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OH MY GOD !

 

 

Voici quel était mon sentiment en regardant TLO, dernièrement. L'Homme est de retour, et il a faim de victoire.

Compliqué parcours que celui de TLO. Arrivé sur la bêta en tant que Terran, puis Zerg, puis à nouveau Terran, puis enfin Zerg, TLO a toujours été considéré comme un joueur très créatif, et sa capacité à innover n'a d'égal que sa sympathie (sa barbe a même un fan club sur TeamLiquid, c'est dire).

 

Exemple de stabilité, TLO est chez Team Liquid depuis le 29 mars 2010, et a participé à énormément de compétitions. Son palmarès n'est certes pas très fourni, il n'a d'ailleurs jamais gagné de tournoi majeur, mais il a souvent fait parti de l'arbre final et ses capacités sont reconnues par tous. Sa période de vide, dûe entre autres à un double syndrome du canal carpien, semble tirer à sa fin. TLO s'entraine dur, ne tiens rigueur à personne et prend toujours du plaisir en jouant : il est bien, ce bonhomme. Mais pourquoi on parle de lui, s'il ne gagne rien ? Parce qu'il est revenu au top après une longue traversée du désert, voilà pourquoi.

 

TLO, ce n'est pas seulement un joueur charismatique. Son absence quasi-totale de résultats ne reflète pas du tout son investissement : streameur régulier (connu pour ses musiques épiques), travailleur acharné, TLO a vécu en Corée pendant un certain temps, d'abord pour la GSL puis pour s'entrainer avec Jinro (avant que celui-ci ne se retire). Il aime le jeu, et il travaille dur pour que ça se voit.

 

 

Le retour du guerrier

 

Alors, pourquoi fais-je un article en mode fanboy, ce soir, alors que j'ai mieux à faire ? Parce que la performance de TLO lors de ce deuxième tour de la Premier League des WCS Europe vaut bien ça. Et même plus.

 

Tout commence lors de la DreamHack Stockholm, en avril dernier. TLO est au fond, comme depuis un moment déjà : il ne fait plus rien de notable depuis plusieurs mois, et a fait des IEM catastrophiques où il termine dernier de son groupe, au demeurant assez relevé, il faut le reconnaitre. Réduit à son statut de figurant, TLO n'impressionne pas. C'est triste, mais il ne lâche pas l'affaire. Et lors de la DreamHack Open Stockholm, c'est la surprise : TLO sort de son groupe lors de la deuxième phase, derrière Xlord mais devant JYP et Protosser. Lors de la troisième phase, il bat ForGG, SaSe et Nerchio, met 6 parties aux 3 joueurs et n'en perd qu'une : il arrive dans le bracket final. C'est la surprise générale, et le fait qu'il perde instantanément contre NaNiwa, finaliste, n'y change pas grand chose.

 

Le public est conquis

 

Les WCS : Frodon contre le Mordor

 

Bon, ne nous voilons pas la face. Autant on était contents de voir TLO invité aux WCS, autant c'était pas gagné. Mais il ne s'est pas démonté, et il a eu raison.

Lors de la première phase de groupe, TLO a posé les bases : 2-1 contre Kas, pourtant très en forme, et 2-0 contre NaNiwa, finaliste de la dernière DreamHack manifestement revenu à un excellent niveau : voilà, le patron c'est lui, il a faim, tout est dit.

 

Les groupes du second tour sont tirés : Strelok / MMA / ForGG dans son groupe, trois terrans, c'est cadeau. Quand on connait l'état du TvZ actuel, il y a de quoi trembler pour l'allemand. Mais encore une fois, pas besoin d'avoir peur.

TLO commence par 2-1 ForGG, pourtant ultra favori : première game douloureuse pour l'allemand qui prend une grosse agression très rapide, à laquelle il ne s'attendait pas et qui le vainct sans grande surprise. 0-1, c'est mal barré.

Mais la second partie est toute autre : TLO pose rapidement ses bases, tiens très bien l'agression et contient le Terran, qui ne parvient jamais à prendre B3. TLO gère parfaitement ses mutalisks et ses banelings, et finit par faire une transition sur BroodLords : GG de la part du Coréen.

