Vous ne le savez certainement pas, Alex "Steel" Panov est un joueur australien qui s'était fait pincer après avoir triché lors d'un tournoi organisé par l'équipementier Razer en Australie. Enfin plutôt que de se faire avoir par des administrateurs comme certains, ce dernier avait fini par avouer ce qui avait automatiquement entrainé un bannissement de trois ans (ramené par la suite à un an et demi) pour lui de toutes les compétitions en ligne mais également LANs australiennes. L'annonce officielle de la sanction avait eu lieu le 14 janvier sur le portail de l'ESAU, la ligue principale qui s'occupe d'organiser des événements au pays des Wallabies. Aujourd'hui, tandis qu'il ne lui reste plus que quelques semaines à tenir, le joueur a accepté de répondre aux questions du site d'actualité Dicevip. Nous en avons donc profité pour analyser le résumé de l'histoire d'un tricheur qui a accepté - chose assez rare de nos jours - de revenir sur cette période sombre de sa carrière.

 

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Steel (à genou) lors des qualifications australiennes pour les World Cyber Games 2008

 

Alex est reconnu en Australie comme étant l'un des meilleurs joueurs, il a d'ailleurs fait partie de l'écurie des Immunity que nous connaissons bien ici car l'un des anciens *aAa* a également évolué dans cette formation, il s'agit bien entendu de Stephenson "ferg" Fergus actuellement retraité pour raisons scolaires. En octobre 2009, Steel et son équipe (les ENCORE) sèment le trouble dans la scène nationale car il y a de gros doutes sur leurs performances hors normes lors d'un tournoi organisé par Razer en collaboration avec l'ESAU. Il avouera par la suite qu'il avait triché afin de l'emporter - ce qui arrivera d'ailleurs - mais n'aura jamais vraiment de remords. Pourtant lorsque la sanction tombe, il se retrouve privé de toutes compétitions pendant une durée de trois ans, ce délai sera ramené à un an et demi après que le joueur ait vraisemblablement eu un bon comportement avec ses bourreaux, tout en sachant que s'il avait remboursé les lots qu'il avait remporté en trichant, sa sanction aurait été ramenée à une seule année. A noter également que la décision finale concernant sa punition a été prise par une commission composée de membres de son club, de l'ESAU mais également de CBN Media (une organisation qui gère les World Cyber Games là-bas). Depuis ce jour là, nous n'avions pas eu de nouvelles de son côté mais maintenant qu'il va redevenir « libre », il a forcément attiré l'attention des médias sur son avenir mais surtout pour obtenir son ressenti concernant cette longue période de bannissement. D'ailleurs, à la question : « est-ce que tu regrettes ce que tu as fait ? », la réponse du joueur est sans équivoque :

 

Le temps est finalement venu et je suis impatient de pouvoir à nouveau crier en LAN. Tout ce que je peux dire c'est que tricher, en règle générale, c'est clairement sale. Je ne pense pas que trois ans de bannissement soit quelque chose de juste, mais je ne pourrais pas non plus dire quelle sanction j'aurais mérité donc bon ... Une fois que la sanction a été confirmée par l'ESAU, ils se sont assurés que je ne puisse plus jouer de tournois pendant 18 mois. Pourtant j'ai pu disputer les qualifications pour les WCG car tout simplement, les administrateurs de l'ESAU ne savaient pas qui pouvait ou ne pouvait pas les jouer. Je pense qu'ils ne sont responsables que de ce qui se passe dans leurs différents tournois et comme les WCG sont gérés par d'autres personnes, j'ai pu passer au travers. Quoi qu'il en soit je ne me suis jamais caché lorsque j'ai joué ce tournoi.

 

Steel a donc pu passer à travers les mailles du filet mais c'est également ce qu'il se passe en France lorsque l'Electronic Sports League coince un joueur en train de tricher lors d'un de ses tournois. Rien n'empêche ce dernier de participer à des compétitions sur ClanBase, à se rendre en LAN ou bien encore à se lancer dans les qualifications pour les World Cyber Games. Toutefois nous pouvons noter une chose qui nous différencie de plusieurs nations maintenant, le fait que les Masters Français du Jeu Vidéo soient affiliés aux World Cyber Games français mais également à la DreamHack pourrait entrainer une réaction en chaîne en cas de triche avérée lors d'un tournoi organisé par les MFJV. Il ne manque plus que l'ESL dans la boucle pour que le tricheur soit définitivement exclu des plus grands événements nationaux, ce qui le contraindrait certainement à mettre sa carrière en pause pendant toute la durée de la sanction. Utopie ? Peut-être pas tant que ça car les différents acteurs du sport électronique en France discutent de plus en plus ensemble et on ne peut pas exclure qu'un jour, une telle avancée débarque dans notre paysage. En attendant que cela arrive, le système actuel, plutôt perméable, a encore de beaux jours devant lui.