L'année dernière, support rimait avec Encensoir ardent, et dans des phases de lane très passives, les champions utilitaires régnait en maître sur la métagame : Lulu, Janna ou encore Nami. Cette année, les botlanes sont plus dynamiques et il y a plus d'agression. De plus, ce sont les supports tanks qui semblent dominer les débats et on leur demande dorénavant de jouer le rôle de frontlane. Du fait qu'on retrouve moins de Kog'Maw et relativement moins de Tristana, les supports utilitaires ont également moins d'intérêt. 

 

 

Le trio de tête

 

 Alistar, la force tranquille

En chiffres : sur l'ensemble du Summer Split, Alistar a été le second support le plus présent et le plus pick. Sur le patch 8.17, c'est lui qui truste la première place avec un winrate positif supérieur à 50 %. Il n'a pourtant pas reçu d'équilibrage sur l'ensemble de la saison 8. Baolan (Invictus Gaming) et Tusin (Afreeca Freecs) ont joué le taureau respectivement à 16 et 17 reprises. En règle générale, c'est un must pick et l'intégralité des supports doivent pouvoir le jouer.

 

Top à la vachette !

 

Un combo millénaire : sans résumer le champion à son combo E + A, cet enchaînement bien connu reste une des forces majeures d'Alistar. Suivi de  Piètinement, sa cible peut se retrouver immobilisée pendant plusieurs secondes.

 

Une frontline de qualité : Alistar est une formidable frontline pour son équipe, surtout lorsqu'il utilise son ultimate qui réduit les dégâts physiques et magiques qu'il subit. Il peut ainsi tanker les tours où foncer dans le tas au milieu des adversaires. Couplé avec la maîtrise Après-Coup qui augmente ses résistances, il est très dur à faire tomber.

 

Une utilité remarquable : en plus de son tanking et de sa capacité à engage, Alistar est également un bon champion pour protéger son équipe. Il peut utiliser ses contrôles pour rendre inefficace un assasin et en phase de lane, il dispose même d'un soin avec son passif. C'est aussi un des meilleurs champions pour roam sur la carte et gank les autres lanes que la sienne.

 

Ses faiblesses : Alistar est très dépendant de son ultimate. S'il n'est pas disponible, sans être un support totalement comme les autres, il ne pourra pas vraiment tanker. De plus, on peut flash-out son combo, ce qui met le champion dans l'embarras : une fois qu'il est dans le combat, il n'a aucun moyen d'en sortir. 

  

 

 Rakan, le meilleur initiateur

En chiffres : Rakan était le support le plus présent au Summer Split en étant là dans 70 % des phases de draft. Il est un peu en dessous sur les derniers patchs, notamment parce qu'il a reçu des nerfs sur le 8.14 (CD de son ulti) et le 8.16 (moins de PV et d'armure). Pour autant, au Summer, il a un excellent winrate proche de 54 % (sur plus de 500 parties). Parmi les bons élèves, on peut citer Ming (RNG) qui l'a joué à 12 reprises ou CorreJJ (Gen.G) qui l'a joué à 14 reprises, tous deux avec des winrates proches de 65 %.

 

Une mobilité à toute épreuve

 

Une des meilleures engages du jeu : Avec son ultimate, Rakan peut gagner à lui tout seul un teamfight en charmant l'ensemble des cibles, ou au moins les cibles prioritaires. Surtout, il est très difficile de rester hors de portée de ce champion puisqu'il possède un grand rayon d'action avec une forte mobilité (bonus en vitesse de déplacement, dash, flash). 

 

Une bonne survivabilité : Rakan fonce tête baissée mais ce n'est pas un tank. Pour autant, il a de bons moyens pour survivre. En effet, après avoir engagé, il peut idéalement s'enfuir en dashant sur un de ses alliés avec  Valse guerrière. En phase de lane, il dispose en plus d'un bouclier et d'un peu de regénération.

 

Un burst indirect : Rakan est aussi un des champions qui bénéficient le plus de la Zeke's Convergence Convergence de Zeke, ce qui offre un slow de zone mais surtout un court boost de dégâts pour son ADC. Si ce n'est pas le support le plus utilitaire du jeu, c'est suffisant pour assister efficacement un hyper carry.

 

Ses faiblesses ? Rakan est peut-être un peu plus fragile que les autres supports de la métagame. Il compense pas son agilité, mais il ne peut pas servir efficacement de frontline. 

