Depuis plusieurs mois, voir plusieurs années, les observateurs de la scène française s’accordent tous pour dire que quelque chose à changer, qu’un ressort a cassé. Beaucoup invoquent le fait que Counter Strike, l’ancêtre est en train de connaître ses dernières heures dans l’hexagone. D’autres remettent en question l’organisation des compétitions offline française. Qu’en est-il réellement ?

Le premier point d’abord. On ne va pas se voiler la face, Counter Strike perd de la vitesse. Mais cela fait plusieurs années qu’on le sait. En 2009 déjà, la rédaction du site se permettait de dire que le jeu ne déchainait plus les passions. Le phénomène s’explique assez facilement. Half Life est apparu à la fin des années 1990. Counter Strike, son principal mod a fait son apparition dans la foulée. A l’époque les graphismes étaient plus que satisfaisants. Aujourd’hui, le jeu semble dépassé, désuet. Cette vieillesse implique une chose évidente : les nouveaux joueurs ne se tournent plus vers Counter Strike. N’importe qui débarquant dans le milieu à l’heure actuelle n’a que faire d’un jeu où le sang n’est qu’un carré qui vole. La tendance du moment va plutôt vers la HD sur grand écran et donc le jeu console. Counter Strike n’attire plus les nouveaux joueurs. Cela veut-il pour autant dire que le jeu meurt ? D’une certaine façon oui, sans nouvelle personne, la communauté perd de sa notoriété, de sa force et finira indéniablement par disparaître.

Toutefois, à l’heure actuelle on est encore loin de la disparition du titre, du moins, sur la scène internationale. Les compétitions sont au moins aussi nombreuses que par le passé et les récompenses n’ont pas diminué. On assiste à l’heure actuelle à la création d’une élite qui peine à se renouveler.  J’en veux pour exemple les podiums des différentes compétitions ou encore les joueurs qui tournent encore sur le circuit. Aujourd’hui, seules les vieilles équipes continuent de s’imposer, celles possédant dans leurs rangs des joueurs expérimentés. On peut aisément dire que Counter Strike n’est plus composé que d’une élite de gros joueurs. Peut-être que c’est une bonne chose. Le spectacle des matchs est toujours plus intense et les amateurs apprécient. Counter Strike n’est donc pas vraiment mourant, mais il est malade dans le sens où il n’attire plus les nouveaux joueurs, et donc, par corrélation, les sponsors. Moins de visibilité, moins d’argent en jeu, voilà ce qui explique sans doute la décision, prise en France, de le radier des EPS.

Mais si Counter Strike continue d’offrir du spectacle, pourquoi n’est-il absolument plus mis en avant durant les compétitions françaises. A la Spirit Lan tout comme à la ReSo, le vieux titre de VALVe a subit ses plus tristes heures. Pas de HLTV, pas de communication et finalement impossible de savoir ce qui s’est vraiment passé à moins d’être sur place. Pourquoi ? Je n’ai pas la réponse mais cela a certainement à voir avec ce problème de communauté. Une LAN a aujourd’hui bien plus à gagner en assurant de gros moyens sur Starcraft 2 que sur Counter Strike. Quoique. Les joueurs de Starcraft en France, et surtout les fans, n’en n’ont finalement que faire des compétitions et des interviews… L’intérêt pour eux, c’est de voir des matchs. En ce sens, il n’y a pas grande différence entre un stream et un replay. Peu importe l’endroit où à lieu la partie. J’en veux pour preuve qu’un coverage des IEM ne sollicitent pas plus de commentaire que pour la Spirit… Starcraft n’apporte pas un coup de pub à la LAN. Simplement, il lui garantie un nombre d’inscrits. Counter Strike lui en est bien loin. Il suffit de regarder le site de la MaxLan. Plus de soixante inscrits sur le titre de Blizzard quand celui de VALVe peine à atteindre les dix équipes validées… L’engouement est moindre et pourtant…

A mon sens, la MaxLan a un énorme défi à relever ici. Il faudrait que la compétition vosgienne fasse en sorte que les sites d’actualités puissent proposer à leur lecteur une visibilité sans faille sous Counter Strike, avec HLTVs et tout le tralala. En plus d’assurer un beau spectacle pour les non-présents, la MaxLan ferait parler d’elle comme la seule compétition française de l’année 2011 ayant réussit à proposer un beau tournoi. C’est pas gagner, mais quand on voit les récompenses on se dit que les organisateurs ont au moins pensé à tout prévoir sur place.

Réponse ce week-end, en espérant que les mots du G-Man seront entendus… Rise and shine.