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Risze a répondu à nos questions à la Coupe de France.

 

Arrivé sur un Top 3/4 aux finales de la Rainbow Six Pro League S7 à Atlantic City et sacrés champions du Minor de la DreamHack Austin, Millenium débarquait à la Coupe de France comme grands favoris pour le titre. Néanmoins, l'événement ne se sera pas déroulé comme prévu pour les violets qui ont d'emblée chuté face à DeathroW, équipe surprise de l'événement avant de l'emporter face à *aAa* et Supremacy dans le Loser's Bracket, en vain, éliminés de la compétition par Mock-It sur un Top 4.

 

Présente au Dock Haussmann, la rédaction en a profité pour aller à la rencontre de risze, dernier arrivant au sein du collectif Millenium, sur les récents événements, la contre-performance de la Coupe de France et les événements à venir.

 

team-aAa.com : Risze, à ton dernier passage au micro *aAa*, tu t'apprêtais à décoller pour Atlantic City et les finales de la Pro League. Vous y avez vaincu FaZe mais êtes tombés face à Liquid, les futurs vainqueurs du tournoi. Une grosse performance, vous êtes montés dans le carré mondial, comment avez-vous vécu l'événement ?

Valentin "risze" Liradelfo : La LAN en elle-même, on l'a très bien vécue. Au début, c'était un peu difficile car il y a avait un setup d'écran qui n'était pas top, les joueurs n'étaient pas très chauds pour jouer avec. La suite s'est très bien passée car Ubisoft a très bien réagi et a changé tout le setup. À côté de ça, tout était très bien, c'était tout à fait correct avec tout l'encadrement nécessaire au plus grand confort tout simplement. On était bien pour les matchs et justement d'un point de vue jeu je l'ai très bien vécu parce que c'est ma première finale de Pro League et on a bien joué, vraiment, j'avais la dalle, j'avais envie de prouver que je valais mieux que ce que j'avais fait l'année passée et je pense que mes coéquipiers aussi avaient envie de prouver leur valeur donc ensemble, on a fait en sorte que ça se passe bien.

 

Comme tu l'as dit, vous avez montré un beau visage, vous avez battu FaZe un an après qu'ils ont battu tes coéquipiers à Cologne. Quant à Liquid, ce fut un peu plus compliqué, vous vous êtes bien battus mais ce ne fut pas suffisant. Vous dire que vous avez chuté face aux futurs champions dédramatise-t-il en quelque sorte la situation ?

C'est marrant que tu dises ça, parce que je suis allé voir Magnet, le capitaine de Fnatic, après la finale et je lui ai dit "tu vois Magnet, ce qui est bien quand tu perds contre le gagnant, c'est que ça fait un tout petit peu moins mal" [rires] et il m'a répondu "ouais ouais un tout petit peu". Donc oui, ça fait un petit peu moins mal dans le sens où on se dit que voilà, l'équipe était forte, c'était leur moment mais ça fait quand même mal dans le sens où notre match était vraiment close, on était à deux rounds de se qualifier pour la finale et on avait vraiment envie d'aller chercher PENTA, qui est une équipe qu'on apprécie beaucoup.

 

Un bilan pas si mauvais donc, même si le résultat reste décevant pour vous. Pas longtemps après, vous avez enchaîné sur la DH Austin, le premier Minor de l'histoire de la Pro League. La phase de groupes s'est très bien déroulée, vous avez battu Chaos 2-0 en quart de finale, vous avez fait chuter Rogue en demie puis Evil Geniuses en finale. Vous êtes champions du Minor, comment s'est passé l'événement pour vous en général ?

L'event était vraiment pas mal du tout sur plusieurs aspects. Ca reste une DreamHack donc il y a beaucoup d'ambiance, beaucoup de bruit autour et quand on jouait sur le Stage c'était toujours un peu compliqué de sound, mais c'est pareil pour tout le monde. À côté de ça, ça a bien été tenu par les organisateurs et les admins. Un peu déçu du peu de temps qu'on avait entre les maps, entre les matchs, c'est un gros problème sur R6 qu'on a encore je trouve à l'heure actuelle, on considère un peu les joueurs comme des vaches à lait qu'on peut traire comme ça toute la journée en leur faisant jouer des matchs et en poussant un peu le bouchon. Il ne faut pas oublier que les matchs sont assez fatiguants, il y a de la préparation mentale et physique nécessaire, c'est le seul point noir que je peux retenir d'Austin et je ne peux même pas vraiment leur en vouloir parce que ça se passe comme ça sur tous les événements, même en PL en fait, pendant les finales de PL on n'avait pas non plus tout le temps qu'il nous fallait mais oui, les timings serrés de l'event l'étaient particulièrement, c'était compliqué de se reposer entre les maps et/ou entre les matchs.

 

Champions de la DH, qu'est-ce que ça fait, après avoir battu de grosses équipes comme Chaos, Rogue ou Evil Geniuses, ces dernières étant quand même de grosses forces mondiales, de se sentir champions d'un événement international après une performance comme la vôtre ?

