Dans son débrief du Round 1 du Bracket Stage entre Gen.G et G2, Zaboutine salue la qualité du premier match des Européens, mais pointe des drafts sans solutions, des choix stratégiques discutables et un écart d’exécution trop net. Pour lui, G2 s’est enfermé dans des compositions injouables face à l’une des équipes les plus disciplinées du tournoi.

Une seule vraie game, puis le vide

G2 avait déjoué les pronostics en remportant la première manche contre Gen.G, donnée favorite du tournoi. Mais la suite n’a pas suivi. Pour Zaboutine, le match 1 reste un exemple réussi de draft cohérente et d’exécution collective : « G2 a d’excellents champions avec chacun beaucoup de survie, beaucoup d’impact sur les sorts, beaucoup de contrôle de zone. » Il souligne aussi la qualité des fights et des timings d’engage, notamment avec Caps sur Yone et Maokai dans la jungle : « Ils ont fait une masterclass, ça ne jouait pas comme en LEC, c’était du top niveau, avec des doubles flancs par plusieurs angles. »

Mais il nuance immédiatement cette performance : « Les Gen.G étaient un peu rouillés et leur draft n’était pas facile à jouer. Une fois qu’ils sont derrière, avec des picks sans engage clair, c’est compliqué. »

Game 2 à 4 : des drafts qui n’ont aucun sens

À partir de la deuxième manche, le ton change. Zaboutine est catégorique : G2 s’est tiré une balle dans le pied. « C’est le genre de composition que, quand tu la vois dans les mains de la meilleure équipe du monde, tu te dis : bon, normalement, ils vont la gagner. » Il parle ici de la compo de Gen.G dans la game 2 (Vi, Rumble, Aurora, Jhin, Alistar), à laquelle G2 répond avec Wukong, Ryze, Senna et Tahm Kench. « Pourquoi G2 pick ça ? Je ne peux pas l’expliquer. C’est complètement idiot. »

Il développe : « Il n’y a pas de dégâts à droite. Tu ne peux tuer aucune cible. Alistar appuie sur R, Aurora se repositionne, Jhin est à dix kilomètres. Rumble te zone. Senna ne stacke pas, car G2 ne joue pas de vrais 2v2, ils swap tout le temps. » Résultat : Gen.G snowball proprement, prend tous les objectifs sans contestation, et écrase la partie.

La game 3 n’offre pas mieux : « Encore une draft sans pêche. Victor, Ezreal, Rell, Jarvan, Gnar… Tu regardes ça, t’espères que ta top lane cogne. » Gen.G s’adapte immédiatement : K'sante, Orianna, Lee Sin. « G2 n’a rien. Gnar se fait déboîter, Caps n’a pas d’impact, Hans sama fait une très mauvaise game. Jarvan est leur seul outil, mais ils se font marcher dessus dans tous les skirmishes. »

Game 4 : un Red Side suicidaire

La dernière manche cristallise les erreurs de construction de draft. G2 décide de partir Red Side, un choix rare, et selon Zaboutine, mal exploité. « Ils nous refont la spéciale Twisted Fate sans aucun dégât autour. Ils laissent Taliyah open à Chovy, ce qui est une absurdité. » La botlane est perdante (Kai’Sa – Leona contre Corki – Poppy), le support se fait counter-pick, et le top side est bancal : « Ils prennent Aatrox blind avec Mundo jungle. En face, Gen.G répond avec Jayce et Skarner. »

Pour Zaboutine, le résultat est logique : « Mundo, c’est fort quand ça scale. Pour scale, il faut des lanes fortes. G2 n’a aucune lane forte et joue avec un Twisted Fate. » Gen.G déroule dès le premier play, snowball rapidement, et termine la série sans être inquiété.

Un écart de profondeur… et d’exécution

Au-delà des champions, c’est la capacité à jouer autour de ses conditions de victoire qui manque selon lui chez G2. Il insiste : « Gen.G a déroulé tout ce qu’ils connaissent en termes de spacing, d’agilité, d’exécution. » À l’inverse, G2 n’a pas donné à ses joueurs les moyens de s’exprimer : « Une fois qu’ils ont eu un peu moins d’options, on a senti que Gen.G reprenait du poil de la bête. »

Le constat final est sans détour : « Ils ont gagné une belle game avec des bons champions. Et après, ils ont pick des mauvais champions. Et sans surprise, ils ont fait de mauvaises games. » Avant de conclure : « Face à une équipe comme Gen.G, tu peux gagner une game, mais pas trois. »