C’est un sujet qui est peu abordé, tout simplement car en théorie, l’esport est à l’abri de ce genre de pratique par rapport au sport traditionnel, et pourtant. La polémique part d’un sujet reddit (relayé sur twitter par Kere) et parle de l’usage de produits dopants, en l’occurrence ici d’amphétamines dans l’univers du pro-gaming. L’auteur du post initial démontre par des exemples plutôt subjectifs qu’après une prise d’amphet’, ce joueur zerg gère mieux ses injections, et plus globalement, joue mieux. Le dopage aurait-il un rôle à jouer dans le sport électronique ? Question particulièrement compliquée.
Dans le sport traditionnel, les produits dopants viennent répondre à un manque ou à une limite imposée par le corps de l’athlète. L’exemple le plus courant, qui est d’actualité avec le Tour de France, est la prise d’EPO. Lors d’un effort soutenu, où le sportif donne 100% de sa puissance (et en prenant en compte des facteurs extérieurs, l’altitude par exemple), le manque d’oxygène fait partie des éléments qui fixent une limite à la performance. L’érythropoïétine, petit nom sympathique de l’EPO, va alors jouer son rôle en augmentant le nombre de globules rouges dans le sang et augmenter la VO2 max (conso maximum d’oxygène) du sportif, améliorant ses performances. Pour plus d’infos à ce sujet, adressez-vous directement aux spécialistes.
Et dans le sport électronique ? Monter sur une grande scène pour jouer un match n’est pas cause, théoriquement, d’un manque d’oxygène, ou de n’importe quelle autre situation nécessitant la prise de produits dopants. Quoique ? Si les pro-gamers n’ont aucunement besoin d’améliorer leur puissance et leur résistance physique, quid de la question des stimulants (cocaïne, amphétamines) qui agit directement sur le cerveau, l’un des organes les plus importants et les plus mis à contribution chez eux ? Ou peut-être d’un besoin de diazépam (le médicament le plus connu des joueurs depuis 1999) pour aider à gérer la pression que cause un match sur scène ? Il est impossible de répondre à cette question en n’utilisant que des observations personnelles et subjectives telles que celles exposées sur reddit, mais une chose est sûre, la question mérite d’être posée. Elle le mérite d’autant plus que les nombreuses réponses laissent supposer que la prise d’amphétamines serait plutôt courante chez les professionnels coréens, une thèse d’autant plus probable lorsque nous connaissons les rythmes d’entrainement surchargés (plus de 10h par jour) de ces joueurs.
Partons du principe que le dopage est une pratique déjà courante chez les pro-gamers. Certes, ils décident de se fracasser la santé pour quelques APM de mieux, c’est leur choix. De plus, la Corée est connue pour être l’un des plus gros producteurs de ces substances (et au passage de gros consommateurs également). Mais qu’est-ce qui les empêche de prendre ces stimulants pendant les grosses compétitions, en dehors évidemment des législations nationales concernant les stupéfiants ? Rien, car l’esport n’est rien de plus qu’un énorme gruyère de fédérations n’ayant en rien prévu dans leurs règlements le principe même du dopage. Et si même c’était le cas, des organisateurs d’événements peinant à payer les cashprizes à leurs participants n’ont évidemment pas les moyens de s’attacher les services de laboratoires pour mener une lutte contre ces pratiques.
Au-delà même du dopage pendant les compétitions live, l’esport répond à une logique différente du sport traditionnel, dans lequel le fait de pouvoir concourir depuis son canapé n’existe pas. Même si la prise de substances dopantes était interdite par les règlements des compétitions esportives, comment vérifier que les pro-gamers sont « propres » lorsque les athlètes se trouvent chez eux, ou dans leur gaming house, parfois à des milliers de kilomètres les uns des autres ? En un mot : impossible, du moins, pour le moment.
Vous le comprenez certainement, le dopage dans le sport électronique est un sujet naissant, mais qui va faire parler pendant très longtemps. Et attendant que les choses évoluent, pas de doute, on aura le temps de voir des hit&run de psychopathe pendant plusieurs années encore.

