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Lumière sur les travers d'ESL, les joueurs expriment leur malaise.

 

Dès la sortie de Rainbow Six : Siege, dernier volet de la série d'Ubisoft à potentiel esportif, les dirigeants du pôle esport du jeu se sont offert les services de l'Electronic Sports League (ESL), leader mondial de la discipline pour prendre en main les événements compétitifs sur le FPS, avec principalement la Rainbow Six Pro League et ce qui en découle. Seulement, un an et demi après la sortie du jeu, certains faits et gestes sont pointés du doigt et fortement contestés par une bonne partie de la scène. Une situation qui a pris une toute autre tournure à la fin de l'été après que le vase ait semblé déborder entre la GO4 hebdomadaire et les deux tournois qualificatifs à la Challenger League. Explications d'une histoire qui tourne à la dérision.

 

Tour d'horizon

 

Pour mieux vous faire comprendre comment nous en sommes arrivés là, nous allons lister quelques uns des problèmes et injustices dont sont accusés l'ESL.

 

Moss et Wire : une remise en place mouvementée

 

Le premier souci que nous allons aborder traite de Moss et Wire. Absents de la circulation depuis plusieurs mois et récemment remis en place, les logiciels anti-triche d'ESL sèment la zizanie sur la planète Rainbow Six. Chutes de FPS pour certains, impossibilité d'accéder à l'anticheat pour d'autres (engendrant une disqualification, nous y reviendrons ultérieurement) avec en prime la possibilité de contourner Moss et de choisir les moments de capture de l'écran afin d'évincer toute preuve de triche… la remise en place de ces deux logiciels est fortement contestée.

 

Des règles qui changent en fonction de la pluie et du beau temps

 

Le deuxième problème que nous allons aborder fait état d'une étrange cohérence quant aux sanctions et à leur logique d'application par les arbitres. Les règles sont identiques pour tous les tournois, compétitions, championnat organisés par ESL, en principe, mais il n'en est rien. En effet, les arbitres appliquent des sanctions différentes des GO4 aux Open Qualifiers avec une hiérarchie risible, des faits qui ont tendance à agacer sérieusement les joueurs. Pour citer un cas concret expliqué dans un twitlonger par Liven, joueur pour Millenium, lui et son équipe ont été sanctionnés d'une disqualification de la GO4 pour ne pas avoir le même pseudo sur leur fiche joueur et sur le jeu. Certaines fois, ces pseudos sont déjà pris par une personne ou le site est bugé, mais ce cas fait sourire quand on sait que ce problème est connu en Pro League par les arbitres et ne les a jamais titillés.

 

Il en est de même pour les logiciels anti-cheats qui, comme précisé plus haut dans l'article, créent des chutes de FPS empêchant de jouer dans de bonnes conditions. Effectivement, son non-usage est toléré en Pro League, mais proscrit en GO4 et passible de disqualification. Enième problème vis-à-vis de Moss et Wire, le contournement du logiciel est possible et la prise de screens sur des moments étranges est passible de disqualification selon les règles, mais la sanction diffère selon le bon vouloir des arbitres. Fait à prendre avec des pincettes mais tout de même à considérer, des soupçons d'arbitrages inégaux entres les nationalités persisteraient également.

 

Une communication visiblement absente

 

Autre difficulté pointée du doigt, la communication entre les différents acteurs d'ESL. En effet, outre une application hasardeuse des règles, le système de ticket est un calvaire pour les joueurs. Si les arbitres se refusent de répondre sur le Discord officiel ou tout autre plateforme du moment qu'un ticket n'a pas été ouvert sur le site ESL, les joueurs aimeraient bien qu'une réponse soit apportée à leur ticket, ce qui n'est régulièrement pas le cas.

 

 

De nombreuses réactions à chaud

 

Suite aux nombreuses déconvenues des deux tournois qualificatifs à la Challenger League et de la GO4 entre-temps, bon nombre de personnalités de la scène ont réagi à chaud en public sur la situation en expliquant un ras-le-bol et des circonstances déconcertantes. « Ma dernière GO4 avant longtemps » affirme Millenium Liven. « Vivement que Rainbow Six grandisse suffisamment pour qu'Ubisoft s'émancipe d'ESL » selon Vitality FuriouSG. Cette situation prend des proportions démesurées et il devient urgent pour l'ESL de réagir pour éviter une dégringolade esportive de Siege, pourtant si bien parti dans le secteur.