Moi, sur le moment, je n'ai pas réalisé. Il a fallu 2-3 bonnes heures, le temps de redescendre un peu. Ça fait particulièrement plaisir, mais ça m'a rendu heureux, et j'en suis toujours un peu d'ailleurs [rires]. Je revis un peu sur le jeu là où j'étais tout doucement en train de mourir jusqu'à ce que je devienne Millenium [rires]. Donc oui, je revis depuis un petit moment sur le jeu. Pour moi, ma plus belle victoire, c'est Evil Geniuses, un match qui s'est quand même gagné au mental et face à une équipe que je respecte particulièrement, notamment Canadian et BC, BC qui est pour moi l'un des meilleurs joueurs NA, l'un des meilleurs supports et Canadian, un des meilleurs leads à l'époque. Honnêtement, ça ne peut rien faire d'autre que de me combler de gagner l'event en faisant une finale assez magique contre une équipe que je respecte.

 

 

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risze et ses mates sont les grands champions de la DreamHack Austin 2018

 

 

Cette fois-ci, tu renoues vraiment avec le succès, puisque tu es champion, cela a forcément une saveur un peu particulière à tes yeux. Est-ce quelque part une revanche personnelle de ta saison passée chez Vitality ?

C'est pas vraiment une revanche personnelle parce que j'estime que j'ai vraiment toujours donné le meilleur de moi-même dans tous les cas pour être au plus haut et c'est une revanche contre personne en réalité, c'est simplement, selon moi, l'achèvement, en fait, je n'aime pas ce mot-là parce qu'on en a jamais terminé avec le travail, mais c'est la récompense de tout ce travail effectué sur ce jeu depuis que j'y joue, c'est-à-dire le début. Comme je le disais, je n'aime pas le mot achèvement parce qu'il faut continuer de bosser, la preuve sur cette CDF [rires].

 

Justement, à propos de cette CDF, sur les qualifications, vous êtes étonnement tombés face à EnerGiz. Que s'est-il passé, un non-match ?

EnerGiz, on gagne 5-1 / 4-1, et je pense qu'il y a eu un relâchement général. Je pense qu'inconsciemment on a sous-estimé les qualifications puisqu'elles étaient extrêmement faciles au début et on a sous-estimé de très bons joueurs, chose que l'on ne doit jamais faire sur n'importe quel jeu compétitif. À partir du moment où on a voulu finir trop vite et qu'on a pris un peu la victoire pour acquise, on a vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué. La remontada s'est déclenchée du côté de chez EnerGiz qui eux avaient vraiment la dalle, voulaient vraiment gagner et tout donner contre nous. Je pense que la raison pour laquelle on perd est avant tout parce qu'on a voulu finir trop vite. On en est conscients, après le match, on s'est tous dit "voilà, plus jamais on sous-estime personne" et d'office, ça c'est sûr, personnellement, je ne tolérerais plus de le faire moi-même, ça c'est sûr et certain.

 

Maintenant, parlons de la compétition en elle-même. Un peu de la même sorte, à la surprise générale, vous êtes tombés face à DeathroW qui sont eux, justement, la surprise générale de cet événement, arrivés sur un Top 3 et passés à rien de décrocher une place en finale. Sont-ce les mêmes circonstances intervenues, est-ce juste un problème d'adaptation à la meta, ou autre chose ?

Ce n'est absolument pas les mêmes circonstances puisqu'on connaissait les joueurs, on sait de quoi ils sont capables, on connait spokeN, on connait Aherys, on connait aPPROX, on sait que ce sont tous d'excellents joueurs et que leur nouvelle composition pouvait faire mal, surtout qu'on les avait jamais vus en stream jusqu'alors. On n'avait donc rien sur eux, on s'en méfiait, et ils ont simplement extrêmement bien joué et capitalisé sur nos erreurs. Pour moi, le problème du match, c'est sur Border, la première map. On se prend 4-0 parce qu'on commet des petites erreurs qui permettent des clutchs en face, de booster le moral, de booster tout ce qu'il faut. Notre remontada temporaire ne nous aura pas permis de conclure sur Border et même si l'on se débrouille bien sur Oregon, la map d'après, on se retrouve après sur une Club House qu'on ne maîtrise pas encore comme il le faut avec la meta actuelle et que DeathroW maîtrise visiblement très bien. Mais en aucun cas on les a sous-estimé, ils ont vraiment très bien joué, je suis le premier à le dire, ils ont d'ailleurs très bien joué tout l'event. Je pense que DeathroW a une composition très forte dont il faudra se méfier à l'avenir.

 

Par la suite, vous tombez en Loser's Bracket, vous remportez votre match 2-0 sans grosse difficulté, même malgré un coup de moins bien, face à *aAa*. Vous vous imposez après face à Supremacy mais êtes vaincus par Mock-It à un match de la finale Loser. Que vous a-t-il manqué pour aller chercher cette victoire ?

