à la française. Ces trois personnes, ce sont Bruce « Spank » Grannec, Marie-Laure « Kayane » Norindr et Emmanuel « MoMaN » Marquez, et nous allons voir comment en utilisant des leviers différents, ils ont su se faire leur place.
SPANK, LA MACHINE
Cet extrait du reportage de Game One (53min) qui lui est dédié l’illustre bien : Spank n’est plus un simple joueur, il est devenu une star dans sa discipline, et force même l’admiration des footballeurs professionnels. Non content d’être l’un des rares cyber-athlètes à être promu par l’intermédiaire d’un documentaire, il a aussi trouvé une autre source potentielle de revenus avec un eBook intitulé « Comment devenir Champion du monde FIFA 13″ (9€99). Car oui, s’il y a bien un joueur qui a la légitimité dans l’univers eSport/foot pour franchir le pas et effectuer ce genre d’initiatives, c’est bien lui.
Parmi les trois personnes évoquées dans cet article, il est probablement celui qui a le palmarès le plus impressionnant, et pourtant, nous allons voir qu’il pourrait en « profiter » bien plus qu’actuellement. Contrairement à ses deux compatriotes, il a certes son site web personnel mais pas d’entreprise. Est-ce vraiment important ? Une chose est sûre, son palmarès FIFA et sa popularité lui offrent de multiples possibilités d’avenir.
Ses stats sur les réseaux sociaux : + de 5600 fans sur Facebook, et 5200 followers sur Twitter; 7500 abonnés et 250000 vues sur sa chaîneYoutube.
KAYANE, L’AGE DE LA MATURITÉ
Ça fait tellement longtemps qu’on voit Kayane dans le milieu qu’on a du mal à se rendre compte qu’elle n’a aujourd’hui que 21 ans ! Et il faut dire qu’elle a commencé jeune la petite Kayane : à 9 ans, formée par ses frères, elle devenait vice-championne de France de Dead or Alive 2. Depuis, elle a joué des dizaines de tournois, pour se constituer un palmarès tel qu’elle a été, l’année dernière, intronisée dans le Guiness World Records (pour ses 42 podiums, record féminin dans les jeux de Vs Fighting). Mais malgré ces performances, il faut bien reconnaître une chose : bien que la scène du Vs Fighting soit active depuis très longtemps, elle a toujours été assez séparée de la scène eSport classique, alors comment se fait-il que tous ceux qui s’intéressent au sport électronique la connaissent ?
Et bien sous la coupe de Samy Ouerfelli, elle a suivi et représenté l’équipe à la triple voyelle de nombreuses années, accueillant sur les « stands aAa » tous ceux qui voulaient se faire ridiculiser publiquement sur Soul Calibur. A titre personnel, je me souviens très bien de l’ESWC 2007, où pendant que Marc « bisou » Naoum défiait les volontaires sur aim_map, Kayane enchaînait les victoires sur son petit canapé, devant une foule souvent impressionnée. Mais les joueurs ne sont pas les seuls impressionnés par cette jeune joueuse, et les médias hors-eSport aussi ont décidé de s’intéresser à son parcours, comme LePoint où Madmoizelle.
Ce dernier lien symbolise une chose particulière : Kayane est une jolie jeune fille, et ce profil dans un milieu très masculin interpelle souvent. L’eSport a t-il avec Kayane une « égérie », une personne capable de rassembler public eSportif classique, mais également et pourquoi pas un public féminin qui n’a jamais vraiment osé « jouer » ? En tout cas, ces derniers mois, Kayane a changé de dimension.
Depuis la toute fin d’année 2010, elle a créé une entreprise en nom propre, et organise ses « Kayane Session », des events de courte durée où le public peut venir évoluer en Vs Fighting et se frotter à elle. Enfin, depuis quelques semaines, elle est devenue animatrice eSport sur Game One, une chaîne qui enfin se remet (quelques années après Arena Online) à parler régulièrement de notre discipline préférée dans son grand débat.
