Ubisoft, la firme fondée par les frères Guillemot en 1986, créatrice ou éditrice de titres cultes comme Rayman, Far Cry, Splinter Cell, Rainbow Six, Prince of Persia pour ne citer que les plus connus, continue sa croissance. C'est une fois n'est pas coutume au Canada qu'elle ouvre son nouveau studio, à Toronto plus précisement.

Céline Dion c'était pas une si bonne idée

On ne le dit pas assez souvent, la France fit souvent partie des pionniers en matière de jeu vidéo. Si Infogrames a beaucoup souffert en restant sur le territoire Français sans jamais obtenir de subventions quand elle en avait besoin contrairement à d'autres entreprises à la pointe de la technologie, Ubisoft a su installer des studios a moindre coup à l'étranger, son plus grand succès est au Québec, à Montreal en 1997 et plus récemment à Québec en 2005. En plus de ces créations ex nihilo, Ubisoft a en parallèle mené une politique de croissance externe an absorbant d'autres studios comme Red Storm (licence Tom Clancy) et Massive (World in Conflict).

C'est une nouvelle fois en partie grâce aux subventions à hauteur de 263 Millions de Dollars Canadiens (162 Millions d'euros), investies dans les 10 années à venir par le gouvernement de l'Ontario que Ubisoft a choisi d'implanter son prochain studio à Toronto. Cette fois-ci on s'éloigne un peu de la belle province, Ubisoft apportera également plus de 300 Millions d'euros au projet, dans l'objectif de créer 800 emplois. Le studio devrait travailler à des titres "triple-A", c'est à dire des blockbusters fiables de très bonne qualité d'après l'expression très à la mode en ce moment dans le monde des jeux vidéos, tirée des barèmes de notation des marchés financiers.

Selon Yannis Mallat, PDG d'Ubisoft Montreal, ce choix est lié au "grand nombre de talents expériementés dans les industries du jeu vidéo et  du cinéma de Toronto, qui nous permettra de développer une équipe avec la capacité exceptionnelle de réaliser nos objectifs de créer des marques ayant un public universel qui ira plus loin que le monde des jeux vidéo". Aux portes des Etats-Unis, Toronto est en quelque sorte le Los Angeles du Canada. Centre économique de ce dernier, il dispose en effet d'une économie dynamique et moderne, ses studios de cinéma, sa place de cotation boursière font de cette ville des grands lacs un emplacement idéal pour Ubisoft.

On peut regretter une fois de plus que malgré le lancement du politique de relance du secteur du jeu vidéo via le "Serious Gaming", menée par Nathalie Kosciusko-Morizet, la France ne soit pas choisie par Ubisoft, qui à l'instar de nombreux studios européens comme CodeMasters choisit une nouvelle fois de franchir l'Atlantique pour pénétrer le marché Américain. Reste à esperer pour la survie du secteur en France que l'état ou les régions attribueront plus facilement des crédits d'impot ou des subventions aux autres acteurs Français, à commencer par les très en vogue Ankama et GameLoft.