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Interview de KhaLeN, joueur PUBG pour LDLC.

 

La rédaction a profité de la Gamers Assembly pour aller à la rencontre de la scène naissante de PUBG. Rendez-vous avec l’ingame leader de l’équipe LDLC, KhaLeN, qui joue avec ses coéquipiers MoMaN, Lexaa et Sidon.

 

Comment se déroule le tournoi, pour l’instant ?

LDLC KhaLeN : C’est mitigé. On a fait des games correctes, mais aussi une très mauvaise. D’ailleurs, c’était de ma faute ! Je suis ingame leader et j’ai pris une mauvaise décision sur un chemin à prendre, ce qui a fait qu’on a rencontré des équipes qui nous ont détruites. Mais ce ne sont encore que des matches de placement : on peut en perdre encore 3 avant d’être éliminés.

En fait, l’organisation d’un tournoi PUBG se fait par stabilisations de poules. Les 3 matches de placement sont en poules de 2x8 qui sont faites de façon aléatoires. Ensuite, les 8 meilleures équipes passent dans une poule et les 8 moins bons dans une autre ; on recommence ça plusieurs fois. Le but, c’est de se stabiliser pour n’avoir vraiment que les meilleures équipes à la fin. Et la finale, c’est chaque match qui compte pour le classement définitif !

 

Comment en es-tu arrivé à être ingame leader ?

Ce rôle consiste à dire à l’équipe où on va, les rotations qu’on fait etc. Quand je suis arrivé dans l’équipe, ils avaient déjà un ingame leader, mais dès mon premier jour, ils m’ont dit que je serais leader pour la carte Miramar (la dernière qui est sortie). Au final, ça s’est bien passé donc ils ont décidé de me garder lead sur les deux maps !

C’était difficile au début, surtout que mon rôle était celui de flanker : en combat, je ne suis pas devant mais j’essaie de contourner, d’être sneaky en fait. C’est très dur de faire ça tout en faisant les calls, alors que je n’ai pas la ligne de vue de mes coéquipiers qui sont en arrière… donc il a fallu que je m’entraîne, et j’ai encore énormément à faire pour progresser, mais je pense qu’on pourra vraiment faire quelque chose quand je me serai amélioré !

 

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(c) SaltySwan

 

Tu es sur la scène esport depuis combien de temps ?

Sur PUBG, depuis septembre dernier. Mais ce n’était pas mon premier jeu ! J’ai commencé très jeune, en 2005 environ et avant mes dix ans, sur Halo 3 et WoW. J’ai aussi fait de la compétition sur Rift, Albion, Counter Strike… mais tout a changé pour moi quand je me suis mis sur Rocket League. Là, je n’y jouais plus que pour le fun, je me suis dit que je pouvais faire un truc : je voulais gagner ma vie avec. D’ailleurs à la GA 2017, on avait fini troisièmes sur Rocket League.

 

Pourquoi es-tu parti de Rocket League ?

Le problème que j’avais avec Rocket League, c’est que c’est un jeu extrêmement rapide, qui demande des réflexes et une connaissance parfaite de ses coéquipiers. Donc la synergie est essentielle et pourtant, c’est très dur d’avoir deux coéquipiers fixes… dans mon équipe, on changeait tout le temps de coéquipiers, ce qui nous empêchait de faire naître une cohésion d’équipe.  Même si c’est difficile, c’est pour cette synergie que j’adore les jeux d’équipe.

Quand je suis allé sur PUBG, je me suis rendu compte que ce serait plus facile de garder les mêmes coéquipiers, aussi car le jeu permettait plus de liberté par rapport à ça.

 

Justement, comment ça se passe chez LDLC ?

Ça fait quelques mois que je suis dans cette équipe et j’en suis très content. Notre line-up n’est pas complète depuis très longtemps car MoMaN est arrivé quand on a rejoint LDLC, mais on s’est bien entraînés à quatre et on va voir ce que ça donne. En tous cas, la GA, ce n’est que le début pour nous : on a d’autres événements de prévus. La Gamers Assembly, c’est un peu notre LAN d’échauffement !

 

Comment vous êtes-vous entraînés pour la Gamers Assembly ?

