Au mois de mai dernier nous vous présentions les résultats de début d’année d'Activision-Blizzard, et ces derniers étaient très bons. Aujourd'hui il est l'heure de faire le bilan de 2016 du côté du premier éditeur de jeux vidéo du monde. Esport, franchises, développement, de nombreux thèmes ont été abordés lors de l'annonce des résultats annuels.
Au cours du dernier trimestre 2016, Activision-Blizzard a une fois de plus dépassé ses prévisions en empochant pas moins de 2,01 milliards de dollars, soit une hausse de 49% par rapport aux 1,35 milliards de fin 2015. Il s'agit d'un record pour l'éditeur, ce qui a permis à l'action du groupe de grimper de 9,5% à l'annonce de ces résultats exceptionnels. Ramené sur l'ensemble de l'année cela représente un total de 6,61 milliards de dollars, en hausse cette fois encore de 42% par rapport à l'année précédente et ses 4,66 milliards. Le président-directeur général du groupe Bobby Kotick a déclaré à l'annonce de ces résultats exceptionnels qu'ils « consolidaient la position de leader mondial de l'entreprise ».
Bobby Kotick président-directeur général d'Activision Blizzard
King et Blizzard poussent l'entreprise vers le haut
Au cours du dernier trimestre, l'éditeur a enregistré la présence de 447 millions d'utilisateurs actifs sur ses plateformes de jeu. Les moteurs de tels résultats sont bien entendu tout d'abord la suite de la franchise à succès Call of Duty: Infinite Warfare, mais également la bonne forme des titres développés par Blizzard qui représentent 41 millions d'utilisateurs actifs mensuels. Dans le détail, nous apprenons qu'Overwatch compte pour 25 millions de joueurs, devenant le jeu le plus populaire de Blizzard. Les performances du FPS sont également soutenues par la hausse de 10% de la contribution apportée par World of Warcraft grâce à la sortie à la fin de l'été de sa dernière extension Legion. Idem pour HearthStone qui progresse de 20% par rapport au trimestre précédent et confirme sa bonne forme générale.
Mais n'oublions pas qu'Activision-Blizzard c'est également l'éditeur de la série à succès sur mobile Candy Crush. Avec King, acheté pour 5,9 milliards de dollars en février dernier, les Américains ont pu compter sur les 355 millions d'utilisateurs mensuels qui ont soutenu la folle croissance de la multinationale. A ce sujet Bobby Kotick a déclaré lors de l'annonce des résultats de fin d'année que « les tests pour la mise en place de publicités sur les jeux mobiles sont prometteurs ». Ce dernier s'est d'ailleurs fendu d'une petite phrase concernant le sport électronique, il a affirmé que « l'entreprise accélère ses efforts dans l'esport et les produits de consommation, permettant d'offrir plus de manières de célébrer ses victoires et de se connecter aux différentes communautés ».
Ces excellents résultats sont la réussite du maintient à un certain niveau des franchises les plus anciennes, cumulées au succès des dernières sorties. Cette excellente année permet également à Activision-Blizzard de remplir toujours un peu plus ses comptes avec un bénéfice net de 245 millions de dollars sur le seul dernier trimestre 2016, en-dessous toutefois des 336 millions des trois premiers mois de l'année. Cette somme a malgré tout enchanté les investisseurs soucieux de la bonne santé financière du groupe.
Un virage raté pour Call of Duty
Notons toutefois quelques notes négatives. Malgré le succès commercial de Call of Duty: Infinite Warfare, l'entreprise a admis que l'univers spatial choisi pour développer la licence cette année n'a pas rencontré l'écho attendu auprès des joueurs. Cet aveu prouve donc une fois de plus que les effets d'annonce affirmant tout au long de l'année que le jeu était le plus grand succès interplanétaire n'étaient là finalement que pour poursuivre l'écoulement, malgré tout colossale, des millions de copies produites. Face à ce constat on comprend mieux pourquoi l'équipe en charge du développement du prochain Call of Duty (Sledghammer) a d'ores et déjà communiqué sur le retour aux sources de la franchise.
En résumé le bilan d'Activision-Blizzard est exceptionnel mais démontre toute l'importance jouée par Blizzard et la dernière acquisition King. Ce sont ces deux mastodontes qui tirent les résultats vers le haut, ce qui ne manquera pas d'entraîner une réaction d'Activision. Ces derniers ont d'ailleurs déjà annoncé des ajustements au niveau de la licence Skylanders, notamment pour Skylanders Giants qui n'aura pas de suite tandis que Skylanders Imaginators sortira dès le lancement de la prochaine console Nintendo : la Switch. L'éditeur comptera également sur la suite du controversé Destiny en espérant convaincre davantage cette fois-ci. Autre point moins sympathique, les micro-transactions devraient également se multiplier pour le plus grand malheur des portefeuilles de ceux qui aiment la customisation.
Mike Morhaime président de Blizzard Entertainment
En ce qui concerne les directions dans l'esport, Bobby Kotick a commenté l'accord signé récemment entre Riot Games et MLB Advanced Media concernant le développement esport de League of Legends jusqu'en 2023. Le président souhaite récompenser l'investissement des joueurs de la scène compétitive. Il pense donc que son entreprise doit également agrandir la vitrine de diffusion de ses tournois. Il ne doute d'ailleurs pas que de tels investissements pourraient intéresser un grand nombre de partenaires. L'un des titres qui semble être une priorité au point de vu compétitif, et devrait donc être touché par cette mise en avant médiatique, est Overwatch. C'est d'ailleurs cette fois le président et cofondateur de Blizzard, Mike Morhaime, qui a déclaré : « l'esport est en pleine croissance et ce n'est pas toujours évident de s'y retrouver pour les joueurs, les téléspectateurs ou les équipes. Avec notre ligue sur Overwatch (Overwatch League : ndlr) nous travaillons énormément afin de relever ces défis. Nous mettons l'accent sur la stabilité, la participation des équipes et leurs propriétaires, mais également sur l’accessibilité du contenu pour les fans. Nous aurons des équipes internationales basées dans des villes avec un calendrier annuel standardisé, créant un contenu professionnel de haute qualité qui garantira des créneaux horaires pour les équipes ». Alors pour avoir une idée des orientations du point de vu compétitif prises par le numéro 1 mondial, vous savez maintenant vers quel jeu tourner votre regard !