 

 

 

 Tahm Kench, un appétit partagé de tous

En chiffres : Tahm Kench est le support qui a été le plus pick lors de ce Summer 2018. Dans les derniers patchs, il tourne autour d'un taux de présence de 80 %. Sur le 8.17, il a surtout 70 % de winrate ! Et pourtant, le patch 8.16 lui a apporté quelques nerfs (temps sur sa dévoration, durée de son ralentissement...). Tahm Kench n'en reste pas moins un support très populaire. Pour ne citer qu'eux, lors du dernier split, c'était le support le plus joué par Meiko (EDG), K (MAD Team), CoreJJ (Gen.G), SnowFlower (SuperMassive), Wadid (G2), Vivid (Detonation FocusMe) ou Ming (RNG). La liste étant sûrement encore plus longue, il serait presque plus instructif de se demander qui ne va jouer Tahm Kench parmi les supports.

 

La protection ultime ?

 

Une dévoration salvatrice : lorsque Tahm Kench dévore un membre de son équipe, il met celui-ci en sécurité dans son estomac. C'est la meilleure protection qui existe pour corriger les fautes de placement d'un de ses alliés, lui sauver la vie ou lui économiser un flash. C'est extremement efficace contre les assassins ou des compétences ciblées comme l'ultimate de Syndra.

 

Un tank extrêmement gênant : avec sa  Peau épaisse, ce support possède potentiellement deux barres de vie. Il est donc difficile à tuer. De plus, comme il possède la capacité de sauver un de ses alliés, cela force un peu l'équipe adverse à le focus lui plutôt que les autres. Enfin, parce qu'il possède plusieurs type de CC et qu'il peut aussi avaler un ennemi pour le recracher plus loin, il ne peut pas non plus être totalement ignoré en teamfight.

 

Un ultimate pour roam : il ne peut amener qu'un allié avec lui, mais cela peut être suffisant pour surprendre l'équipe adverse. Tahm Kench est un bon champion pour roam sur la carte et appuyer efficacement l'ensemble de son équipe. 

 

Ses faiblesses ? Tahm Kench peut avoir des match-up défavorables en lane contre des supports qui attaquent à distance. C'est d'autant plus vrai que sur le patch 8.19 - celui des Worlds -, il a vu sa vie de base diminuer. Il ne possède pas de gap closer, si ce n'est son ultimate. Il risque donc de se faire kite à l'infini avant de pouvoir appliquer les trois charges de son passif. Enfin, mal utilisée, la dévoration peut gêner son propre allié. 

 

 

Et aussi...

 

 Braum

Braum a été le 3ème support le plus pick lors du Summer Split. C'est un tank comme Alistar ou Tahm Kench, mais en raison d'un winrate négatif sur le patch 8.17, il souffre un peu de la comparaison avec ses compères. Pour autant, il mérite sa place dans notre liste des champions à surveiller. Il est notamment populaire aux LCS puisque pour Zeyzal (Cloud9), Aphromoo (100 Thieves) ou Jactroll (Vitality), c'est le champion le plus joué lors du dernier segment. On devrait donc revoir ce pick de confort aux Worlds vu que les joueurs précédemment cités se sont qualifiés pour la compétition. Il reste un champion très solide qui, avec son bouclier, peut bloquer une bonne partie des dégâts. En teamfight, il reste également un des champions les plus utiles avec son passif pouvant s'appliquer à des cibles mutiples et un ultimate très efficace pour disengage ou engage à l'occasion.

 

 Morgana

Morgana a été jouée 4 fois sur le patch 8.17 pour 4 victoires. Très présente durant le Summer Split, elle est devenue moins populaire depuis le patch 8.15 qui a notamment nerfé son bouclier. Pour autant, certains joueurs  comme Olleh ou Wadid n'ont pas hésité à la jouer dans la dernière ligne droite pour se qualifier aux Worlds. Elle possède notamment un plutôt bon match-up face aux tanks de la méta parce qu'elle attaque à distance et bloque tous les contrôles de foules à l'aide de son Bouclier noir. En phase de lane, elle a aussi un très bon 2v2 avec des gros dégâts de base, une cage qui dure une éternité et un ultimate pour chain cc sa cible. Morgana n'est pas une vraie frontline mais peut tout de même engager un teamfight avec son ultimate et temporiser à l'aide d'un Zhonya.