Osen : Il y a-t-il une raison de posséder les droits de propriété intellectuelle et ceux des créations dérivées ?

Paul Sams : Nous avons parlé des 60% après avoir vu un autre article. La Corée du Sud ne rapporte que 5% des ventes mondiales. Je pense que, vous avez besoin de la permission du détenteur des droits de propriété intellectuelle, au regard des lois internationales de propriété intellectuelle. Blizzard possède les droits de propriété intellectuelle. Les négociations ont abouti avec GomTV. Pour ce qui est des créations dérivées, GomTV est impliqué dans les discussions pour cela en tant que partenaire de la licence. Pour ce qui est de « Blizzard demande 50% de la propriété des créations dérivées », je ne peux vous le confirmer étant donné que je ne suis pas celui qui est impliqué dans ce conflit, de plus il y a des clauses de confidentialité. Mais, je pense que si des créations dérivées sont diffusées, il doit y avoir des contrats et des négociations en premier lieu, étant donné qu’il y a une commercialisation de celles-ci. Pour ce qui est des créations dérivées de joueurs professionnels, il faut penser à leur image et à leur marchandisation quand ils participent aux ligues et aux équipes. Je pense que c’est a définir avec eux dans leur contrat.

 

Osen : Quel est le sens de ceci en tant que détenteur des droits de propriété intellectuelle

Paul Sams : Tout d’abord, GomTV est notre partenaire exclusif pour StarCraft I et StarCraft II en Corée. Du fait que MBCGame et OnGameNet aient refusé de signer le contrat de licence des droits de propriété intellectuelle, ils violent nos droits de propriété intellectuelle. Ce n’est pas bien de leur part de diffuser alors que les négociations sont toujours en cours. Donc je pense que nos droits de propriété intellectuelle sont violées par certains diffuseurs.

 

Osen : Pourquoi ne pas avoir demandé une injonction pour stopper la diffusion ? [NdL : Blizzard-GomTV auraient pu demander une simple injonction de stopper la diffusion par la justice Coréenne, procédure beaucoup plus rapide qu’un procès, mais qui aurait pu rendre Blizzard très impopulaire du fait de l’interruption de la ProLeague en cours.] 

Paul Sams : Blizzard et GomTV ont toujours participé aux négociations de bonne foi. Toute autre entreprise dans notre situation n’aurait jamais eu la patience que nous avons eu. Nous reconnaissons toujours que la Corée du Sud est un marché important. Mais maintenant, il n’y a pas d’autre réponse qu’une plainte. Si nous avions voulu vraiment régler ce problème rapidement, nous aurions demandé une injonction. Pour diffuser, je pense qu’une licence correcte est requise. Nous avons donc porté plainte sur la base d’une violation de la propriété intellectuelle sans demander d’injonction en premier lieu.

 

Osen : Il semble pourtant que ce ne soit qu’une perte de temps de débattre si une injonction n’est pas demandée.

Paul Sams : Nous n’avons pas décidé si nous voulions le faire. Les négociations continuent avec  GomTV, nous déciderons de cela une fois que nous aurons vu comment les négociations se passent. Nous verrons cela définitivement à travers la plainte pour violation des droits de propriété intellectuelle. Je sais que les chaines de télévision continuent de diffuser, mais j’espère que GomTV pourra enfin conclure avec succès les négociations avec elles. Nous aiderons aussi les médiateurs dans cette négociation. Il y a des rumeurs selon lesquelles StarCraft I pourrait ne plus être autorisé à être diffusé, mais nous espérons que ce ne sera pas le cas. J’adore personnellement StarCraft I. Tant qu’il y a le jeu et ses fans, cela continuera.

 

Osen : Vous avez parlé récemment des droits des joueurs. Mais justement les ligues StarCraft II semblent offrir moins de droits aux joueurs que les ligues StarCraft I. [NdL : Il n’y a pas pour l’instant de structure encadrant, protégeant et salariant les joueurs et les équipes comme la KeSPA le faisait sur le premier opus. Les contrats des joueurs StarCraft II sont souvent perçus comme un retour en arrière au niveau de leurs droits.]

