Lors de la conférence de presse, Paul Sams a tout d’abord essayé de désamorcer l’argument qu’il trouve simpliste selon lequel Blizzard, qui obtient déjà des profits mirobolants par la vente de StarCraft, demande aussi les droits de propriété intellectuelle pour le sport électronique.

 

« Je suis venu en Corée du Sud pour parler du problème lié aux droits de propriété intellectuelle de StarCraft. Je veux clarifier toutes les incompréhensions au regard de Blizzard et des droits de Propriété intellectuelle.  J’ai lu dans un article que les ventes Coréennes comptent pour 60% des profits de Blizzard. Nous voyons la Corée du Sud comme un marché important, mais les profits gagnés ne sont pas si grands que çà en comparaison des recettes mondiales. Ces trois dernières années, Blizzard Corée n’a rapporté que 5% des ventes mondiales, et c’est moins que les profits faits par les entreprises Coréennes comme HanGame, NCSoft, Nexon, NeoWiz, CJInternet et d’autres entreprises de jeu en ligne Coréenne. »


« La Corée du Sud est toujours un marché important pour Blizzard, et nous écouterons ce que les utilisateurs Coréens ont à dire. J’ai également beaucoup de souvenirs très spéciaux en Corée du Sud, nous avons environ 300 employés dans notre division Coréenne, et nous sommes la seule entreprise de jeux vidéos étrangère qui a autant participé à la GStar [NdL : Le salon du jeu vidéo Coréen]. Blizzard ne voit pas le sport électronique comme une source de profits. La raison pour laquelle nous sommes en négociation avec les chaines de jeu vidéo pour la licence est d’obtenir une reconnaissance de nos droits de propriété intellectuelle, pas d’obtenir des profits. »


Même si personne en Corée ne doute de cela directement, au contraire de GomTV pour lequel les droits de diffusion représenteraient une somme énorme, certains soupçonnent par contre Blizzard de vouloir forcer la main à une transition complète vers StarCraft II dont les ventes ne sont pas aussi bonnes qu’attendues au pays du matin calme.

 

« Je crois que la Corée du Sud est un pays où les droits de propriété des développeurs sont considérés comme importants. Il y a une raison pour laquelle le G20 à eu lieu à Séoul. Il est très important que les droits du possesseur originel de la propriété intellectuelle soient protégés. Je sais également très bien à quel point la Corée du Sud est stricte avec les problèmes liés à la propriété intellectuelle. C’est pourquoi les Etats-Unis ont retiré la Corée du Sud de la liste des pays violant la propriété intellectuelle. Comme vous pouvez le voir, je crois que la propriété Intellectuelle est un problème très important ».

 

Des propos qui peuvent prêter à sourire quand on sait comment fonctionne l’industrie Coréenne qui a élevé, avant la Chine et 50 ans après le Japon, la copie au rang d’un art.

 

« Des petits frais de diffusions et la reconnaissance des droits de propriété intellectuelle sont  la base dont nous avons besoin pour fournir des spectacles de grande qualité aux fans et aux joueurs de sport électronique. Je sais que la KeSPA demandait 1,12 millions d’euros de frais de diffusions sur trois ans pour la diffusion de la Proleague en 2007. Ils n’ont pas les droits de faire cela. De plus, les frais de diffusion que la KeSPA veut sont cinq fois plus que ce que GomTV demande à la KeSPA de payer. De plus, ces frais n’impacteraient en rien nos profits, que vous pouvez trouver facilement en cherchant nos documents financiers. »

 

Paul Sams oublie ici de préciser que les sommes versées à la KeSPA étaient ensuite réinvesties dans la production et l’organisation des compétitions, ce qui ne serait pas le cas en cas d’accord avec GomTV. Sur les profits en effet ceux de Blizzard sont de plus de 300 millions d’Euros l’année dernière, ce ne sont probablement pas les actionnaires de Blizzard qui font pression sur le dossier Coréen.

 

« Blizzard a investi une somme d’argent considérable pour développer StarCraft. Essayer de mettre ce dernier dans le domaine public détruit complètement les droits de propriété intellectuelle du développeur, et réduira certainement le montant des investissements pour les développements futurs. Nous considérons aussi le fait de porter plainte contre la KeSPA en plus des chaines de télévision. Nous espérons que nous pourrons finaliser les négociations, mais nous discutons avec nos avocats au cas où les négociations échoueraient. Nous ne pouvons rien dire sur ce qui se passe dans les négociations à cause des clauses de confidentialité. GomTV négocie toujours avec les chaines de télévision. Il n’y a qu’en Corée du Sud où nos droits de propriétés ne sont pas reconnus et protégés. »

 

Il est utile de préciser ici que le cas ne se pose qu’en Corée puisqu’il n’y a que dans ce pays qu’il existe des compétitions diffusées par des chaines de télévision et un circuit professionnel.