Marien ne m\'a pas rendu visite cette nuit, et j\'en suis soulagé. Je crains désormais ses apparitions, qui me laissent penser que ma santé mentale est en train de se dégrader. Si je ne fais pas quelque chose, je finirais par me prendre pour un mouton, ce qui serait pour le moins inquiétant.

Aujourd\'hui, je dois achever mon armure pour enfin explorer cette galerie, il va donc falloir chasser le bovin. Avant de partir, je fabrique une pioche en pierre, l\'autre commence déjà à se fissurer. Par la même occasion, je dépose du sable dans le four afin d\'en faire du verre, qui achèvera les protections passives de mon abri. Je pense pouvoir dormir au rez-de-chaussé une fois que les fenêtres seront vitrées, ce qui devrait me faire le plus grand bien, je n\'en peux plus de cette cave exiguë.

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A peine suis-je arrivé au rivage que des moutons entrent dans mon champs de vision. Je dois faire abstraction de leur présence, je suis là pour les vaches !

Je n\'aurais pas eu besoin de chercher, puisqu\'un duo m\'attend en haut de la colline, mais aucune d\'elles n\'a une peau pouvant être utilisée. J\'espère qu\'il ne me faudra pas trop longtemps pour obtenir un équipement complet.

Tout en cherchant les fameux mammifères, je tombe sur un arbre des plus étranges, qui semble ne pas avoir de tronc. J\'en fais le tour, puis me décide à couper les feuilles. Finalement, du bois se cachait au centre du feuillage. Je suis déçu.

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La chasse reprends ! Deux collines plus tard, une vache a le malheur de me rencontrer mon épée, m\'offrant deux magnifiques morceaux de cuir. Sa copine, non loin de là, subit le même sort, malheureusement elle n\'était pas aussi gâtée par la nature, me laissant bredouille face à sa carcasse.

Si je ne trouve plus de vache dans les environs, je vais retourner à la galerie. Je termine mon tour et tombe sur du charbon, mais pas mon mammifère tant convoité. Tant pis, je vais percer à jour le secret de cette galerie.

J\'arrive au niveau du chantier, et là une vache broute tranquillement l\'herbe que j\'ai piétinné il y a quelques heures. Je prie pour qu\'elle ait un cuir de bonne qualité à m\'offrir, et il semblerait que je sois exaucé.

Si la veille je prévoyais de confectionner un casque, j\'ai finalement opté pour une armure de torse, qui est bien plus exposé. L\'odeur dégagée par mon assemblage est écoeurante, mais je ne risque plus de me faire transpercer le coeur en minant le mur d\'une galerie que la tête.

Je me demande à quoi je ressemble aujourd\'hui. Je ne pense pas avoir beaucoup changé, surtout après dix jours. Heureusement que je tiens ce journal, qui me permet de ne pas perdre la notion du temps. Et si j\'étais soudainement devenu un vieillard barbu? Je préfère ne pas regarder mon reflet dans l\'eau, de peur d\'y rencontrer une autre personne.

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Je retourne à la galerie, l\'épée brandie pour briser les os du premier squelette venu. Je n\'aurais eu que quelques mètres à parcourir pour en apercevoir un. Il va falloir que j\'enlève du gravier si je veux pouvoir m\'en débarasser sans trop m\'exposer.

Au moment où je me décide à le retirer, un slurp m\'interrompt. Peut-être serait-il plus judicieux d\'atteindre la surface d\'abord? Non, je suis armé, ils ne pourront rien faire contre moi !

J\'ai l\'impression que les créatures ont compris mes intentions, puisqu\'elles se sont mis hors de mon champs de vision dès lors que j\'ai réduit la quantité de gravier.

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Il va falloir que je prenne les devants. Je libère donc le passage et m\'engouffre dans la grotte. Des pattes d\'araignées sont visibles, mais leur propriétaire ne semble pas m\'avoir repéré. Je reste en retrait, de crainte qu\'elle ne se rende compte de ma présence.

Et merde ! Foutu squelette ! J\'espère que la flèche n\'est pas empoisonnée, elle s\'est plantée dans mon épaule ! Sans mon...plastron, mon épaule aurait été transpercée, j\'en suis sûr. J\'arrache tout de même le projectile, désormais couvert de mon fluide vital. La plaie laisse s\'écouler mon sang, qui finira bien par la reboucher en coagulant.

Un jeu de cache-cache commence alors avec le squelette. Nous faisons à tour de rôles des déplacements latéraux pour voir si l\'ennemi est là, et j\'arrive à lui asséner deux coups d\'épée, mais l\'araignée me repère, je dois donc battre en retraite. Tous les deux attendent à quelques pas de mon escalier, tout en restant hors d\'atteinte.

L\'araignée recule, et je saisis ma chance ! Je m\'avance brièvement après que l\'archer ait tiré une flèche, et frappe de nouveau ce sac d\'os. Il est bien plus résistant que ce à quoi je m\'attendais, j\'espère que ses copains ne le seront pas autant.

Je m\'avance de nouveau, et l\'araignée tente de s\'approcher, mais est bien trop corpulente, je vais donc attendre pour achever le squelette, qui ne tarde pas. Enfin, il tombe en morceaux disgracieux ! J\'ai tué la première créature de cet archipel, et je ne compte pas m\'en arrêter là ! Jusqu\'à présent, ils ont vécu tranquillement, mais cette ère est révolue, puisque je suis arrivé ! Tremblez devant ma supériorité !

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Ma conquête ne se fera pas en un jour, alors je commence à songer à remonter, j\'espère ne pas avoir passé trop de temps sous la surface. Avant cela, je rebouche avec de la terre l\'entrée que j\'ai créé, histoire d\'éviter les mauvaises surprises, puis je cours vers l\'air libre, en espérant que la nuit ne soit pas tombée.

Je dois me dépêcher ! Le crépuscule semble déjà bien avancé, et je n\'ai aucune envie d\'avancer à l\'aveuglette dans les environs ! Heureusement ma maison n\'est pas loin, et j\'y arrive avant d\'être engouffré dans le noir total.

Avant toute chose, je m\'empresse de cautériser la plaie avec une torche. La peau crépite, et une odeur de viande grillée emplie l\'air, me retournant les boyaux. J\'espère réussir à me reposer malgré la douleur.