Ses stats sur les réseaux sociaux : + de 12300 fans sur Facebook, 10650 followers sur Twitter, ainsi, et ce n’est pas rien, qu’un personnage à son nom dans Soul Calibur IV Broken Destiny.
MOMAN, L’OMNIPRÉSENT
Troisième personnalité et troisième parcours complètement différent pour notre MoMaNuS national. Passé par de nombreux jeux, et principalement Broodwar et Counter-Strike, il a pendant longtemps été un simple joueur, figure régulière des LANs françaises, et il faut bien le dire, légèrement clan hopper sur les bords. Pourtant, aujourd’hui, MoMaN est devenu une mascotte du sport électronique français, par un joli jeu de placement et de communication. Come back.
MoMaN, c’est le genre de gars qui joue aussi bien en équipe de France qu’en sélection espagnole, que ce soit sur BW ou sur CS. Actif très rapidement sur la bêta de Starcraft 2, le King Roach se fait remarquer avec des performances intéressantes, ce qui ne l’empêche pas, et c’est probablement ce qui le qualifie le mieux, d’être très instable dans ses tournois. C’est une certitude, MoMaN comprend très rapidement qu’il ne fera pas une grosse carrière sur Starcraft 2, mais qu’il y a peut-être tout aussi bien à faire en parallèle du jeu. Au delà de son rôle de coachchez eGG-one, il joue également chez Team-LDLC dans le cadre d’un contrat de sponsoring individuel qui le lie à la marque ASUS ROG (Republic of Gamers).
Mais ce n’est pas tout, MoMaN donne l’impression d’être partout : sur n’importe quelle webTV, à n’importe quelle heure, et presque sur n’importe quel jeu, MoMaN est susceptible d’arriver et de participer, avec la bonne humeur qui le caractérise. De cette manière, il se rapproche petit à petit de P&T pour devenir aujourd’hui un membre important chez OGaming.
MoMaN était d’ailleurs présent, comme vous pouvez le voir ici, dans le trailer de la soirée OGaming 2 au Bataclan. Et une chose est claire, son entrée lors de la soirée, et l’ovation du public qui lui a été accordée montrent qu’il est aujourd’hui l’une des personnalités françaises du sport électronique les plus appréciées du public. Son côté je-m’en-foutiste et son manque de sérieux, toujours bien calculés, plaisent énormément.
Il ne faut jamais se fier vraiment aux apparences, MoMaN est très bon en communication. D’ailleurs, depuis septembre 2012, lui aussi est passé à l’échelon supérieur dans son activité. Il est d’ailleurs la preuve qu’aujourd’hui, contrairement à un Spank par exemple, une bonne communication et du charisme valent tout autant dans le milieu que le plus grand des palmarès, et qu’il n’y a pas besoin de se faire remarquer par une attitude trash pour attirer l’attention du public.
Ses stats sur les réseaux sociaux : + de 12600 fans sur Facebook, 3300 followers sur Twitter, et une popularité au top depuis quelques mois.
DES PROFILS DIFFÉRENTS, MAIS DES MODÈLES A SUIVRE
Il est actuellement assez difficile pour les joueurs de vivre du sport électronique, et encore davantage d’arriver à se diversifier, voire se reconvertir dans le milieu, comme l’ont fait à l’étranger Jonathan « Fatal1ty » Wendel où Sean « Day[9] » Plott. Mais dans une moindre mesure, Spank, Kayane et MoMaN sont les trois meilleurs exemples de joueurs français qui dépassent de loin leur simple rôle de joueur.
En France, un autre joueur tente ces derniers mois de suivre un chemin similaire : Kevin « strenx » Baeza. Quaker à l’origine, et donc partiellement au « chômage technique », le vice-champion du monde Shootmania a ces dernières semaines créé son stream, écrit divers articles à propos de sa carrière via sa page Facebook (3300 fans), mais également fait une intervention sur Game One aux côtés justement de Kayane, mais aussi de Matthieu Dallon et de Nicolas Cerrato.