Une semaine avant la GA, nous étions en gaming house chez LDLC pour faire un bootcamp. On s’est entraînés tous les jours à partir de 14 heures et jusqu’à 19 heures en général, sachant qu’on pouvait aussi jouer avant en solo. Ensuite, on avait des scrims, donc des entraînements contre d’autres équipes sur des serveurs custom, qu’on terminait vers minuit en général.

 

Est-ce que ça vous a aidés pour la GA ?

Oui carrément, surtout parce que MoMaN s’est mis au jeu il y a peu de temps et pendant le bootcamp, son niveau est monté de façon fulgurante, surtout concernant ses positionnements. Et même en équipe, on a beaucoup travaillé, surtout sur nos débuts de parties : avant, si une équipe arrivait dans la même ville que nous, on ne savait pas trop comment réagir. Pour régler ce problème, on a regardé plein de matches d’équipes professionnelles.

Par exemple, il y a la Team Kinguin qui atterrit à la même ville que nous, Georgopol sur Erangel. On a beaucoup regardé ce qu’ils faisaient, comment ils réagissaient si la zone était à leur opposée, par où ils passaient etc. On a essayé d’étudier toute leur stratégie.

 

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Georgopol, le rendez-vous des LDLC

 

Est-ce une équipe que vous aimeriez affronter ?

Ah, j’aimerais bien ! Ce serait possible en plus. Quand j’ai commencé sur PUBG, on a été dans la GLL (Global Loot League) et on a joué contre des équipes internationales comme G2, Envy, NiP… tout le monde était là donc ça a été une très bonne expérience. J’espère pouvoir les rencontrer un jour dans les meilleurs tournois comme la GLL.

 

Et à la Gamers Assembly, quelle équipe vous ferait le plus peur ?

Il y a beaucoup d’équipes en France qui ont un niveau très élevé. Je ne sais même pas quel sera le Top car ce sont des équipes qu’on rencontre tout le temps en ligne et elles ont du niveau. Obsidius organise tout le temps des tournois et elles sont tout le temps là : Incontrol, Gentside, Gameward, Supremacy… d’ailleurs, ça fait très plaisir de voir ces joueurs-là car à force de jouer contre eux, on est presque devenus amis !

Par exemple, les Incontrol se partagent Georgopol avec nous. Forcément, dans la plupart de nos matches sur ce tournoi, nos deux équipes atterrissent dans la même ville. Quand c’est arrivé la première fois, pour éviter de s’affronter dès le début, eux sont partis vers le sud-ouest et on est allés vers le nord-est. De temps en temps, en début de partie, on tire une balle pour leur dire « coucou, on est là ! » en réservant notre confrontation pour plus tard.

 

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Le podium final de la GA 2018

 

Après avoir changé plusieurs fois de jeu, tu penses rester longtemps sur PUBG ?

Je pense, oui. Il y a vraiment de quoi faire, surtout qu’une nouvelle map arrive et ce sera une 4x4 km au lieu de 8x8 pour les deux autres cartes. Si on est toujours 16 équipes sur une map deux fois plus petite, ça va être intéressant stratégiquement !

 

Est-ce que les histoires de bugs et de glitches sont quelque chose qui t’inquiète ?

Justement, sur la deuxième game, on a été derniers car je suis mort à cause d’un bug… j’étais en buggy, mais il s’est renversé et je ne sais pas pourquoi, il est reparti en arrière tout seul et m’a tué. Le pire pour ça, c’est la moto sidecar. En entraînement, avec cette moto, je suis déjà mort en conduisant en ligne droite car il s’est retourné tout seul.

Donc il y a des bugs, c’est évident. Mais ce que doit améliorer l’éditeur en premier, c’est la stabilité des serveurs. Mais je pense qu’ils savent où ils veulent aller même si ça prend du temps, ce qui est normal. Je ne pense pas qu’ils aient pu s’attendre à autant de succès pour le jeu. Quand on développe un jeu, il y a une base mauvaise et il faut voir s’il faut continuer cette base mauvaise pour répondre à des demandes plus immédiates, ou reprendre le cœur du jeu. En tous cas, je pense que ça s’améliorera, je n’ai même aucun doute là-dessus.

 

 

A l'issue du tournoi, LDLC a pris la dixième place. Nous retrouverons KhaLeN & cie dès le weekend du 20 mai puisqu'ils prendront part à une autre compétition française : la DreamHack Tours. Merci encore à lui !