Une fois bien à l\'abri, j\'aménage quelque peu l\'intérieur en y installant notamment mon four, mon atelier et mon lit. Un coffre me serait bien utile, mais je me rends compte que j\'ai perdu tout mon bois la veille, m\'empêchant par la même occasion de me fabriquer plus de torches. J\'ai heureusement pu récupérer celles de mon ancien abri.

Un cochon campe devant ma porte, mais je le soupçonne d\'être un appat. Ses grognements couvrent le bruit du cliquetis d\'os, et je n\'ai aucune envie de vérifier si c\'est le fruit de mon imagination, ou si Robin des bois a rescussité, je m\'abstiens donc de sortir, mais creuse deux petites cavités dans mon mur improvisé, afin de pouvoir jetter un oeil à l\'extérieur pour me rassurer de temps en temps.

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Malgré les petites cavités, aucun signe de monstre. Tout comme la veille, ils doivent se cacher pour tenter de me prendre par surprise, mais ça ne marchera pas.

Finalement, je décide de tuer ce cochon. Il est sur le seuil de ma porte, et j\'arrive à le toucher pour m\'emparer de ses côtelettes, avant de revenir à l\'abri aussi vite que j\'en suis sorti. Je me pose sur mon lit, le coeur battant la chamade. Chaque pulsation résonne jusque dans mes oreilles, et fait vibrer le moindre de mes os.

Je prends le temps de décompresser. La crise d\'angoisse serait la pire chose qui soit dans pareille situation, alors je ne dois pas y succomber. Je réfléchis à toutes mes possibilités : m\'enfuir le plus loin d\'ici dès le levé du jour? Je ne sais même pas comment je suis arrivé là, je suis peut-être à des milliers de kilomètres de toute civilisation. Faire la chasse aux prédateurs? Je n\'ai pas l\'équipement pour ça, et je ne connais même pas leur nombre.

Il m\'est impossible de réfléchir pour le moment, la fatigue est trop forte. Si je ne dors pas, je ne serais pas en mesure d\'aller récolter de quoi ma maison. Mon abri devrait être assez solide pour me protéger de toute attaque, je décide donc de me coucher dans mon lit, tout en restant à l\'affut d\'un quelconque danger. Si autrefois je dormais avec mon doudou, je dors aujourd\'hui avec mon épée.

Les rayons du soleil me sortent du sommeil. Je m\'empresse de vérifier que tout est en ordre dans mon abri ; mon atelier est toujours là, mon four aussi, mes provisions n\'ont pas bougées. Je me précipite dessus au cas où du poison aurait été versé, mais je ne pense pas, la viande, désormais séchée, n\'a pas été en contact avec un quelconque liquide. Je vais cuire toutes mes côtelettes tant que j\'en ai l\'occasion, d\'autant que la faim me tenaille. Je n\'ai que trois pièces de porc, j\'irais donc en chercher aujourd\'hui.

Le bruit des os n\'a pas cessé, mais il ne semble rien y avoir dans les environs. Avec la lumière du jour, je n\'aurais aucun mal à voir ce fichu squelette et à lui foutre la raclée de sa vie...ou de sa mort...

La cuisson du porc vient de se terminer, je me rue donc dehors, observant tout autour de moi pour éviter une éventuelle attaque, mais il semble ne rien y avoir. Je grimpe en haut d\'un arbre pour avoir une vue meilleure, et me mettre hors de portée de tout éventuel arbre-buisson ou même zombie, mais je suis seul, en apparence tout du moins. Ayant perdu mon bois la veille, je dois me reconstituer un stock. Je dois faire vite, car cet endroit ne semble pas sûr du tout, je me demande si un squelette n\'a pas été enseveli sous le sable, ou alors s\'il ne tenterais pas de creuser un tunnel pour rentrer dans mon abri, d\'autant que j\'ai aperçu ce qui pourrait être un petit îlot au loin.

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Après avoir récolté une vingtaine de bûches, je m\'empresse de démonter mon abri improvisé, ramasse quelques graines d\'arbres tombées auparavant, puis me dirige vers l\'îlot, avec l\'espoir qu\'aucun bruit suspect ne se fasse entendre. En m\'y rendant, je trouve de nouveaux plants de canne à sucre.

Une fois arrivé sur l\'îlot, je me rends compte qu\'il est partiellement inondé, mais je trouve enfin la tranquillité tant recherchée. J\'enlève le peu de terre génant mon installation, puis me lance de nouveau dans la confection d\'un abri. N\'ayant plus de pelle, je m\'en crée une pour récolter de la terre qui servira de mur, je pourrais ainsi fabriquer un abri plus spacieux. J\'achève mon nouvel habitat juste au moment où la nuit tombe, et constate avec satisfaction que rien ne vient troubler le bruit des vagues, et que j\'ai enfin un abri digne de ce nom.

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