Espace, indépendance et matériel haute qualité aux USA

 

Le dernier continent qui va nous intéresser c'est bien entendu l'Amérique où nous ne parlerons que des initiatives qui sont montées dans le Nord. Le reste n'ayant jamais eu une visibilité importante, hormis le Brésil mais même de leur côté le RTS de Blizzard n'a actuellement pas franchement pris racine du côté de l'eSport. Les USA sont donc le moteur du développement du sport électronique chez nos camarades d'outre-Atlantique. Ce pays a toujours bénéficié de moyens financiers sans commune mesure avec le reste du monde tout simplement car une grande partie des plus importants sponsors informatiques sont basés chez ce bon vieil Oncle Sam.

 

 

Cette fois encore on peut dissocier deux stratégies de développement bien distinctes. Il y a encore et toujours les clubs qui montent leurs propres maisons mais cette fois on retrouve à leurs côtés de grands groupes qui proposent aussi leurs propres infrastructures, sous couvert d'un sponsoring externe -l'exemple du partenariat de la MLG et de Dr. Pepper étant assez significatif. Malgré cette différence dans le mode de financement la mise en place des « gaming houses » chez nos voisins américains respecte globalement le même schéma.

 

En gros lorsque l'on est une équipe américaine qui a les moyens d'offrir un logement à ses poulains on fait assez simple. On engage principalement des personnes qui se connaissent déjà où vivent assez proche géographiquement, on trouve un endroit où loger tout ce petit monde, on loue cet emplacement et on fixe un salaire minimum. De cette manière l'ensemble de l'équipe est en mesure de vivre d'une manière plutôt convenable même si les membres se doivent de faire des cours payants, de streamer leurs parties afin d'en tirer des revenus ou tout simplement de participer et de remporter du cash en tournois. Au final les membres du clan sont plus en situation d'indépendance que dans n'importe quel autre pays. Ils n'ont d'ailleurs que très peu de contacts physiques avec leurs dirigeants. Cette une spécificité américaine qu'on ne retrouve nul part ailleurs. Les grandes structures ont toujours privilégié le confort de vie et l'achat d'un matériel de très haute technologie plutôt que l'attribution d'un coach ou bien même d'un encadrement logistique à leurs poulains. Ces derniers se doivent donc de s'auto-gérer la majeure partie du temps. La grande majorité des soucis proviennent donc bien souvent de problèmes internes à la maison : incompatibilité de caractères, histoires de filles etc. Il y a également certains profiles atypiques qui bénéficient de la « gaming house » et des conditions qu'elle offre tout en continuant de travailler à côté dans un métier tout ce qu'il y a de plus classique. Ces exemples sont assez rares et tendent à disparaître avec la professionnalisation offerte par StarCraft II mais ils existaient encore très récemment -exemple Jeff "hero" Mettetal, joueur pro sur Counter-Strike 1.6, qui gérait la journée le flux de camions de l'entreprise qui l'employait.

 

La vidéo ci-contre vous présente une autre manière de voir le principe de la « gaming house ». Cette fois-ci ce n'est pas un club qui a monté le projet mais plutôt un événement en partenariat avec un sponsor -ici Dr. Pepper une marque de boissons. On constate que si l'aspect médiatique est bien mis en avant et que le matériel mis à disposition est de grande qualité, il n'y a pas réellement d'encadrement proposé. Les joueurs sont encore livrés à eux-mêmes ce qui nous ramène au même cas de figure que celui décrit précédemment. Au final les deux modèles se rejoignent donc et ne font qu'un.

 

 

Les américains ont donc une vision différente du sport électronique. Les États-Unis sont clairement le pays qui offre le plus de cash prize lors de tous ses tournois, seule l'ensemble de l'Europe est capable de faire concurrence à cette masse de billets verts. Les sponsors jouent également un rôle plus important qu'en Europe ou en Asie puisqu'ils imposent leurs lois de marketing au détriment d'un entraînement de qualité. Ils utilisent plus les noms de certaines personnalités ou alors réalisent des coups médiatiques leur permettant de bénéficier d'une belle vitrine publicitaire. La structure ne jouant donc pas le rôle de club à proprement parler mais plus celui d'entremetteur entre les entreprises voulant s'implanter dans le monde du jeu vidéo et les « hardcore gamers ». Les staffs américains au sein des organisations sont d'ailleurs plus réduits qu'en Asie et en Europe, tout simplement car ils n'ont pas autant d'importance qu'ils en ont chez nous. Il n'existe pas non plus de « gaming house » appartenant totalement à un clan, ce sont simplement des maisons qui sont louées suivant l'opportunité du moment et qui n'ont pas pour vocation d'appartenir au club si celui-ci venait à perdre ses joueurs. C'est donc une politique et une vision du sport électronique totalement différente et cela malgré la masse d'argent bien plus imposante qu'ailleurs qui circule là-bas.