Je l\'imagine très bien ! Fermez les yeux et peut-être aurez-vous la chance de vous la figurer. C\'est comme une île, au milieu d\'un océan de misère. Un morceau de terre relié au monde par des milliers de câbles. Quelque part entre notre imaginaire et notre réalité. Impossible de la trouver sur une carte, impossible même de penser à la chercher. Cet endroit, personne ne veut y aller, et pourtant, tout le monde y vit. Un petit paradis sans sable, sans noix de coco, et sans eau. Un petit paradis rempli de machine, où les seigneurs font couler les boissons énergisantes, et s\'empiffre de biscuits salés. A peine une poignée prise qu\'ils violentent leur clavier avec les doigts encore plein de miettes. Le Redbull coule sur leur menton pour mouiller des vêtements qui ne seront de toute façon pas changés. Sur cette île, des millions d\'habitants et pourtant aucun son ne filtre en dehors des touches qui sont frénétiquement martelées. En ce monde on s\'imagine le monde tel qu\'il pourrait être sans jamais rien faire pour qu\'il le devienne. Bien loin des pensées des lumières, on cherche plutôt à les éteindre et à clamer bien fort que ce que fait le voisin n\'est que foutaise. Toute initiative est proscrite puisqu\'elle risquerait de fait de faire changer les choses. C\'est un monde où la critique règne, où la deconstruction règne, où les kikoos règnent.

Ce monde parallèle semble un réel enfer. Pourtant malgré la distance qui nous sépare de lui, la misère qu\'il sue vient jusqu\'à nous irriter les yeux. C\'est à travers des fenêtres sur ce monde que nous croyons l\'observer. Une fenêtre qui s\'ouvre de plus en plus chaque jour au point que l\'on pourrait presque franchir le pas. Mais ne nous méprenons pas, nous l\'avons déjà tous fait. La seule vraie question valable est, de quelle côté de cette fenêtre sommes-nous. A en lire certains débats, et les commentaires suscités par mon dernier article, je crois savoir. A l\'heure où nous parlons d\'unité en règle général, la discussion reviens sur ce puéril affrontement entre console et PC. Qu\'en avons-nous à branler ? Plus ou moins rien du tout. On respecte les différences. Oui mais en fait non parce que les différences des uns font que nous nous sentons d\'un coup supérieur. \"Tu joues sur console ? Moi je suis l\'élite, je joue à CS:GO\". \"De toute façon la console est l\'avenir du sport électronique et c\'est même pas vrai qu\'un auto-aim nivele par le bas la communauté\". Tous les mêmes, pourris jusqu\'à la moelle.

Comment ne pas être dégoûté par toutes ces bonnes gens qui au nom de leurs convictions veulent les imposer comme la Vérité. Tout cela n\'est pas sans me rappeler quelques faits historiques mais passons. La communauté du sport électronique aujourd\'hui n\'est qu\'un vaste dépotoir à kikoos. Autrefois errants sur leurs jeux solo et se pignolant devant leur hentaïs, aujourd\'hui progammers auto déclarés ne voulant qu\'imposer une manière de faire déjà désuète. Heureusement que d\'autres personnes réfléchissent et essaie de structurer un monde pour une communauté qui ne le mérite certainement pas. Je remercie Activision, EA et les autres de les prendre pour des vaches à lait, beaucoup ne méritent pas mieux, et j\'irai jusqu\'à dire que c\'est déjà bien trop.

Le sport électronique suit la voie du football, un beau monde d\'imbéciles ne pensant qu\'à... rien en fait, ne voulant que consommer le divertissement pour n\'en tirer qu\'un semblant de plaisir. Les passionnés, les puristes ne sont que trop peu nombreux et il est déjà bien tard pour espérer. Pas étonnant que le monde du jeu vidéo se tape l\'affiche dans les médias, pas étonnant que tant d\'amalgame soit fait. On est perçu comme on mérite de l\'être.

Sur ce, de quel côté de la fenêtre êtes- vous ?

Bon vent.