De la préparation. Et ça ça vaut autant pour Mock-It que pour DeathroW. Il y a eu un réel problème de préparation la semaine passée, lorsque nous étions en bootcamp. On n'a pas assez joué au jeu, pas assez travaillé nos strats, on n'a pas assez développé de nouvelles strats, on est restés sur un jeu très similaire à ce qu'on avait lors de la saison précédente et les équipes comme DeathroW et EnerGiz qui nous ont travaillé ont su s'adapter plus facilement à notre style de jeu, là où des équipes comme Mock-It nous connaissent sans forcément nous travailler et savent comment il faut nous jouer. Quand on arrive face à un adversaire qui sait comment on va jouer et que nous ne savons pas comment il va jouer, ça fait toujours très mal.

 

 

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risze à la Coupe de France 2017, qu'il a remportée sous les couleurs Vitality

 

 

Cette contre-performance, du moins un résultat qui n'est pas celui auquel vous vous attendiez, ne vous fait-elle pas craindre la reprise de la Pro League ce jeudi, pourrait-elle vous porter préjudice ?

Non, pas du tout. Oui, c'est une contre-perf, oui on n'est pas contents du résultat, on sait qu'on va devoir se poser les bonnes questions, on se les pose déjà en ce moment. Maintenant, il n'y a aucune grosse grosse grosse grosse grosse déception. On ne s'arrête pas là, on sait bien qu'on a pas fait ce qu'il fallait pour gagner cette CDF, on va se donner les moyens pour gagner la prochaine saison de PL, la DreamHack, le Major, on va vraiment se donner les moyens de bosser cette fois-ci, de bien préparer nos futurs events. La CDF a encore une fois servi de piqûre de rappel parce que c'est important de se rappeler les choses dans les moments critiques comme ça, ce sont des piqûres de rappel pour la suite des événements. Oui on est déçus, mais on sait qu'on va revenir encore plus forts, qu'on va apprendre de nos erreurs, c'est comme ça qu'on avance.

 

Ayant participé aux finales d'Atlantic City, vous êtes qualifiés d'office pour le Major de Paris en août. Est-ce un soulagement qui vous aurait permis d'aborder cette Coupe de France ainsi que les prochains événements comme la Pro League ou encore la DH Valencia plus sereinement et avec une meilleure préparation ?

Le fait que nous étions déjà qualifiés n'entrait pas en compte. Nous, quand on fait une compétition, on veut la gagner. Que ce soit de l'argent ou une place au Major, on veut la coupe en fait. Donc non, qu'on soit qualifiés ou pas pour le Major, je pense qu'on aurait tout donner de toute façon pour gagner cette CDF, là le fait est qu'on a mal préparé notre lan, ça arrive, ça ne devrait pas mais ça arrive. Je ne pense pas que notre qualif assurée au Six Major y ait changé quoi que ce soit en fait. On ne s'est pas reposés sur nos lauriers, ce n'était pas l'esprit. Maintenant, pour Valence, c'est vraiment une pression en moins. À une période de l'année où tu as énormément d'événements importants comme Austin, la CDF, Valence, le Major plus éventuellement d'autres événements, je ne sais pas si certains sont prévus, à ce moment de l'année, tu as envie de pouvoir préparer tes events sans devoir en préparer encore d'autres, surtout des qualifs, qui vont apporter du stress et surtout de la visibilité pour les autres équipes qui vont pouvoir étudier ton jeu, etc, puisque c'est clairement le problème en ce moment. Mais voilà, clairement, ça nous soulage et ça va nous permettre de passer plus facilement nos prochains events.

 

Dernièrement, à propos de la Pro League qui reprend ce jeudi, comment abordez-vous la saison qui arrive, votre objectif est-il la victoire finale à Rio de Janeiro ?

L'objectif, où qu'on aille, quoi qu'on fasse, c'est toujours la victoire, on ne joue pas pour la deuxième ou la troisième place, ça n'a pas de sens. On sait que pour réaliser cet objectif il va falloir se remettre à bosser sérieusement, qu'il va falloir faire fi de la fatigue des précédents events et des qualifications qu'on a enchaîné récemment pour la CDF. Il va falloir faire fi de tout ça et se remettre sérieusement au boulot, on le sait et on va le faire. On l'aborde avec la hargne qu'une équipe PL doit aborder la PL.

 

Je te remercie pour le temps accordé et te laisse le dernier mot de cette interview.

Merci à toi et à *aAa* pour cette interview. Merci à toutes les personnes qui nous soutiennent sur les réseaux sociaux, encore même pour cette CDF, j'ai reçu plein de messages et ça m'a vraiment fait plaisir de voir tout votre soutien. Merci à Millenium, qui fait toujours en sorte qu'on soit au mieux pour nos events et même avant, à nos sponsors qui font de même, et #MFighting bien entendu.