Paul Sams : Pour ce qui est des droits des joueurs, nous avons besoin en premier lieu de liberté. Les joueurs de la KeSPA ne peuvent pas participer actuellement à d’autres ligues du fait de leur contrat. Nous pensons que nous pouvons donner aux joueurs professionnels la chance de choisir librement. [NdL : Pour l’instant avec une seule ligue SC II et aucune ligue SC I légale le choix est réduit…] Si les joueurs professionnels le souhaitent ils devraient pouvoir participer à d’autres ligues. Dans le passé, la KeSPA n’a pas donné de liberté aux joueurs. Actuellement, si les joueurs professionnels le souhaitent, ils peuvent revenir à StarCraft I après avoir joué à StarCraft II. Les joueurs professionnels ont besoin d’avoir la liberté de choisir ce à quoi ils veulent jouer.

Nous pouvons aussi voir ce qu’il se passe lorsque Blizzard ne participe pas en tant que partenaire lorsque le sport électronique utilise les jeux de Blizzard. J’ai vu le scandale des matchs truqués, et j’ai aussi vu de quelle manière Lee Yun-Yeol (NaDa) a eu son historique et ses hauts-faits supprimés simplement parce qu’il a choisi de jouer à un jeu auquel il voulait jouer. C’est évidemment injuste. C’est pourquoi nous essayons vraiment de protéger nos droits de propriété intellectuelle. Nous voulons la croissance du sport électronique et des joueurs professionnels via des méthodes saines.

Osen : Il se dit que Blizzard veut au moins 450 000€ du marché Coréen. Est-ce vrai ? Et pourquoi ce problème de droits de propriété intellectuelle n’existe qu’en Corée du Sud ?

Paul Sams : Les frais de licence sont là pour dire que si vous voulez utiliser notre contenu, vous devez être capable de produire du contenu de haute qualité. Lorsque le problème lié aux droits de propriété intellectuelle sera réglé, les frais pourront être ajustés si nécessaire. GomTV semble avoir demandé un montant juste également. MBCGame et OGN ignorent tous les deux nos droits de propriété intellectuelle et ne participent pas correctement aux négociations. Ce n’est pas pour les profits, mais pour protéger nos droits de propriété intellectuelle. Pour faire tourner un commerce, il est important, en tant que détenteur de la propriété intellectuelle, de protéger nos droits de propriété intellectuelle.

Sur tous les marchés, dont la Corée du Sud, il faut demander les droits pour utiliser notre contenu. Bien sûr, nous ne pouvons pas dire exactement combien ils ont du payer, mais d’autres marchés paient également. La Chine et Taiwan sont venus en premier pour obtenir la licence nécessaire. Nous finaliserons ensuite la licence pour la diffusion également. Il n’est pas vrai de dire que la situation est différente en Chine. Elle est la même partout y compris en Europe.

 

Osen : Est-ce que les joueurs professionnels en tireront des bénéfices particuliers ?

Paul Sams : En premier lieu, GomTV organise la GSL, ils font de leur mieux pour leur donner l’environnement le plus optimal possible. Nous pensons que la passion que GomTV montre est une réponse suffisante pour les joueurs. Il n’y a que quelques mois que la GSL a démarré. Nous n’avons pas la base que StarCraft I a, mais nous sommes sûrs que la GSL peut fournir le même type d’environnement que StarCraft I possède. Nous avons fait de notre mieux ces trois dernières années pour trouver un arrangement. Nous avions également pensé aux compensations pour les joueurs.

GomTV annoncera les plans de la GSL en 2011. Il y aura des compensations pour les joueurs professionnels. Nous les aiderons à trouver une chance d’obtenir des partenariats privés. C’est un exemple de ce que GomTV fait pour les joueurs. La plupart des joueurs essaient de trouver une équipe, nous les aiderons au contraire à trouver un sponsor personnel.