Un vrai cut round a eu lieu à Cambrai

Ça faisait longtemps tiens qu'on avait pas eu le droit à un article dans la presse nous présentant, encore une fois, un cas de débilité profonde lié aux jeux vidéo. Pour changer c'est encore Counter-Strike qui se trouve au cœur de cette affaire puisque le début de « l'embrouille » a eu lieu sur notre jeu favori. Petite mise en situation, on se trouve à Cambrai dans le nord de la France et Julien joue à CS avec Mickaël et un troisième luron dont le prénom n'a pas été communiqué. Dans ce match de haute volée sans enjeu, les trois joueurs réalisent un cut round. Ce moment capital de leur partie va se solder par une victoire écrasante de Mickaël, tellement énorme ce qu'il vient de réaliser - un simple coup de cut - qu'il décide de faire partager sa joie en say team en déclarant ces trois mots magiques : « Fils de p... ! »

 

 

Julien vit mal l'affront qui lui a été fait ce soir là et il décide de ruminer pendant de longs mois une vengeance à la hauteur de l'insulte de son camarade de jeu et quoi de mieux que de préméditer une tentative de meurtre franchement ? C'est donc au mois de mai 2010 (soit sept mois après l'histoire) qu'il choisit de passer à l'acte. Il décide d'ailleurs de se venger en se munissant de la fameuse arme avec laquelle il n'était pas parvenu à venir à bout de son adversaire en novembre : le couteau. Il avait tout préparé pour arriver à son but car The Snake (son pseudo sur CS) tel un serpent est parvenu - en se faufilant et en trémoussant sa queue - à retrouver la trace de ce foutu Mickaël qui ose utiliser des mots aussi grossiers sur la toile.

La rencontre sera rapide et expéditive, un coup dans la glotte qui ne passera qu'à quelques millimètres de la carotide. Le Headshot au cut était presque parfait mais malheureusement pour lui sa victime survivra à ses blessures et Julien sera quant à lui interpellé assez rapidement. Il aura d'ailleurs ces mots lors de sa garde à vue qui en disent long sur le personnage : « Je veux le voir raide à terre. » Pas de regrets ou de remords, The Snake est même déçu de ne pas être parvenu à coucher définitivement son concurrent. Face à cela, la justice décide de tenter d'apporter des réponses aux interrogations du jeune homme et quoi de mieux qu'un petit séjour à l'ombre afin de murir un peu ses idées. L'avocate de Mickaël lui lâchera tout de même cette belle phrase à méditer pendant son séjour en prison : « Vous êtes un danger public. J'ai peur de la réaction disproportionnée que vous aurez, la prochaine fois qu'une personne aura le malheur de vous jeter un regard. »

Julien était déjà connu des services de police et était d'ailleurs sous le coup d'une période de sursis, il passera donc deux ans et un mois sous le soleil des barreaux, à quoi s'ajoute six mois de sursis supplémentaires et l'obligation de suivre un traitement psychiatriques tout en aillant des soins psychologiques. Inutile de préciser qu'il est également désormais interdit pour lui d'entrer en contact avec Mickaël qui devrait quant à lui se détendre légèrement sur les serveurs maintenant, s'il décide de reprendre CS un jour.

Encore une belle petite histoire donc où les médias se sont empressés de faire le lien entre Counter-Strike et la tentative de meurtre. Par contre le fait que Julien était déjà reconnu comme étant dérangé mentalement et que son casier judiciaire n'était pas vierge, ça ce n'est que du détail puisque comme tout le monde le sait : « CS c'est le mal ! » La morale de cette histoire c'est qu'il faut encore une fois se méfier des personnes contre qui l'on peut jouer et éviter autant que faire se peut de trop lamer le premier noob venu surtout si ce dernier est vraisemblablement un débile mental.