Ces joueurs nous permettent aujourd’hui de nous rendre compte que dès à présent, les cyber-athlètes ont éventuellement, pour les plus motivés et les plus « brillants » un autre rôle à jouer que celui de simple joueur. Et c’est tant mieux.
Article original : http://www.rogaaajj.com/ces-joueurs-qui-sont-sortis-du-rang
Modifié le 17/04/2019 à 16:09
Modifié le 17/04/2019 à 16:09
Modifié le 17/04/2019 à 16:09
Modifié le 17/04/2019 à 16:09
Modifié le 17/04/2019 à 16:09
Les critères que j'ai pris en compte pour ce genre de billets sont évidemment subjectifs, mais je souhaitais surtout parler de gens qui sont actifs en France, et toujours dans le milieu du sport électronique.
Elky et lk ont roulé leur bosse depuis l'époque où ils jouaient. Elky pas besoin de revenir sur son cas, et lk semble s'être fait sa réputation dans les cercles parisiens; mais quoi qu'il en soit, les deux n'ont plus aucun rapport avec le sport électronique aujourd'hui.
Pour ce qui est de ToD, j'ai pas mal réfléchi, pour ne pas en parler au final. Déjà lorsqu'il était joueur, malgré sa nationalité française, il passait beaucoup de temps à l'étranger, et est peut-être aujourd'hui plus connu (et reconnu) dans certains pays qu'en France. Et aujourd'hui, il se reconvertit avec succès dans le commentaire, qu'il ne fait pas en français. De fait, je pense qu'une grande partie des gens qui a découvert sc2 récemment ("génération P&T") ne connait pas vraiment ToD, ce qui est d'ailleurs dommage.
Enfin, citer un joueur comme Stephano n'a pas vraiment d'intérêt lui qui est pour le moment encore totalement dans sa "phase joueur". On en reparlera si ça carrière vient à battre de l'aile, ou qu'il décide d'y mettre fin.
Le but de ce petit billet était, au-delà des noms cités, de mettre en avant divers profils (le surdoué, la précoce, l'omniprésent) qui en jouant sur les qualités respectives réussissent à briller et pas seulement dans leur jeu. Et compte tenu de la vitesse à laquelle évolue l'eSport, ce genre de billet sera rapidement outdated ! :)
Modifié le 17/04/2019 à 16:09
Une intro courte, un bon article apres, et une conclusion a la va vite et au final on a appris des choses sur les joueurs, mais de la a dire ce qu'ils font vraiment aujourd'hui... Ben on est pas beaucoup plus avancé, ok ils ont des followers des fans etc mais de quoi ils vivent, quels sont leur revenus financés par qui pour quel motif etc (meme si j'imagine que c'est des questions un peu compliquées a aborder), on en sait pas grand chose et je suis ressorti de l'article avec des interrogations.
Après pour avoir entierement consacrés
Modifié le 17/04/2019 à 16:09
Modifié le 17/04/2019 à 16:09
Modifié le 17/04/2019 à 16:09
Spank est rémunéré par son équipe et il bénéficie de tous les avantages de la structure de l'équipe (défraiements et matériel). Il récupère la totalité de ses cashs-prizes. Bien sur, il profite aussi de tous les petits à coté en nature de la part des éditeurs de jeux de Foot ou il est souvent convié. Il à une vie professionnelle à coté il me semble.
Kayane fait beaucoup de salons et ce sont surement des prestations (mais pas forcément, je suppose que c'est du cas par cas), il me semble qu'elle vend des produits parfois. Enfin, elle est surement rétribuée monétairement par Game One pour les émissions mensuelle ou elle à surement un rôle de "journaliste". Elle est encore étudiante en communication.
Enfin MoMaN est payé par LDLC en tant que joueur, je suppose qu'il à une participation ou un pourcentage de la part d'OGaming également et un droit de regard sur les produits dérivés mais rien de sur de ce coté.
Modifié le 17/04/2019 à 16:08