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Le circuit de la Rainbow Six Pro League est-il trop fermé ?

 

La fin de la troisième et dernière saison de Rainbow Pro League de cette seconde année esportive pointe le bout de son nez et il est temps pour la rédaction d'aborder une nouvelle question quant au championnat mondial d'Ubisoft : le circuit officiel de la Pro League est-il trop fermé ?

 

Un format relativement élitiste

 

Le premier point que nous allons approcher porte sur la facette élitiste de la Pro League. En effet, l’un des problèmes montrés du doigt par bon nombre de joueurs et de spectateurs réside dans le fait qu'il n'y a pas de rotation quant aux équipes mises en valeur par la Pro League et qu'il y ait une certaine redondance dans les affiches du championnat.

 

De plus, celui-ci est d'autant plus élitiste que la marge de manœuvre est infime et qu'une élimination en deux défaites est bien trop rapide et cruelle pour des équipes en difficulté sur une rencontre. Il ne laisse également pas de droit à l'erreur aux escouades en lice, une défaite étant presque éliminatoire du championnat. Par ailleurs, une incohérence persiste dans les résultats des différentes formations au regard du format et des arbres. Une équipe X pourrait se voir l'accès aux phases finales de la Pro League ou au tournoi de promotion depuis la Challenger League raflé par une équipe Y ayant plus de défaites, et donc moins de victoires, mais étant plus performante à l'instant T.

 

 

 

Un circuit trop fermé et inaccessible à certaines équipes

 

Rentrons désormais dans le vif du sujet avec une des principales problématiques de ce format de la Pro League : un circuit trop fermé et inaccessible à de nombreuses équipes. Un système qui, comme précisé précédemment, met trop en avant certaines équipes par rapport à d'autres. Il semble que les roulements soient trop faibles entre les formations, aussi bien en Pro League qu'en Challenger League et que certaines soient presque garanties de rester dans le circuit compétitif alors que les tournois qualificatifs ne sont pas assez nombreux pour assurer une juste rotation dans les équipes en lice, et une accessibilité raisonnable aux deux championnats.

 

A l'heure actuelle, le seul moyen d'accéder à la Challenger League est de remporter l'un des deux tournois qualificatifs à la Challenger League, tournois rudement pointés du doigt pour leur format : des rencontres en BO1 et un arbre à élimination directe.

 

 

Le format du Year Two décrié à de nombreuses reprises

 

En place depuis trois saisons désormais, ce qui était alors le nouveau format de la Rainbow Six Pro League a pu être considéré par les joueurs comme les spectateurs, qui ont pu s'en forger un avis relativement mitigé en général. En effet, ce format reste tout d'abord compliqué à suivre et à comprendre pour les spectateurs, notamment pour les néo-viewers et entrave en quelque sorte l'engouement autour du championnat sur les streams.

 

La fin de la Saison 3 approche à grands pas et est accompagnée de moult désillusions et incompréhensions exprimées par les joueurs quant au format actuel de la Pro League. Après son élimination du championnat nord-américain, LaXInG, capitaine de la Team Elevate s'est exprimé à propos du format de celui-ci et a mis en valeur le fait que deux défaites soient éliminatoires est, de son point de vue, "stupide" au regard de leurs performances cette saison. Il s'est aussi arrêté sur l'illogisme des victoires moins impactantes que les défaites, et que les équipes en provenance du Loser Bracket combattent à armes égales celles du Winner Bracket aux Playoffs.

 

Pour citer un cas concret, Rogue, escouade phare de la Pro League NA s'est vue privée de phases finales suite à un non match après une impressionnante phase de groupes par des 1nFamy, bien que surprenants cette saison, ayant fait un passage par le Loser Bracket de leur poule.

 

Il en est de même pour Vitality, qui auraient pu se voir hors course pour la Pro League à la suite d'une contre-performance en Playoffs de la Challenger League précédée par une phase de groupes parfaitement maîtrisée. Alors que le vainqueur du championnat secondaire devait être directement qualifié pour la Pro League suite à la disqualification de beGenius, les Français se sont vus attribués une seconde chance et la petite finale de la Challenger League aura tout de même son importance pour le tournoi de promotion à l'élite européenne.

 

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Même constat pour le Six Invitational

 

Enfin, le Six Invitational 2018 est la prochaine échéance pour le circuit officiel d'Ubisoft et le championnat du monde reflète particulièrement le manque d'accessibilité de la scène et la mise en valeur d'un nombre trop restreint d'équipes. En effet, alors que sept slots sont réservés aux équipes en lice en Pro League (trois pour les vainqueurs des Playoffs mondiaux et quatre pour les vainqueurs des Playoffs régionaux) et que les slots Wild Cards (au nombre de quatre) seront très certainement comblés par des équipes du championnat mondial, il reste seulement cinq slots officiellement ouverts aux équipes hors circuit, bien que les équipes de Pro League puissent s'en accaparer : un donné par un vote communautaire et quatre pour l'Open Qualifier des régions EU, NA, LATAM et APAC. In fine, aucune équipe en dehors du circuit de la Rainbow Six Pro League n'est assurée de qualification pour les championnats du monde, et leurs chances d'y prendre part sont très minces.

 

La fin du dernier segment de la saison est imminente et les actionnaires du championnat mondial ont d'ores et déjà annoncé qu'ils corrigeront le tir pour le Year 3, le format de la troisième saison du Year 2 n'ayant pu être changé suite à sa durée trop réduite. Nul doute que la communauté et notamment les joueurs seront écoutés et sondés pour faire partie intégrante de la mise au jour d'un nouveau format pour l'année prochaine. L'hypothèse du retour d'un vrai championnat est la plus probable, même si ce format devra être quelque peu remodelé, par exemple avec davantage de jours de matchs dans la semaine, ou encore une prime à la victoire maintenant une compétitivité pour toutes les équipes, même celles du bas de tableau.