 

C’est un sujet qui est peu abordé, tout simplement car en théorie, l’esport est à l’abri de ce genre de pratique par rapport au sport traditionnel, et pourtant. La polémique part d’un sujet reddit (relayé sur twitter par Kere) et parle de l’usage de produits dopants, en l’occurrence ici d’amphétamines dans l’univers du pro-gaming. L’auteur du post initial démontre par des exemples plutôt subjectifs qu’après une prise d’amphet’, ce joueur zerg gère mieux ses injections, et plus globalement, joue mieux. Le dopage aurait-il un rôle à jouer dans le sport électronique ? Question particulièrement compliquée.

 

Dans le sport traditionnel, les produits dopants viennent répondre à un manque ou à une limite imposée par le corps de l’athlète. L’exemple le plus courant, qui est d’actualité avec le Tour de France, est la prise d’EPO. Lors d’un effort soutenu, où le sportif donne 100% de sa puissance (et en prenant en compte des facteurs extérieurs, l’altitude par exemple), le manque d’oxygène fait partie des éléments qui fixent une limite à la performance. L’érythropoïétine, petit nom sympathique de l’EPO, va alors jouer son rôle en augmentant le nombre de globules rouges dans le sang et augmenter la VO2 max (conso maximum d’oxygène) du sportif, améliorant ses performances. Pour plus d’infos à ce sujet, adressez-vous directement aux spécialistes.

 

Et dans le sport électronique ? Monter sur une grande scène pour jouer un match n’est pas cause, théoriquement, d’un manque d’oxygène, ou de n’importe quelle autre situation nécessitant la prise de produits dopants. Quoique ? Si les pro-gamers n’ont aucunement besoin d’améliorer leur puissance et leur résistance physique, quid de la question des stimulants (cocaïne, amphétamines) qui agit directement sur le cerveau, l’un des organes les plus importants et les plus mis à contribution chez eux ? Ou peut-être d’un besoin de diazépam (le médicament le plus connu des joueurs depuis 1999) pour aider à gérer la pression que cause un match sur scène ? Il est impossible de répondre à cette question en n’utilisant que des observations personnelles et subjectives telles que celles exposées sur reddit, mais une chose est sûre, la question mérite d’être posée. Elle le mérite d’autant plus que les nombreuses réponses laissent supposer que la prise d’amphétamines serait plutôt courante chez les professionnels coréens, une thèse d’autant plus probable lorsque nous connaissons les rythmes d’entrainement surchargés (plus de 10h par jour) de ces joueurs.

 

La Fnatic House, un lieu qui sent(ait) le bibimbap, la testostérone et le stim pack. Et les amphètes ?

 

Partons du principe que le dopage est une pratique déjà courante chez les pro-gamers. Certes, ils décident de se fracasser la santé pour quelques APM de mieux, c’est leur choix. De plus, la Corée est connue pour être l’un des plus gros producteurs de ces substances (et au passage de gros consommateurs également). Mais qu’est-ce qui les empêche de prendre ces stimulants pendant les grosses compétitions, en dehors évidemment des législations nationales concernant les stupéfiants ? Rien, car l’esport n’est rien de plus qu’un énorme gruyère de fédérations n’ayant en rien prévu dans leurs règlements le principe même du dopage. Et si même c’était le cas, des organisateurs d’événements peinant à payer les cashprizes à leurs participants n’ont évidemment pas les moyens de s’attacher les services de laboratoires pour mener une lutte contre ces pratiques.

 

Au-delà même du dopage pendant les compétitions live, l’esport répond à une logique différente du sport traditionnel, dans lequel le fait de pouvoir concourir depuis son canapé n’existe pas. Même si la prise de substances dopantes était interdite par les règlements des compétitions esportives, comment vérifier que les pro-gamers sont « propres » lorsque les athlètes se trouvent chez eux, ou dans leur gaming house, parfois à des milliers de kilomètres les uns des autres ? En un mot : impossible, du moins, pour le moment.

 

Vous le comprenez certainement, le dopage dans le sport électronique est un sujet naissant, mais qui va faire parler pendant très longtemps. Enattendant que les choses évoluent, pas de doute, on aura le temps de voir des hit&run de psychopathe pendant plusieurs années encore.

 

 

 


 

Billet rédigé par Arnaud "ROGAAAJJ" Rogerie et tiré du blog inesportwetrust.com.