 

 

ZpX et SkyBuu témoignent

 

Dans l'optique de tirer les choses au clair et de lever les doutes sur les différentes conjonctures, nous sommes allés interroger ZpX et SkyBuu, tous les deux victimes d'injustices au cours des qualifications à la Challenger League afin qu'ils nous détaillent leur situation et leur point de vue.

 

Bonjour, pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Nicolas "ZpX" R., actuel manager de l'équipe NameInc et ancien manager chez Supremacy. A la demande de la rédaction *aAa*, je vous écris ces quelques mots pour vous expliquer ce qu'il s'est passé lors des qualifications à la troisième saison de Challenger League (plus précisément lors du second).

 

Nous avons enchainé nos matchs comme dans un de nos meilleurs jours, battant même l'équipe Lucky7 sur le score de 5 à 2 sur Consulat. Vient ensuite le moment de jouer l'équipe "iSELLPOWER". Là, une map blanche pour nous, iSELLPOWER s'imposent 5 à 0. 5 rounds expéditifs avec des rushs millimétrés.

 

Nous acceptons la défaite, bien que très amère et regardons tout de même si les joueurs étaient en règle. Nous arrivons sur le moss du joueur FRYKY, celui-ci ne disposant que de captures d'écrans prises en début de round par le logociel anti-triche MOSS, qui ne comportait aucune capture pertinente. Nous examinons alors ses autres MOSS des matchs précédents : idem. Nous avons dès lors ouvert un protest.

 ZpX, manager pour l'équipe NameInc

 

 

Au début, tout se passait très bien dans notre parcours, que des victoires et un énorme gameplay de notre part. Avec Moss et Wire d'activés, nous gagnons 5-0 juste après avoir gagné notre match 5-0 contre une équipe "allemande". L'équipe adverse décide d'ouvrir un protest sur un de nos joueurs par rapport à Wire. Au début, on ne comprenait pas car tout le monde avait lancé son logiciel. En fait, suite à un bug du logiciel, il s'est déconnecté sans donner de notification ni rien mais nous disposions quand même du résultat et du Moss du joueur en question que nous avons donné à l'arbitre BK.

 

Il n'a même pas cherché à regarder, il nous a disqualifiés même après avoir montré le 5-0, le "GG" de l'équipe adverse et le Moss du joueur en question. Il n'a même pas pris le temps de regarder alors qu'énormément de joueurs ne donnent pas de Moss et parfois certains n'activent même pas Wire et perdent de cette manière (choix d'un arbitre idiot et d'un logiciel inutile).

 

Ça me dégoute, j'ai pris du recul sur le jeu à cause de ça. Perdre à cause de logiciels qui ne sont même pas en place et non à cause du jeu que l'on a montré m’a complétement dégouté du jeu et du système. C'est  dommage car je trouve ce jeu magnifique et non pas répétitif grâce aux nombreux choix d'agents et possibilités d'attaquer un objectif. J'espère sincèrement qu'Ubisoft prendra de l'ampleur pour pouvoir se détacher d'ESL car entre les arbitres pro-allemands et les incompétents ça va deux minutes. Ils ne sont cependant pas tous comme ça, il y'en a d'excellents et de sérieux. Le problème avec les arbitres ESL, c'est "qu'il faut tomber sur le bon". Or, ce n'est pas censé se passer comme ça...

SkyBuu, joueur pour l'équipe Osterity

 

Vu l'absence d'événements majeurs organisés par ESL depuis ces qualifications hormis la Rainbow Six Pro League, une acalmie a pris place sur la scène Rainbow Six. Cependant, ce qui fut un temps considéré comme le géant mondial de l'esport semble remettre le débat au gout du jour et a récemment publié un sondage visant à sonder la communauté sur la possibilité de supprimer MOSS pour les Go4 et autres tournois communautaires, ce qui a suscité de nombreuses réactions chez les joueurs, une suppression synonyme de feu vert aux logiciels tiers pour retirer également du jeu les nombreux défauts de MOSS. Affaire à suivre.