L'esport aux Jeux olympiques, plus compliqué qu'il n'y paraît.

 

Nos confrères du site Le Monde ont interviewé Stéphan Euthine, président de l’association France eSports. Il revient sur la présence de l'esport aux Jeux olympiques et sur la création d’une fédération internationale basée sur des valeurs olympiques. En voici un extrait : 

 

 

Quelle est la probabilité aujourd’hui de voir l’e-sport intégrer les Jeux olympiques de 2024 ?

Stéphan Euthine : Il y a une procédure très stricte au vu du calendrier mis en place par le CIO, qui fait que la déclaration des disciplines proposées par le futur comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) doit se faire d’ici un an. Cela veut dire qu’un jeu vidéo qui voudrait être une discipline et répondre aux exigences du CIO – être structuré au niveau international avec une fédération – actuellement, on n’en a pas. D’ici un an, en aura-t-on ? Je suis assez pessimiste.

 

 

Cela semble-t-il davantage réalisable pour les Jeux olympiques de 2028, à Los Angeles ?

Pourquoi pas. Cinq ans – si l’on suit la logique du calendrier de soumission –, cela laisse davantage de liberté pour imaginer les choses possibles sur un, deux ou trois titres. Mais pas sur tous, car il est très difficile de fédérer tous les éditeurs. Tous n’ont pas la même stratégie, que ce soit d’un point de vue commercial ou marketing. Parfois cela converge, parfois cela diverge. Alors quand on veut réunir trente éditeurs, forcément, c’est sportif.

Il y a plein de contraintes, il faut voir si c’est intéressant pour les éditeurs, pour les promoteurs, pour les joueurs… Sur le papier, cela a l’air bien, ce serait évidemment un aboutissement qui nous ferait plaisir, mais qu’est-ce que cela impliquerait économiquement et en termes de développement interne ? Est-ce qu’aller aux JO ne nous bloquerait pas en raison des contraintes ? Il faut anticiper.

 

Où en est-on aujourd’hui de la constitution d’une fédération française d’e-sport ?

La première problématique d’une fédération, c’est de dépendre d’un ministère. Si c’est le ministère qui nous paraît le plus logique actuellement, à savoir celui de la jeunesse et des sports, cela suppose de rentrer dans le code du sport. C’est le premier frein. Il est très lourd déjà pour le monde sportif, nous ne sommes pas capables de rentrer dedans. Je serais plus d’avis de réfléchir avec des universitaires et des institutionnels à la création d’un code de l’e-sport.

 

 

Retrouvez l'intégralité de l'interview ici.