C'est l'heure de la troisième partie. Tout le monde y croit ! Et c'est l'heure du bash : sur Neo Planet S, ForGG tente une agression continue à base de hellions (qu'il affectionne), de marines et de médivacs. Mais la défense de TLO avec ses mutalisks et ses zerglings est parfaite, et ForGG n'arrive pas à infliger des dégats. Parallèlement, le coréen perd sa B3 et se fait repousser de plus en plus près de sa base. Finalement, la masse de TLO aura raison de son adversaire : 2-1, score final. L'allemand remporte ce premier BO3.

 

Strelok, pas serein pour deux sous

 

Une fois que Strelok a eu battu MMA (sur un sec 2-0), il pouvait aller affronter TLO pour la première place du groupe et donc le premier slot en bracket final. Sur la première partie (sur Star Station), l'univers n'a plus de sens, le TvZ tel que défini en Corée n'existe plus et tout est sens dessus dessous : après avoir fait des mutalisks (ce qui n'a rien d'exceptionnel, je vous l'accorde) qui ont infligé beaucoup de dégâts à un Terran qui tente de partir sur méch, TLO effectue une transition DROP SWARMHOST dans la base de l'ukrainien qui n'en revient pas lui-même. Beaucoup de dégats sont infligés, et TLO force un lift de la B3 alors qu'il possède lui-même 5 bases. Il effectue alors une transition BroodLord à 17 minutes de jeu, quand bien même il était partie mutalisks et swarmhosts, des unités très chères en gaz. Malmené, Strelok n'a pas d'anti-air et doit GG. 1-0.

La seconde partie (sur Newkirk) est plus ou moins identique : Strelok tente une nouvelle fois de partir mech, et TLO sors une nouvelle fois des mutalisks et des swarms hosts pour tenter de grignoter les bases de son adversaire. La transition muta ne se fait pas attendre, et malgré une tentative de trade base de la part du Terran, TLO a trop et joue trop bien ce soir pour pouvoir être inquiété : 2-0, score final. L'allemand a bien mérité sa place dans le bracket.

 

TLO au top : pour combien de temps ?

 

Bien sûr, en tant que fan du joueur, j'ai envie de sauter, de hurler, de crier ma joie au monde. Mais il ne faut pas se mentir : la suite va être compliquée. Déjà, le bracket en lui-même : ne resteront que les meilleurs. Et si des pointures sont présentes (Mvp, Lucifron, Stephano, NaNiwa pour ne citer qu'eux) et qu'on ne sait pas encore qui sera qualifié, TLO peut continuer à créer la surprise, tant parce que ses BO sont originaux que parce que ses adversaires ne le connaissent pas forcément très bien. Il a donc une carte à jouer.

Cependant, cette carte sera temporaire : l'arrivée de joueurs tels que MC, finale ou encore TAILS peut lui couter très cher. En effet, les coréens sont connus pour limer les stratégies de leurs adversaires redoutés jusqu'a ce qu'il n'ait plus aucun secret pour eux. Dès lors, plus d'effet de surprise. Sans parler du fait que ces joueurs ont des mécaniques très rodées, et sont très solides sur la durée. TLO a-t-il les épaules pour encaisser pareille pression ? Peut être. Mais MC aussi, et ce n'est pas le seul. A voir, donc.

 

 

En résumé

 

TLO est de retour, avec ses stratégies stratosphériques, son sourire jusqu'aux oreilles et sa barbe. A l'heure où tout le monde se tire dans les pattes pour une place au soleil dans les WCS, un peu de bonne humeur est toujours la bienvenue. Mais le fait qu'il puisse maintenir une performance sur la durée est incertain, surtout au vu de l'arrivée des poids lourds de la scène européenne et internationale. Qu'à cela ne tienne, on aime voir TLO gagner, et même s'il ne finit pas premier, on lui pardonne toujours. Parce qu'un joueur de ce tempérament est bien trop rare pour être détesté.